Le genre horrifique connait une très forte popularité au sein des productions indépendantes. Si certaines œuvres sont des pépites cachées, d’autres ne présentent qu’un intérêt limité. Dommage que ce House of Velez fasse partie de la seconde catégorie.
La curiosité sonne comme un vilain défaut, nous laissant découvrir des œuvres vidéoludiques sans grand intérêt. Alors que le studio en charge de ce House of Velez centre sa communication autour de l’élaboration d’un remake gore, nous avons décidé de nous consacrer à la version originale sortie en 2017. Caché dans les tréfonds de Steam, le jeu s’est construit une petite réputation auprès des passionnés, pour sa noirceur. Nous étions loin de nous douter que nous nous trouvions devant l’un des produits Steam les plus gores… et les plus décevants que nous avons pu tester.
Nota Bene : Soyez prudents, le jeu présente des moments de violence graphique particulièrement éprouvants pour un public non initié. Par ailleurs, il n’existe pas de version française.
Lily Velez, fille du célèbre archéologue Victor Velez, retourne au domaine familial après avoir appris la disparition soudaine de son père. Dans l’intention de réunir des indices pour le retrouver et prouver son innocence dans un étrange scandale au sein de son entreprise, Lily ne tardera pas à dévoiler l’histoire sadique qui se cache entre les murs de la Maison Velez. Présenté comme un mélange entre Clock Tower, la saga de film d’horreur Hellraiser et le jeu vidéo Haunting Ground, House of Velez est bien décidé à montrer du sang par litres et des énigmes macabres à résoudre. Malheureusement, le titre ne semble pas avoir compris ce qui faisait la force du projet féministe de Capcom…
La mort vous va si bien !
Le premier détail qui frappe est que House of Velez est injustement difficile. Un choix totalement assumé, prétexte pour nous exposer ses douloureuses cinématiques de mort. Grand-guignolesques, sanglantes et grotesques pour la majorité, elles réussiront à choquer le public le plus averti. Sans dévoiler des captures d’écran du jeu en action, nous pouvons vous garantir que, durant les deux heures nécessaires pour terminer l’histoire, nous avons subi des souffrances dignes de n’importe quel torture-porn… Entre autres, des égorgements, des décapitations par des chaînes, des éventrations, des os disloqués, des corps dévorés, plusieurs énucléations, etc. Tout un programme digne de nos pires cauchemars ! De plus, tout peut tuer l’héroïne, y compris une énigme ratée de peu.
House of Velez s’offre un malin plaisir à tourmenter ses joueurs avec ses séquences atroces, souvent très longues (et très pénibles). Chaque mort de Lily doit durer plusieurs minutes. Face à cette effervescence, il convient de redéfinir les notions de gore assumé par des titres comme Manhunt, Outlast II ou The Callisto Protocol. House of Velez se rapprocherait bien plus d’un Phantasmagoria, toujours aussi généreux dans l’écœurement malgré les années qui passent. Toutefois, contrairement à ce dernier et son scénario macabre, l’aventure de Lily ressemble plus à un fétichisme inavoué des développeurs qu’à une véritable envie de traumatiser. Preuve en est que nous ne sommes jamais tombés sur la même cinématique de Game Over !
House of Velez manque de vie
En lisant ces lignes, on devine très facilement que ce jeu vidéo n’existe que pour montrer son catalogue mortuaire. En effet, House of Velez n’a que peu de qualités pour pleinement convaincre. Il n’a rien d’une prouesse graphique et se contente du strict minimum malgré une modélisation 3D de l’actrice plutôt bien faite. En revanche, les scènes de mort sont d’un tout autre niveau et on se demande rapidement si le budget n’aurait pas servi qu’à ces animations.
Les mécaniques de gameplay se rapprochent avec exactitude des survival-horror de l’époque, auxquels ce House of Velez se veut être un hommage. On avance, on résout des énigmes et on frôle la mort. On a connu bien plus inspiré et sincère, surtout que le titre propose une analyse de la fréquence cardiaque permettant de se rendre invisible auprès des poursuivants. La seule idée intéressante, qui n’est finalement qu’une anecdote, puisqu’on n’échappera pas à la mort.
Ainsi, si le jeu a décidé qu’on allait perdre de la manière la plus immonde possible, nous ne pourrons pas l’en empêcher. En conséquence, la lassitude gagne du terrain. Il n’en reste alors qu’un immense gâchis, puisqu’on aurait pu découvrir une nouvelle lecture intensive du body horror traitant des peurs féminines. C’était l’une des thématiques de Haunting Ground et House of Valez ne semble pas l’avoir compris… Finalement, il n’en reste qu’un objet amateur peu ragoûtant et très douteux… Heureusement, ce n’était pas très cher…
House of Velez déborde d’imagination malsaine, mais ne s’en sert que pour la gratuité de ses actes gores. Ce qui pouvait devenir un vrai cauchemar horrifique autour de sujets tabous n’est finalement qu’un prétexte pour donner la nausée aux plus sensibles. Le genre du survival horror indépendant propose de bien meilleurs titres. Il vaut mieux se tourner vers d’autres horizons sur Steam. Oui, il est des surprises sur la plateforme qu’on ferait mieux de s’abstenir de découvrir. Espérons que le remake se montre un peu plus à la hauteur.
Bande-annonce House of the Velez
Attention, la bande-annonce présente des images pouvant choquer !