Surnommé le « roi de la valse », Johann Strauss II est un compositeur célèbre pour ses valses et opérettes viennoises. On lui doit plus de 500 compositions en tout, dont 150 valses. Malgré l’opposition de son père à sa carrière musicale, Johann Strauss II deviendra une figure emblématique de la musique viennoise.
Poussé hors de la musique
Johann Strauss II naît le 25 octobre 1825 à St-Ulrich, près de Vienne. Il est le fils d’un musicien, Johann Strauss (père), et a deux frères plus jeunes. Lorsqu’il a 6 ans, il improvise sa première valse. Contre toute attente, son père ne se réjouit pas de cet acte. En effet, ce dernier ne souhaite pas que son fils suive ses pas de musicien. Il s’oppose à ce qu’il exerce une profession musicale et l’envoie plutôt vers une carrière de banquier.
De fait, l’aîné Strauss commence sa carrière en tant qu’employé de banque. Cependant, il n’a pas abandonné l’idée de devenir musicien. Au contraire, ce dernier prend des leçons de musique en cachette avec un membre de l’orchestre de son père. Ainsi, il apprend à jouer du violon et du piano dans le dos de son paternel. Ce n’est que lorsque Johann Strauss II a 17 ans qu’il se consacre entièrement à la musique – lorsque son père abandonne sa famille.
Ainsi, du haut de ses 19 ans, il crée son propre orchestre dans un restaurant viennois, en 1844. Le succès est tel qu’il se retrouve désormais en concurrence avec son père. Par ailleurs, en 1845, il reçoit le poste de chef d’orchestre du 2e régiment des citoyens de Vienne – là où son père est chef d’orchestre du 1er régiment. La compétition entre père et fils éclate.
Le succès du « roi de la valse »
Malgré ce premier succès, les premières années de sa carrière ne furent tout de même pas toujours roses. Pourtant, il a rapidement séduit le public en acceptant des contrats en dehors de Vienne. Ce dernier part en tournée européenne avec son orchestre, ainsi qu’en Amérique du Nord. Plus tard, quand son père décède en 1849, Johann Strauss II décide de rassembler les deux orchestres. Malheureusement, au début des années 1850, les médecins lui diagnostiquent une dépression nerveuse à cause de toutes ces sollicitations mentales et physiques. Il laisse alors son orchestre à ses deux jeunes frères, Josef et Eduard.
Johann Strauss II revient dans les années 1860, qui marqueront des tournants dans sa vie. En effet, il épouse la chanteuse Henriette Treffz en 1862. Le musicien part également en tournée avec son orchestre en Russie (1865-1866), puis en Angleterre (1869). Ces tournées étendent sa réputation à l’international, qui dépasse celle de son père. Il devient alors le compositeur de valse le plus populaire de l’époque, avec ses compositions telles que Morgenblätter (1864), Künsterleben (1867), ou encore An der schönen blauen Donau (1867), sa composition la plus célèbre. Avec son orchestre, il visite l’Allemagne, la Pologne et même les Etats-Unis. Partout où il passe, c’est un succès.
Malgré tout ce succès, Johann Strauss II préfère se retirer de l’orchestre pour se concentrer sur l’écriture. Ainsi, en 1870, il cède l’orchestre à ses frères – il dirigea néanmoins des concerts à Boston et à New-York en 1872. Grâce à cette charge allégée, le compositeur peut enfin consacrer plus de temps à l’écriture de la musique. Son premier chef-d’œuvre apparaît en 1874, une opérette qui s’intitule La Chauve-Souris. Malgré toutes ses compositions, Le Beau Danube bleu restera tout de même la plus célèbre, dont l’air était l’un des plus connus du XIXe siècle.
Postérité de Johann Strauss II
Johann Strauss II est décédé le 3 juin 1899 à Vienne, des suites d’une pneumonie. Sa dernière œuvre est un ballet intitulé Cendrillon. L’artiste fut admiré par de nombreux compositeurs à travers les siècles, de Brahms à Wagner, en passant par Liszt. Il est l’une des figures importantes de la valse à son époque. De fait, il aura fait évoluer la valse avec un nouveau style : l’apparition de longues introductions, ainsi que de vastes codas, des thèmes plus contrastés accompagnés de phrases plus développées. Ses œuvres lui auront valu sa place dans l’histoire musicale.
Aujourd’hui, il a un monument érigé à son nom au Statdpark de Vienne. La statue faite de bronze doré a été créée par Edmund Hellmer en 1921. Deux musées ont également consacré leurs galeries à Johann Strauss II. Le Museum der Johann Strauss Dynastie lui est consacré, à lui et à sa famille également. De plus, sa résidence dans le Praterstrasse – là où il a résidé dans les années 1860 – fait désormais partie du Vienna Museum.
Johann Strauss II sera donc devenu un artiste incontournable de l’histoire musicale du XIXe siècle. C’est grâce à son entêtement plus jeune qu’il en est arrivé là. L’artiste est resté productif jusqu’à la fin de ses jours. Ainsi, 500 compositions, dont des polkas, des marches, des opérettes, des quadrilles, mais surtout, 150 valses, sont l’héritage du « roi de la valse ».
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