« Harry Potter » : le Sinistros et le Spectre du Chien Noir

« Harry Potter » : le Sinistros et le Spectre du Chien Noir

Parmi les créatures magiques de l’univers de Harry Potter, l’une d’entre elles s’inspire directement du folklore britannique : le Sinistros, inspiré du spectre du chien noir.

Le Sinistros, l’interprétation du Chien Noir dans Harry Potter

Figure de mauvais présage, ce chien fait son apparition dans l’univers d’Harry Potter lorsque celui-ci entre dans sa troisième année d’étude à Poudlard. Cela correspond au livre et au film Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban. Il apparait d’abord dans le quartier de Little Whinging (là où réside la famille de Harry). Puis, dans la librairie Fleury et Bott sur la couverture du livre Présages de mort : que faire lorsque l’on sent venir le pire. Ensuite, Harry le voit lors de son cours de divination, dans les feuilles d’une tasse de thé. Et enfin, il est dans les gradins pendant le match de Quidditch Gryffondor contre Poufsouffle, ou dans les nuages d’orage dans le film.

Si, dans l’histoire, ce chien noir est en fait Sirius Black, le parrain de Harry, sous sa forme d’animagus, il est dans la légende anglaise un signe de superstition annonciateur de mauvais augure : celui qui le voit est appelé à mourir. C’est pourquoi il effraie tant la professeure de divination, Sibylle Trelawney, lorsque Harry dit le voir régulièrement. En revanche, il n’est pas du tout pris au sérieux par la professeure de métamorphose (et directrice de la maison Gryffondor) McGonagall. Elle affirme même que, si le présage était vrai, un élève mourrait chaque année à l’école.

Le Chien Noir dans le folklore anglais et ailleurs

Chez les Anglais, le « Grim », spectre d’un grand chien noir aux yeux rouges ou jaunes, est une apparition du Diable. C’est aussi un symbole de dépression. On parle aussi du « Gallytrot », « Gytrash » ou du « Black Shuck ». Son apparition est souvent nocturne, ou liée à l’orage, et dans des lieux qui véhiculent la même symbolique de mort : des carrefours ou des cimetières. Selon les régions, le chien noir peut être associé à des endroits spécifiques et connait plusieurs variations liées à l’histoire locale (un être amphibien, marin parfois). Dans certains cas, on parle aussi de « Church grim », qu’on pourrait traduire par « spectre de l’église » en français. Il s’agit plutôt d’un esprit bienveillant, protecteur des lieux chrétiens. Dans le folklore scandinave, cet esprit s’incarne aussi par d’autres animaux.

Illustration de la légende du Black Shuck

Le mythe du chien noir est à la fois de culture celtique et germanique, mais apparaît comme un signe de mort dans d’autres cultures. Il y a notamment le dieu funéraire Anubis en Egypte. Mais aussi Cerbère, le chien à trois têtes qui garde les Enfers dans la mythologie grecque. Et dans la mythologie nordique, on peut aussi évoquer Garm, le gardien du monde des morts, ou Fenrir le loup géant.

Cette figure symbolique préfigurant la mort a été traduite en français par le terme « Sinistros ». Il n’est employé nulle part ailleurs, donc on l’associe uniquement à l’univers de Harry Potter. Cependant, dans la version originale, J.K. Rowling parle simplement du « Grim » et fait ainsi un rapport direct au folklore anglais.

 

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