Après le succès immense de la saga Hunger Games, Suzanne Collins est revenue l’année dernière sur son univers avec Hunger Games : La Ballade du serpent et de l’oiseau chanteur !
Un retour en arrière…
Nous voici en plein cœur du Capitole, dans le vieil appartement de la famille Snow. Les surfaces de marbre affichent avec fierté la grandeur de la Maison tandis que, sur la terrasse, Grand-M’dame s’occupe des roses… Ces si célèbres roses qui accompagneront le président de Panem jusqu’à la fin de sa vie. Effectivement, La Ballade du serpent et de l’oiseau chanteur nous plonge au cœur de l’intimité du président Snow ! Le personnage charismatique qui tient le pays d’une main de fer depuis le Capitole n’a pas toujours été aussi sûr de ses choix…
Après les « Jours Obscurs »
Dans ce livre, nous nous trouvons propulsés 64 ans avant la saga principale des Hunger Games. Panem est alors en reconstruction après la terrible guerre appelée les « Jours Obscurs« , opposant le Capitole aux districts. Loin des fastes connus, des grandes attablées et des costumes extravagants, les habitants du Capitole ont aussi connu l’ère de la misère et de la mort. Coriolanus Snow passe donc une partie de son enfance sous les bombardements, se réfugiant dans le grand appartement familial… Sans pour autant être protégé de la guerre.
Touchée de plein fouet, la famille explose : son père meurt au combat contre les Rebelles, tandis que sa mère décède en couche en essayant de mettre au monde une petite fille. Il ne reste des Snow qu’une Maison ruinée constituée de la grand-mère « Grand M’dame » et de la cousine Tigris. Les temps sont durs, la famine creuse les ventres des petits comme des grands, traumatisant à jamais le jeune Coriolanus. Ce dernier intègre alors l’Académie. Il espère entretenir les apparences luxueuses et nobles des Snow en menant sa carrière avec brio.
Les dixièmes Hunger Games
Ses excellents résultats le mènent à devenir mentor des dixièmes Hunger Games. À l’occasion de cet anniversaire, on souhaite un renouveau des jeux. Les dixièmes Hunger Games sont donc les premiers à introduire ce concept de mentors attribués aux tributs pour les conseiller. Pour cette édition, on les recrute parmi les étudiants les plus brillants de l’Académie du Capitole. Mais Coriolanus n’arrête pas là sa contribution. Il suggère de rendre les jeux plus attractifs à l’aide de paris et du système de sponsoring que l’on connaît dans la saga initiale.
La carrière de Snow semble tracée droite et sûre vers le poste de président. Mais ses rencontres et ses décisions changeront définitivement son avenir et celui du pays…
Quelques mots sur le roman
Pas de manichéisme ?
Si quelques lenteurs se font sentir dans les premières pages du roman, le rythme s’installe au point de ne pouvoir décrocher son regard des lignes. Suzanne Collins a su façonner le personnage de Coriolanus en lui donnant une profondeur nouvelle. On sent comme une claque le personnage se construire, hésiter, regretter parfois… La transposition est facile, voire déroutante. On peut sentir sa peur, sa fierté, son ambition ou encore sa folie.
La psychologie de Snow est tellement travaillée que les personnages gravitant autour de lui peuvent paraître moins consistants, sans pour autant être moins intéressants. Sejanus et Lucy Gray Baird, ou encore la Dr. Gaul, incarnent par exemple des valeurs fortes qui s’opposent complètement.
Balloté entre les principes inscrits en lui par le Capitole et ceux de ses rencontres, Snow tangue régulièrement. Au bord du gouffre, il se rapproche de la lumière de sa mère pour finalement basculer définitivement vers la rigidité de son père. Au début, Coriolanus est un personnage tout en nuance. Horreur ou compassion ? Peut-être un peu des deux parfois… Il est fascinant de le rencontrer dans cette période charnière de sa vie. Ses choix conditionnent ici entièrement son avenir. Nous assistons à un moment décisif pour lui, et plus largement pour Panem.
La construction du contrôle
On sent dans ce livre que le Capitole n’est pas encore tout à fait solide et ses outils de contrôle pas très au point. Les Rebelles arrivent encore à atteindre le pouvoir, on ne regarde les Hunger Games que lors de la Moisson… Au sein même du Capitole, des habitants doutent même de certaines décisions, des élèves de l’Académie posent des questions, critiquent… On observe à travers Snow les réflexions des dirigeants qui cherchent à discipliner les districts plus efficacement.
Le contrôle est une notion omniprésente dans les romans Hunger Games. Chez Snow, il fait partie intégrante de sa personnalité, au point de régir sa vie. Le roman nous amène également à réfléchir sur la place de la bestialité chez nous, ou encore à explorer plus fortement notre condition humaine. Jusqu’où nous conduit notre instinct de survie par exemple ?
Si certains messages et allusions cachées sont parfois trop explicités au fil du livre, si le personnage de Snow écrase un peu trop l’existence des autres, La Ballade du serpent et de l’oiseau chanteur est tout de même réussi. Comme la saga principale, un projet de film est dans les armoires. Francis Lawrence, réalisateur de trois des quatre films Hunger Games, sera en charge de ce nouveau film, accompagné par le scénariste Michael Arndt, qui avait assuré l’écriture du scénario de Hunger Games : L’Embrasement, indique The Hollywood Reporter. On espère que le projet exploitera avec justesse les réflexions abordées dans le livre, sans faire trop de sensationnalisme sur le jeu des Hunger Games…
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