« Fort Solis » : Un Mars et ça repart… mais pas deux fois ! [TEST]

"Fort Solis" : Un Mars et ça repart... mais pas deux fois ! [TEST]

Forte sensation que sa dernière présentation lors de la Gamescom 2023, Fort Solis était devenu l’une des curiosités que l’on avait hâte de tester. De cette tragédie martienne se dégage un film interactif passionnant mais assez fastidieux. 

Nota Bene : Nous avons testé le jeu sur PS5, disponible pour le moment en téléchargement.

Thriller de science-fiction, le jeu raconte la survie de Jack, Jessica et Wyatt sur Mars, victime de violentes tempêtes de sables. Le trio se lance vers un bouleversement que personne n’aurait pu prévoir alors qu’un signal de détresse arrive du Fort Solis.

Au départ, la claque est immense. Le titre développé par Fallen Leaf est très beau, le moteur Unreal Engine 5 faisant des merveilles. Les personnages sont marquants et terriblement attachants. Il faut dire que le casting y contribue, d’autant qu’il excelle. On y retrouve Troy Baker, connu pour son rôle de Joel dans The Last of Us mais ce n’est pas tout. A ses côtés, Julia Brown, actrice de la série M.I High mais aussi Roger Clark, le célèbre Arthur Morgan de Red Dead Redemption 2.  A travers ce simulateur de marche, on explore les dérives de la base spatiale, sachant que quelque chose s’y prépare. On est happé, passionné. Puis on attend, et on commence à trouver le temps long…

Dans l’espace, personne ne vous entendra bailler

On en vient alors à la conclusion que Fort Solis est un jeu très ennuyeux. La faute au rythme qui joue sur de trop nombreuses lenteurs lorsque la tension devrait être à son comble. Il se permet même de pousser le joueur à faire des actions qui n’ont pas vraiment de rapport avec l’intensité dramatique de la situation. Alors on décroche lentement de l’histoire… Ce qui est plutôt très regrettable étant donné que le jeu se termine en presque 5h ! Mais cela reste quelques petites heures très longues tant on voudrait que ce timide Fort Solis nous projette vers son énorme potentiel.

Plus énervant encore, cette envie de tout le temps dédramatiser les moments les plus forts par un humour pas spécialement drôle. Fort Solis pourrait alors être un très bon divertissement cinématographique. Seulement, c’est un jeu vidéo. Sans relancer de débat entre le film interactif et le jeu vidéo, d’autres titres similaires à Fort Solis avaient au moins un rythme parfaitement maîtrisé et de quoi tenir en haleine le joueur par des sessions de QTE. Car si elles sont bien présentes dans Fort Solis, elles n’ont néanmoins absolument aucun impact sur la narration. Echouer ou réussir ne change rien au jeu. Pourquoi ne pas avoir assumé alors jusqu’au bout qu’il s’agisse d’un film ?

Notons aussi que l’on voudrait parfois accélérer les choses mais qu’il est impossible de faire une marche rapide. Rageant lorsque l’on se perd dans la base et qu’on est contraint de faire des demi-tours. Enfin, le rythme s’accélère et l’on se rend compte que c’est fini… Oui, on reste vraiment sur notre faim et rien ne nous donne envie d’y retourner. Heureusement qu’il reste la virtuose relation entre les personnages, d’une incontestable réussite.

Incroyablement immersif, prenant, doté d’un solide casting et de personnages réussis, Fort Solis n’arrive pas à proposer un rythme suffisamment haletant. On veut connaître la fin mais le tout est trop lent. On ne se sent plus vraiment concerné par les évènements et on finit par s’ennuyer. Dommage pour un titre aussi court.

Bande-annonce Fort Solis

 

Photographe et réalisateur indépendant. Certains de ses films ont obtenus une soixantaine de sélections en Festival à travers le monde. Rédacteur chez Cultea, ses écrits sur le Traumatisme abordé dans le jeu vidéo sont publiés sur le site !

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