En 1897, est publié le livre Dracula. Un livre de Bram Stoker, qui circule désormais dans l’imaginaire de tous. Dracula est un vampire assoiffé de sang qui tire ses traits d’un certain Vlad Tepes. Ce dernier, surnommé l’Empaleur, aurait choqué l’Europe par ses agissements d’une extrême violence.
La jeunesse du Dracula, Vlad Tepes
Derrière le comte Dracula existe un personnage bel et bien réel. Pour cette histoire, Bram Stoker s’est inspiré d’un personnage qui a vécu en Roumanie 600 ans plus tôt…
Revenons d’abord sur son père, Vlad II, dit Dracul. Selon les traductions, le mot veut dire dragon ou diable. Un nom qui n’a rien de sanguinaire ou d’horrifique. En effet, ce nom vient du fait qu’il a été décoré de l’Ordre du Dragon par Sigismond, empereur d’Hongrie.
Ce dernier est prince de Valachie. Cette zone résiste comme elle le peut aux assauts de l’Empire Ottoman, très puissant à ce moment-là. La Valachie, avec la Moldavie et la Transylvanie, forment la Tara Romaneasca. Ces derniers s’opposaient aux Turcs.
Vlad II a deux fils. Son fils Vlad, né en 1431 et qui deviendra plus tard l’Empaleur, passe son enfance à la cour ottomane. En effet, il est envoyé là-bas par son père afin de garantir la paix dans la région. Le jeune Vlad vit cette enfance comme une prise d’otage. Ses conditions de réclusion, comme il est fils de prince, seront tout de même assez confortables. Et pourtant, l’enfant du Dragon, Dracula, gardera une rancune. Cette rancune se transformant en haine et en désir de sang.
À la mort de son père, Vlad Tepes engage une guerre avec son frère Radu III, l’élégant. Il accède au pouvoir en Transylvanie en 1448. Son règne sera… sanglant.
Un prince cruel
Pour consolider son pouvoir, Vlad Tepes nomme des étrangers et personnes issues du peuple à toutes les charges publiques. Cette décision n’a rien de sociale ou de favorable à l’émancipation de la classe inférieure. Il cherche seulement à renforcer son pouvoir en plaçant des personnes qui dépendent à 100% de sa volonté. Il peut donc, quand il veut, destituer, et même faire exécuter.
Ses façons de faire étaient aussi très étranges et glauques. Pour se débarrasser des vagabonds et mendiants, il invitait ces derniers à un banquet. Il fermait les portes et les brulaient vifs. Quant aux gitans, ils sont exterminés ou enrôlés dans l’armée.
Véritable souverain sanguinaire, il enverra un message au sultan Mehmet II. Les émissaires du sultan auraient refusé d’enlever leur turban en la présence de Vlad III. Ce dernier fit clouer les turbans sur les crânes des émissaires. Il finira par les empaler…
Vlad, l’Empaleur
D’ailleurs, empaler, c’était son plaisir et sa marque de fabrique. Ce n’est pas pour rien qu’il était surnommé l’Empaleur. Ce dernier prenait un malin plaisir à torturer ses opposants. Il ébouillantait, décapitait, pendait, brûlait, clouait ou enterrait vivant ses ennemis.
Cependant, ce dont il raffolait le plus était l’empalement. Le principe était d’introduire dans l’anus de la victime un pieu. Au fur et à mesure, la victime se faisait embrocher. L’objet finissait par ressortir par le thorax, les épaules ou la bouche. Pour faire durer le plaisir, le bourreau choisissait un bâton au bout arrondi afin que le supplice dure plus longtemps.
Ces derniers meurent alors dans d’atroces souffrances, soit de faim, de soif, dévorés par les vautours ou d’hémorragie interne. On dit qu’un jour, pour impressionner l’ennemi turc, il exigea l’empalement de 20 000 Ottomans. Il restera 12 années en prison en Hongrie et revient ensuite brièvement à la tête de la Valachie. À l’âge de 45 ans, il sera décapité.
Les sources
Sur ces récits, les avis divergent. Certains historiens avancent que c’est le prince Dracula qui aurait alimenté sa propre légende. Alimenter une telle légende permettait de faire peur aux ennemis.
D’autres sources disent que cette réputation d’homme cruel et assoiffé de sang viendrait des ennemis du prince. L’histoire de Dracula est compliquée à écrire, elle mêle légendes et vérités. Margot Rauch, commissaire de l’exposition « Dracula, voïvode et vampire », affirme qu’il était sans aucun doute cruel, mais tout autant que d’autres souverains de l’époque.
« Les légendes entourant Vlad Dracula visaient à présenter l’Europe orientale comme une terre primitive, comme la source du mal » – Margot Rauch, commissaire de l’exposition « Dracula, voïvode et vampire »
Bram Stoker et Dracula
Le sang, c’est donc bien ce qui lie ce prince du XVe siècle et le personnage de Bram Stoker, Dracula. Pour cette histoire originale, l’Irlandais s’est inspiré des histoires que se racontent les familles d’Europe centrale et d’Europe de l’Est.
Il publie l’histoire en 1897, et elle terrifie tout le monde. Pourtant, ce n’est pas le premier à parler des vampires. En effet, le XIXe siècle est caractérisé par le grand écart culturel. Un écart entre le conformisme, ainsi que le romantisme, et les sciences occultes.
Bram Stoker entretient un rapport intime avec cet univers. Depuis ses 5 ans, il est fasciné par la mort. Au fil de sa vie, il s’intéresse à l’ésotérisme et à l’occultisme. Certains disent même qu’il faisait partie d’une société secrète. Cette organisation aurait porté le nom de Golden Dawn. Fondée dans les années 1880, elle se spécialise dans l’enseignement de la magie et des sciences occultes. Étaient pratiqués des rituels faits grâce au Livre des morts des Égyptiens.
« Son nez aquilin lui donnait véritablement un profil d’aigle… La bouche, ou du moins ce que j’en voyais sous l’énorme moustache, avait une expression cruelle, et les dents, éclatantes de blancheur, étaient particulièrement pointues ; elles avançaient au-dessus des lèvres dont le rouge vif annonçait une vitalité extraordinaire chez un homme de cet âge. » – Description de Dracula dans le livre de Bram Stoker
Même actuellement, la Roumanie continue à faire vivre le mythe de Dracula. Certaines agences de voyage se sont spécialisées dans le tourisme autour de Dracula. Dans ces voyages, vous pouvez alors visiter la demeure du prince, la forteresse où il a été emprisonné et la forêt où ont eu lieu des meurtres sanglants…
Sources :
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