"Evil Dead Rise" est oppressant, mais pas si gore que ça ! [Critique]

La saga Evil Dead au cinéma est devenue assez rare. Voilà une décennie qui sépare le premier remake de la franchise créée par Sam Raimi de ce Evil Dead Rise. Plaçant sa série dans un milieu plus urbain et plus étouffant, est-il pour autant la surprise gore annoncée ? Est-il tout simplement un bon film ?

Résumé : Alors que Beth n’a pas vu sa grande sœur Ellie depuis longtemps, elle vient lui rendre visite à Los Angeles où elle élève, seule, ses trois enfants. Mais leurs retrouvailles tournent au cauchemar quand elles découvrent un mystérieux livre dans le sous-sol de l’immeuble, dont la lecture libère des démons qui prennent possession des vivants…

Il va quand même y avoir du sang !

Sérieux ou burlesque ? La saga Evil Dead est désormais dotée de deux identités distinctes depuis le remake de 2013. D’un côté se trouvaient les films (fauchés) de Sam Raimi, ralliant à merveille le gore, l’angoisse et un humour réussi qui a retrouvé son éclat dans la série Ash VS Evil Dead. De l’autre, on trouve la version de Fede Alvarez, qui se prenait énormément au sérieux, mais promettait un vrai moment d’angoisse. Résultat ? Il réussissait à rendre hommage à l’original et était aussi une grande réussite. On se demande alors vers quel registre va se tourner ce Evil Dead Rise. Il suffit de quelques minutes du long-métrage pour s’en rendre compte. Fini la cabane isolée dans les bois, bonjour l’immeuble en mauvais état d’une banlieue américaine.

Comment se démarquer des autres épisodes ? Le réalisateur Lee Cronin semble comprendre le problème et décide de le contourner. Pour faire simple, ce Evil Dead Rise mise sur les recettes du cinéma horrifique qui marchent et qui sont efficaces. Car, disons le tout de suite, Evil Dead Rise propose une bonne expérience horrifique, mais ressemble quand même à n’importe quelle œuvre d’horreur que l’on peut voir ces dernières années. Il est donc très prévisible, doté des mêmes clichés pour ses personnages et n’arrive pas à surprendre. Il se limite finalement aussi dans sa volonté d’être gore. Oui, le film est sanglant, mais il est tout aussi sanglant que n’importe quel film choc du moment. Notons que plus de 6 000 litres de sang ont été utilisés dans cet épisode, tandis que le précédent en avait demandé plus de 200 000.

Heureusement, si le début est assez douteux et nous fait redouter le pire, le film nous rappelle que l’on va redécouvrir Evil Dead avec l’apparition de la mère démoniaque qui vient ajouter du piment à tout ce contenu. Et c’est précisément ici que le film tire son épingle du jeu : en dégageant un énorme sentiment d’étouffement. C’est cette oppressante tension qui ne se relâche jamais qui marche dans ce Evil Dead Rise. Mentionnons aussi un climax barré et étonnamment jouissif. C’est plutôt chouette !

Evil Dead Rise est divertissant et c’est tout ce que l’on attendait d’un tel film. Certes, il n’arrive pas à la hauteur des autres œuvres de la franchise, mais il mérite quand même le coup d’œil. Dommage que l’on y voie trop un air de déjà vu…