« Crime Boss: Rockay City » : Un si beau casting pour pas grand-chose… [TEST]

"Crime Boss: Rockay City" : Un si beau casting pour pas grand-chose... [TEST] - Cultea

Il faut avouer que sa présentation aux Game Awards 2022 avait attiré notre curiosité. Des stars comme Kim Basinger, Michael Madsen, et même Chuck Norris dans un jeu vidéo ! On voulait voir plus de ce Crime Boss: Rockay City… Et maintenant, on n’en a plus très envie… Un bien triste ratage pour tant de potentiel…

Rockay City est une ville fictive de Floride située en bord de plage. C’est un paradis du luxe, du vice et du divertissement. Mais ne vous y trompez pas. Sous ce paradis se cache le crime organisé, qui règne en maître dans cette ville. Les politiciens et la police sont sous les ordres du King. La ville lui appartient. C’est dans ce contexte qu’intervient Travis Baker (Michael Madsen), un petit trafiquant de drogue qui espère atteindre les sommets. Lorsque le King est assassiné, Travis voit l’opportunité de monter ses affaires à un tout autre niveau. Toutefois, il n’est pas le seul à vouloir s’emparer du pouvoir. Le gang de Hielo (Vanilla Ice), celui de Danny Trejo et d’autres adversaires sont prêts à tout. Travis pourra compter sur le soutien de Casey (Kim Basinger), Touchdown (Michael Rooker), Glaves (Danny Glover) et d’autres partenaires de taille. Mais dans cette confrontation pour devenir le roi, le shérif Chuck Norris commence à enquêter sur les agissements de Travis…

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Plein de promesses !

Avec un scénario pareil et un casting démentiel, on pourrait penser que Crime Boss nous réserve de très belles surprises. Les premières heures nous laissent songeurs d’un univers proche du cinéma de Tarantino ou de Scorsese, ou d’un très grand Grand Theft Auto. Puis, on attend, et on attend toujours… Malheureusement, le jeu épuise toutes ses réserves très rapidement. Le scénario se contente du strict minimum et se résume à trouver des missions pas spécialement logiques, ni même intelligentes, sans la moindre once de rebondissement. Les cut-scènes sont courtes, les temps de chargement beaucoup trop longs et nombreux, et il est impossible de s’attacher à qui que ce soit tant tout semble si anecdotique.

En fait, ce qui fait très mal dans ce Crime Boss, c’est l’impossibilité d’être pris dans l’immersion. Devant ce casting extraordinaire, on aurait pu nous raconter une folle histoire qui rendrait hommage au cinéma des années 80. Mais ce n’est pas le cas. En outre, la plupart des interprétations de ces vedettes ne sont pas très convaincantes. Comment plonger dans l’immersion, si même eux ne semblent pas y croire ? L’impression qu’ils ne sont présents que pour le chèque fait mal ! C’est encore plus frustrant qu’entre la ville, la modélisation plutôt soignée des acteurs et la bande originale, on a vraiment envie d’y croire. Mais le mal est fait. La désillusion est totale ! Et pourtant, on continue…

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« In the Eyes of a Ranger, the unsuspecting stranger, had better know the truth of wrong from right… » Mais c’est Walker !

Mais surtout plein de vent !

On éprouve alors une énorme frustration du scénario et de son univers, mais on est aussi déçu du gameplay en général. Pourtant, tout part de bonnes idées, qui ne fonctionnent pas. On participe une grande partie du temps à des missions de braquages, mais aussi de cambriolages. Ce qui signifie que, d’un côté, il faudra être rapide et furieux et, de l’autre, il faudra miser sur l’infiltration. Sauf que, finalement, tout revient exactement au même. Il faut être rapide et peu importe votre manière de vous y prendre, vous n’échapperez pas à de longs affrontements pénibles où ça canarde de partout sans que l’on s’y retrouve. Pourtant, dans les cambriolages, on peut éteindre les caméras et assommer des gardes. Frustrant, encore une fois !

Notons que les partenaires semblent préférer l’action à l’infiltration, puisqu’en général, tout rate à cause d’eux. Peut-on alors dire qu’il y a de véritables problèmes avec l’intelligence artificielle ? Oh que oui ! Les alliés font absolument n’importe quoi et les ennemis n’attendent que de mourir de vos balles, se contentant de tirer sans réfléchir ! Voilà, Crime Boss n’est finalement qu’un simple jeu de tir à la première personne. Au bout de plusieurs missions, on se rend compte du gros gâchis devant tant de potentiel…

Tout de même quelques bonnes idées

Cependant, n’allez pas croire que tout ne fonctionne pas dans Crime Boss. Son côté « gestion de gangsters » fonctionne assez bien et se révèle même assez plaisant. Recruter des membres prêts à mourir pour vous, gérer son territoire, ses armes et son budget. Il faut savoir s’y prendre, et sur ce point, Crime Boss marche bien. Chaque mission demande un certain budget pour la préparation, qu’il faudra bien rentabiliser pour payer ses acolytes. Le bénévolat n’existe pas dans ce monde de brutes ! Pour percer et devenir le Roi, il faudra de l’argent, et tous les moyens sont bons :

  • Vendre des butins récupérés afin de se faire beaucoup d’argent. Une méthode plutôt efficace.
  • Accomplir tout simplement des missions
  • Emprunter de l’argent, mais à vos risques et périls sur ce principe
  • Investir dans des produits qui vous permettront d’obtenir de l’argent sur plusieurs périodes. Peut-être la meilleure solution proposée par le jeu.

"Crime Boss: Rockay City" : Un si beau casting pour pas grand-chose... [TEST] - Cultea

Attention toutefois à ne pas faire tuer Travis, ce serait dommage de tout perdre, n’est-ce pas ? On sent alors une petite approche très « Rogue Like » dans ce Crime Boss. Et l’idée est plutôt astucieuse, car on peut tout perdre en un simple instant. Malheureusement, cela pousse énormément à répéter la même chose, encore et encore. Un jeu déjà énervant par sa répétitivité, il le devient encore plus lorsque l’on perd tout…

Nota Bene : Nous n’avons pas pu vraiment essayer le multijoueur proposé par Crime Boss à cause d’une connexion bien trop instable et de nombreuses lacunes sur le serveur. Néanmoins, pour le peu que nous avons essayé, il s’avère que le jeu est bien plus fun lorsqu’il est question de coopération à quatre joueurs. Nous n’avons malheureusement pas pu nous attarder sur un mode scénario coopératif inédit avec 6 campagnes intégralement en anglais, qui semblait de loin la meilleure raison de découvrir Crime Boss.

Un sacré gâchis ! Tant de bonnes intentions et de potentiel pour un résultat très médiocre. On aurait aimé plonger dans cette histoire de gangsters digne d’Hollywood, mais l’absence d’immersion aura probablement eu raison de nous. Crime Boss méritait bien plus que ça… A petit prix si vous le voulez, mais quel beau ratage quand même.  

Bande-annonce de Crime Boss: Rockay City

Photographe et réalisateur indépendant. Certains de ses films ont obtenus une soixantaine de sélections en Festival à travers le monde. Rédacteur chez Cultea, ses écrits sur le Traumatisme abordé dans le jeu vidéo sont publiés sur le site !

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