« La Légende d’Ochi » : un beau film fantastique [critique]

La Légende d’Ochi est le premier film du réalisateur Isaiah Saxon. A mi-chemin entre un film d’auteur et de fantasy, La Légende d’Ochi nous emmène dans un beau récit initiatique qui nous parait parfois un peu simple. Il nous séduit tout de même par sa singularité, son traitement des images, mais aussi son message en faveur de la protection de la nature. 

Synopsis : Dans un village isolé des Carpates, Yuri, une jeune fille élevée dans la crainte des mystérieuses créatures de la forêt appelées Ochis, se voit interdire de sortir après la tombée de la nuit. Un jour, elle découvre un bébé Ochi abandonné par sa meute. Déterminée à le ramener auprès des siens, Yuri va défier les interdits et s’engage dans une aventure extraordinaire au cœur des secrets de la forêt.

Des images riches de sens

Ce qui nous marque durant le visionnage, ce sont les images. Elles sont tournées d’une manière singulière, un peu vintage. On a l’impression de regarder avec nostalgie un film des années 80. Mais pas de manière péjorative, plutôt à la manière dont on regarderait Gremlins.

D’ailleurs, les costumes des personnages et les décors sont un peu surannés, comme si ce village des Carpates était resté dans une faille temporelle, sans jamais évoluer. Ce qui correspond aussi au message principal du film, dans lequel la peur de l’inconnu est omniprésente. Cette imagerie un peu vintage que l’on retrouve dans le film est aussi due au fait qu’Isaiah Saxon n’a choisi d’utiliser presque que de vraies marionnettes pour ses Ochis. Seules les scènes avec un grand nombre d’individus sont réalisées avec des effets spéciaux.

D’ailleurs, cette manière de créer des images avec cet effet n’est pas nouvelle pour Isaiah Saxon. En effet, il a réalisé des clips vidéo pour des artistes, dont Björk. Et La Légende d’Ochi n’est pas sans rappeler l’esthétique du clip Wanderlust de la chanteuse islandaise. On y retrouve les images de la nature, le personnage principal qui entreprend un voyage vers l’inconnu accompagné par une créature mystérieuse. Le tout avec un côté très vintage. Le clip de Björk n’est pas en prise de vues réelles, mais la ressemblance est tout de même frappante.

Un scénario simple au message fort

ll s’agit du premier film familial produit par la maison de production A24. Ce n’est pas un film d’horreur ou perturbant psychologiquement. Néanmoins, il garde tout de même quelques codes classiques du film d’horreur, à l’instar des emphases musicales. Par ailleurs, la musique de David Longstreth a une importance presque aussi grande que les dialogues dans l’avancement du film.

C’est aussi un film avec un scénario assez simple. Cependant, il faut voir au-delà de ce récit initiatique. Avec ce film, Isaiah Saxon véhicule un message écologique, mais aussi progressiste.

Les messages du film sont portés par un casting 5 étoiles, que ce soit par la jeune actrice Helena Zengel, héroïne du film, ou encore par Willem Dafoe, qui interprète un père qui a peur de l’inconnu tout en étant une figure très décalée dans le film avec ses uniformes de soldat d’un autre temps. Celui qui fera néanmoins craquer le plus, c’est l’adorable/flippant bébé Ochi que recueille l’héroïne.

Pour résumer, La Légende d’Ochi est un film familial fantastique attendrissant. Les images et la musique sont servies par un récit initiatique au message fort. Ce qui fait son charme étant son style anti-mainstream et le côté nostalgique des images, il est à ne pas rater. Le film sort en salles le 5 mars 2025. Il dure 1h36, et c’est à souligner car les films qui ne durent pas plus de 2h sont devenus rares !

La Légende d’Ochi – bande-annonce

Casting :

• Helena Zengel : Yuri
• Willem Dafoe : Maxim
• Finn Wolfhard : Petro
• Emily Watson : Dasha