Découvrez la grande histoire du « Petit Prince »

Gaëlle FONSECA
Gaëlle FONSECA
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Pour la première fois en France, les originaux des dessins du Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry sont exposés. Le grand public peut les admirer au Musée des Arts Décoratifs de Paris, jusqu’au 26 juin 2022. Cette œuvre, pourtant en langue originale française, a été créée à New York. Faisons un point sur la dimension internationale grandiose de ce récit unique.

Un livre au succès international

En 2017, Le Petit Prince est traduit en hassanya, un dialecte marocain. C’est la 300ème fois que l’œuvre est traduite dans une langue étrangère. Cette diversification langagière lui permet d’être la deuxième œuvre la plus traduite dans le monde entier, derrière la Bible. Cette traduction a été d’autant plus symbolique, que le langage de destination est celui de la population qu’Antoine de Saint Exupéry a côtoyée durant l’écriture de son premier roman, Courrier Sud.

C’est une région d’Afrique du Nord où l’auteur a pu aussi poser le décor de ses diverses œuvres, notamment pour l’histoire de son seigneur rêveur. Aujourd’hui, un total de 495 langues et dialectes ont fait l’office de traductions, parfois avec plusieurs versions. De plus, 1864 personnes, ou groupes de personnes, ont participé au travail de traduction du roman.

Un patrimoine français partagé

Antoine de Saint Exupéry est issu de la noblesse française. Il est né le 29 juin 1900 à Lyon et a disparu en vol, le 31 juillet 1944 au large des côtes marseillaises. C’est un homme aux multiples facettes, à la fois écrivain, poète, aviateur et reporter français. L’exposition actuellement en cours souhaite ainsi démontrer ce « talent protéiforme ». Aussi, son attrait pour le voyage ne l’a en aucun cas contenu dans les frontières de la métropole. En effet, son chef d’œuvre à la phrase phare « S’il vous plaît… dessine-moi un mouton ! » a été conçu entre New York et Long Island. L’œuvre est publiée d’abord en 1943 aux États-Unis, puis seulement trois ans après en France.

Antoine de Saint-Exupéry, Le petit prince déterrant des pousses de baobab, 1942 Aquarelle, encre et crayon sur papier © Coll. Succession Saint Exupéry – d’Agay © Photo : The Morgan Library & Museum. MA 2592.20. Purchased on the Elisabeth Ball Fund, 1968

Au service de l’armée de l’air, Antoine de Saint Exupery s’est vu repartir en Afrique du Nord pour rejoindre ses camarades militaires. Avant son départ, il confie son manuscrit à Sylvia Hamilton à New York, une jeune journaliste, sa muse américaine. Elle a fini par vendre les 141 feuillets de composition du roman au Morgan Library & Museum de New York qui les conserve à temps plein (hormis lors de son prêt à Paris actuellement), pour le plus grand plaisir du directeur du musée, Colin B. Bailley.

Des origines multiples

Le Petit Prince a donc été conçu à New York, sa poésie est inspirée de la population des terres marocaines, le tout signé de la plume d’un auteur français. Sa genèse ne se limite pas pour autant à ces trois origines. Dans Terre des hommes, paru en 1939, Saint Exupéry parle de sa rencontre avec un couple accompagné d’un enfant dans un train en direction de Moscou. « Entre l’homme et la femme, l’enfant, tant bien que mal, avait fait son creux et il dormait. (…) Les petits princes des légendes n’étaient point différents de lui. » Le rêveur de mouton aurait donc des origines russes.

Des inspirations qu’il reste à élucider

C’est lorsqu’il est secouru par une caravane de nomades en Libye après le crash de son avion sur la liaison de Paris-Saïgon, le 29 décembre 1939, que Saint Exupéry imagine la « rencontre », à l’origine même de la trame de son œuvre. Plusieurs rumeurs affirment que le Petit Prince aurait été inspiré par Pierre Sudreau, un homme politique français. D’autres affirment que c’est par son filleul et neveu François d’Agay, ou encore par Thomas De Koninck, fils de son ami Charles De Koninck rencontré au Québec. Enfin, dernière source d’inspiration provenant d’un tout autre endroit : l’histoire de l’éléphant avalé par un serpent.

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La forme de chapeau aurait été inspirée par celle de la colline du Cerro Patiño, située au Paraguay.

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Ainsi, ce récit de notre enfance recèle encore bien des secrets. Passionnés par les genèses d’œuvres, connaissez-vous aussi les origines d’Alice au Pays des Merveilles ?

 

Sources :

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