Ashkénazes et Séfarades : quelles différences ?

Isalyne Marlier
Isalyne Marlier
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Contrairement à ce que l’on pense, les Ashkénazes et les Séfarades ne sont pas foncièrement opposés. En effet, ces deux groupes sont juifs à la base. Cependant, il est vrai qu’il s’agit peut-être de leur seul point commun, au vu des différences culturelles et géographiques qui les éloignent incontestablement.

En effet, les Ashkénazes et les Séfarades ont beau avoir les racines judaïques en commun, la route de ces derniers se sépare sur bien d’autres points.

Une disparité géographique

Ces communautés sont toutes les deux juives, mais se sont développées dans des endroits différents, avec ainsi des influences différentes.

Les Ashkénazes viennent principalement d’Europe centrale, d’Allemagne, de Pologne ou de Russie. Ils tiennent leur nom d’une région vers laquelle ils ont migré à partir du Ier siècle. De fait, ils se sont installés dans le nord-est de la France dans une région nommée Tsarfat, ainsi qu’en Rhénanie, une région nommée Ashkenaz. Ainsi, ce nom s’est étendu à toute la population juive de la Rhénanie et ses régions aux alentours.

Les Séfarades, quant à eux, sont originaires d’Orient. La communauté a dû fuir l’Espagne et le Portugal à la fin du XVe siècle. De fait, les autorités chrétiennes les ont expulsés après la prise de Grenade, à la fin de la Reconquista. Les musulmans et chrétiens étant les régimes dominants de l’époque, les Séfarades ont donc élaboré une culture empruntant certaines de leurs caractéristiques.

Une culture propre à sa communauté

Différences de langue

Cet éloignement géographique a évidemment contribué à la création d’un dialecte propre à chaque communauté.

Les Ashkénazes parlent yiddish, une langue germanique propre aux juifs de l’Europe centrale. Cette langue vernaculaire prend comme base le haut allemand en y ajoutant de l’hébreu et du slave. Quant aux Séfarades, ils parlent le judéo-espagnol. Cette langue-ci est dérivée du vieux castillan en y ajoutant de l’hébreu.

Différences culinaires

Une des communautés ne semble manger que par nécessité, alors que la seconde semble apprécier le fait de cuisiner de bons repas.

De fait, les Ashkénazes ont plutôt tendance à préparer des plats « efficaces », qui suffiront à combler leur faim. Des plats comme des petits pains, pochés avant la cuisson, de type bagel. Les Séfarades auront tendance à préparer des plats souvent liés à la mer. Leur célèbre poisson frit fait d’ailleurs leur réputation. Ces spécificités culturelles s’expliquent essentiellement du fait que chacune des communautés a évolué dans un lieu différent.

L’art et la religion

Une pratique religieuse qui diffère

Des différences s’immiscent également dans la liturgie des deux communautés.

Notamment sur l’étude des Talmuds, qui occupe une place prépondérante dans l’éducation juive. Bien que des variations entre les Talmuds existent, ces dernières ne sont pas considérées comme majeures. Alors que les Ashkénazes suivent le Talmud de Jérusalem et les commandements de sages de Tibériade, les Séfarades étudient plutôt le Talmud de Babylone.

Une musique désynchronisée

La musique, qui est censée rassembler, n’échappe finalement pas au gouffre qui sépare les Ashkénazes et les Séfarades.

Les premiers auront plutôt tendance à produire de la musique aux influences du Moyen-Orient. Ils pratiquent le klezmer, une tradition musicale juive, et mettront plutôt le son des instruments en avant. Les seconds auront quant à tendance à mettre la voix en avant, tandis que leur style est influencé par l’Espagne. Par ailleurs, le chant des deux communautés rend les différences musicales encore plus frappantes.

Désormais, vous en savez un peu plus sur les Ashkénazes et les Séfarades, mais surtout, sur ce qui les différencie.

 

Sources :

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