On ne présente plus Gérard Jugnot, figure emblématique de la comédie française, qui a participé dans de nombreux films à faire rire les Français. Dans La septième compagnie au clair de lune, la saga des Bonzés ou encore plus récemment à l’affiche du dernier Ducobu d’Elie Semoun, Gérard Jugnot a su se faire une jolie place dans la culture cinématographique française.
Comme pour d’autres avant lui, on peut alors légitimement se poser la question suivante : quelle est la scène de cinéma préférée de Gérard Jugnot ?
Lors d’une interview, il avait partagé avec enthousiasme sa scène préférée provenant d’un classique du cinéma sorti pendant la Seconde Guerre mondiale en 1943 : Le Corbeau d’Henri-Georges Clouzot.
« J’adore une scène du Corbeau, l’un des rares films où on sent vraiment l’empreinte du climat de l’Occupation »[…] »C’est la scène où Pierre Larquey dit à Pierre Fresnais qu’il se pique, qu’il se drogue. Dans cette scène, il balance la lampe et dit « Je me pique. Oui, je me pique », puis dit ensuite que le monde c’est noir, c’est blanc. »
Gérard Jugnot dans l’interview avec Allociné
C’est cette scène qui a donc conquis le cœur du fameux comédien, et en même temps, il n’y a là rien de très surprenant, puisqu’elle est notamment célèbre pour son jeu de lumière, ce côté clair-obscur avec le va-et-vient de l’ampoule symbolisant le bien et le mal. La capacité du film de Clouzot à représenter l’atmosphère sombre de l’époque est poignante.
« C’est une scène absolument géniale au niveau de la lumière, de l’éclairage, des dialogues… C’est un truc dont je ne me lasse pas. »
Gérard Jugnot dans l’interview avec Allociné
Le Corbeau raconte l’histoire d’un docteur, interprété par Pierre Fresnay, qui reçoit depuis peu des lettres signées « le corbeau », l’accusant de différents délits. Mais dans le village, ce n’est pas le seul à recevoir ces lettres. Le village entier est alors pris de paranoïa et la confiance entre les habitants s’effondre. Le docteur Germain décide donc de mener son enquête.
L’histoire du film est d’autant plus poignante qu’elle est tirée d’une histoire vraie, l’affaire du corbeau de Tulle, avec ses 110 lettres anonymes envoyées entre 1917 et 1922.