La Saint-Nicolas est une fête mettant en scène le personnage de saint Nicolas, inspiré des évêques lyciens Nicolas de Myre et Nicolas de Sion, dont les traditions hagiographiques se confondent depuis le Xe siècle.
La légende de saint Nicolas
Nicolas de Myre est né en Lycie (au sud-ouest de l’actuelle Turquie) entre l’an 250 et l’an 270. Il succède à son oncle et devient l’Évêque. Il serait mort le 6 décembre aux environs de 329, devenant saint. On lui attribue des miracles tout au long de sa vie. Au Xe siècle, une relique, une phalange, fut transportée vers le duché de Lorraine, où une basilique fut érigée en l’honneur du saint. Nicolas finit ainsi par devenir le saint patron de la Lorraine. C’est à ce moment que saint Nicolas fait son entrée dans nos légendes et nos traditions avec des différences en fonction des régions (Allemagne, Hollande, Alsace, Belgique).
Le méchant boucher
Il faut souligner que la légende racontée aux enfants a plusieurs variantes. Dans l’une d’elles, trois enfants se perdent par une froide soirée et toquent à la porte d’une maison. Leur ouvre alors un méchant boucher leur proposant de venir se réchauffer et dormir chez lui. Pour autant, cette hospitalité cache un sombre désir. Le boucher veut découper et manger les enfants. Les enfants sont tués, découpés et installés dans le saloir du boucher.
Saint Nicolas, sur son âne, passe dans la même région et décide de frapper à la porte du boucher. Impressionné par la venue d’un évêque dans son humble demeure, l’homme lui propose de rester pour le repas. Nicolas lui demande du petit salé. Le sous-entendu ne passe pas inaperçu et le boucher se confond en excuses et repentirs. Au-dessus du tonneau contenant les enfants, il déploie trois doigts. Les enfants se reforment et ressuscitent. Saint Nicolas ne pardonne pas facilement et enchaîne le boucher à son âne, le forçant à l’accompagner. Vous aurez bien entendu reconnu le père Fouettard dans le rôle du boucher.
Le père Fouettard
Outre sa méchanceté légendaire, les coups de fouet aux vilains enfants et les morceaux de charbon offerts à la place des cadeaux, le père Fouettard est également le ramoneur personnel de saint Nicolas. Il passe avant lui dans la cheminée pour permettre au saint de ne pas salir sa belle robe rouge et blanc. La légende fait parfois venir le personnage sur un âne magique ou un grand cheval blanc.
Quelles que soient ses origines, le grand saint vient toujours déposer des chocolats, des gâteaux et des mandarines dans les souliers des enfants (sages) dans la nuit du 5 au 6 décembre. Vous en savez maintenant plus sur les légendes à l’origine de la Saint-Nicolas !
Sources :
- Colette Méchin, Saint-Nicolas. Traditions et fêtes d’hier et d’aujourd’hui, Paris, Berger-Levrault, 1978.
- Jean-François Mazet, Saint Nicolas, le boucher et les trois petits enfants : Biographie d’une légende, L’Harmattan, 2010.
- Véronique Gazeau, Catherine Guyon, Catherine Vincent (Dir), En Orient et en Occident, le culte de saint Nicolas en Europe, Paris, Les Editions du Cerf, 2015.
- Nicolas de Bralion, La vie admirable de saint Nicolas, 1859
