Euthanasia Coaster : comment mourir de frissons et de plaisir !

Euthanasia Coaster : comment mourir de frissons et de plaisir ! - Cultea

Les débats sur la mort ne sont jamais simples. Il s’agit de prendre en compte un grand nombre de paramètres, allant de l’émotionnel au juridique en passant par le religieux. Ainsi, de nombreuses sociétés ont tenté d’ouvrir la voie en discutant de légaliser la pratique pour certains cas très rares de pathologies particulièrement douloureuses. Le sujet que nous allons aborder ici est une méthode de fin de vie assez extravagante. Découvrez l’Euthanasia Coaster.

La sédation finale

Il y a quelques semaines était débattue en France une proposition de loi visant à légaliser l’euthanasie. Contrairement à certaines idées reçues, il ne s’agit pas de restaurer la peine de mort, mais de permettre à des individus souffrant de pathologies incurables ou bien trop douloureuses de pouvoir mettre fin à leurs jours dans la dignité et surtout la légalité.

Pour l’heure, quatre voisins européens proposent déjà cette solution. Il s’agit de la Suisse, les Pays-Bas, le Luxembourg et la Belgique. Cette dernière est d’ailleurs une destination privilégiée pour les Françaises et Français ne pouvant pas encore se permettre ce choix personnel dans l’hexagone. Les oppositions marquées sont principalement faites par convictions religieuses.

Enfin, pour ce qui est du moyen, il s’agit généralement d’une injection d’un puissant sédatif. Ce dernier va progressivement freiner le système jusqu’à l’arrêt total des fonctions vitales. Une manière douce et paisible de partir pour certains êtres humains condamnés à souffrir.

Une méthode peu orthodoxe

Cependant, il existe peut-être certaines âmes en ce monde qui préféraient partir de manière grandiose. On ne parlera pas ici de cas de Darwin Awards où des gens ont payé de leur vie leur bêtise intellectuelle. Mais il existe forcément des cas où la situation est tellement critique que bien choisir sa mort devient un enjeu immédiat.

Pour y remédier, un étudiant en doctorat d’art au Royal College of Art de Londres propose une idée un peu farfelue. Le projet est un grand huit, comme dans les parcs d’attraction, censé se terminer par la mort de ses passagers. Ainsi en 2010, l’étudiant lituanien du nom de Julijonas Urbonas imagine et fabrique un modèle réduit de son idée. Il vend son projet de la manière suivante :

« C’est une machine à euthanasier qui prend la forme d’un rollercoaster dessiné et conçu pour provoquer avec humanité, euphorie et joie la mort d’un être humain. »

Julijonas Urbonas

Euthanasia Coaster (Julijonas Urbonas), Design and Violence - Cultea
Vue de profil du projet Euthanasia Coaster (Julijonas Urbonas)

Tracé et fonctionnement

Longs de 7,5 kilomètres, les rails proposent un trajet vers l’au-delà en un peu plus de trois minutes. Le trajet commence par une montée raide de 510m pendant deux minutes. L’idée est que si quelqu’un souhaite renoncer en court de route cela est toujours possible. En revanche, arrivé en haut c’est trop tard. A peine avez-vous profité de la vue que la descente infernale s’amorce. La chute violente devrait amener le train à une vitesse de 360km/h, permettant donc à celui-ci d’avoir assez d’élan pour traverser les sept inversions clothoïdes. Chacun des « cercles » défini par les inversions possède un diamètre inférieur au précédent afin de maintenir l’accélération de la pesanteur. Ainsi, on maintient constamment 10g lors du trajet ce qui est en théorie létal pour un être humain.

Dans cette situation de stress prolongé, l’oxygénation du cerveau devrait être interrompue pendant près d’une minute, provoquant plusieurs symptômes. Dans un premier temps la vision devrait diminuer jusqu’à avoir l’air d’un tunnel. Ensuite, la perte de vision totale devrait aboutir à une perte de connaissance finale (syncope).  Ainsi, l’imposante structure en métal pourrait servir en cas de « dernier rodéo ».

Une réalité bien différente ?

Malheureusement, la notion de « s’amuser » durant ce trajet vers la mort est assez subjective. En effet, un éminent neuroscientifique constate plutôt que les passagers auraient des fortes nausées tout le long. Ce constat est dressé par Antonio Damasio, professeur de Neuroscience et directeur de l’Institut de recherche « Brain and Creativity » de l’Université de Californie du Sud à Los Angeles.

Un bien drôle de projet qui finalement n’a même pas l’avantage de proposer une fin digne dans l’amusement et le frisson. Bien évidemment, le rollercoaster n’a jamais été réellement construit. On vous laisse donc avec la présentation par son concepteur :

Sources :

  • http://julijonasurbonas.lt/euthanasia-coaster/
  • https://www.irishmirror.ie/news/weird-news/bizarre-plan-euthanasia-rollecoaster-would-7195269

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