L’expédition Franklin est l’un des plus grands mystères maritimes. Aujourd’hui encore, on ne connaît pas précisément les événements qui ont conduit les deux navires à couler, ni les conditions exactes dans lesquelles les marins ont trouvé la mort. De nouvelles analyses scientifiques devraient néanmoins bientôt apporter de nouvelles pièces manquantes au puzzle.
Au XIXe siècle, le passage du Nord-Ouest ne semblait être qu’un mythe. En effet, cela faisait des siècles que des expéditions étaient réalisées dans le but de découvrir ce célèbre passage. Ce dernier était censé pouvoir relier l’Europe et l’Asie du Sud-Est. Découvrir ce fameux passage était donc le grand exploit à accomplir. Ainsi, en 1845, Sir Franklin tente l’aventure avec son équipage. Ces derniers ne reviendront jamais de l’expédition.
L’expédition Franklin, une exploration désastreuse
Sir Franklin était un officier de la Royal Navy. C’est alors sous les ordres de l’amirauté britannique qu’il entreprend cette expédition visant à découvrir le passage du Nord-Ouest. Ainsi, l’officier s’apprête à prendre la mer avec deux navires, le HMS Terror et le HMS Erebus, avec 133 hommes à bord. Cette mission n’avait à l’époque, aucune raison d’échouer. En effet, les navires avaient été préparés à la traversée des eaux glaciales et à braver la glace. Ils possédaient tous deux d’épaisses couches de fer qui renforçaient leurs coques, ils étaient équipés de moteurs à vapeur, d’eau chaude et même d’une des premières caméras daguerréotypes.
De plus, l’équipage à bord était jeune et préparé pour cette expédition. Pour assurer leur survie, ils avaient également trois ans de provisions à bord : 32 000 livres de viande en conserves, 1 000 livres de raisins secs et 580 gallons de cornichons. De même que leur confort sur le bateau leur était assuré. En effet, une bibliothèque réunissait des milliers de livres et les marins avaient même droit à la compagnie de deux chiens et d’un singe.
Pour résumer, l’expédition Franklin n’avait, aux premiers abords, aucune raison de mal tourner. Les HMS Erebus et Terror furent alors vus pour la dernière fois en juillet 1845. Ensuite, silence radio pour les années qui suivirent. Plus personne n’entendra jamais parler de Sir Franklin et de son équipage. Sans signes de vie, la Grande-Bretagne enverra plus de 40 expéditions de recherche. Ce n’est qu’en 1850 que l’on retrouve la trace de ces derniers.
Le mystère de la disparition de l’équipage
Les premières traces de l’expédition Franklin
En 1850, des tombes furent découvertes, datant selon celles-ci de 1846 – soit un an après le départ de Sir Franklin et son équipage. Ces dernières sont celles de John Hartell, John Torrington et William Braine. Quatre ans plus tard, c’est l’explorateur écossais John Rae qui fait une nouvelle découverte concernant l’expédition. En effet, ce dernier aurait rencontré des Inuits en possession d’objets occidentaux. Lorsqu’il leur a demandé d’où ces biens provenaient, le groupe lui aurait indiqué des restes d’ossements humains. Ces derniers étaient marqués par des coups de couteaux et portaient également des marques de cannibalisme. L’explorateur écossais a alors déduit que l’équipage avait sûrement fini par manquer de vivres au milieu de ce désert de glace.
Plus tard encore, une note fut découverte, laissée par Francis Crozier, le nouveau commandant à bord. Cette dernière indiquait qu’il partait avec ses hommes vers la rivière Back, là où ils auraient peut-être une meilleure chance de survie. Elle indiquait également que les navires furent pris au piège un an dans la glace et que 24 marins, dont Sir Franklin, avaient perdu la vie. Il s’agirait-là de la dernière communication connue de l’équipage. De fait, les recherches de survivants se poursuivront, mais l’espoir de retrouver l’équipage en vie s’éteindra rapidement.
Un puzzle mis bout à bout
S’il est certain que l’expédition Franklin fut couronnée d’échec, l’incertitude du sort qu’ont connu les marins intrigue toujours. Dans les années 1980, l’analyse des trois corps de Torrington, Hartell et Braine a révélé que ces derniers souffraient de malnutrition. De plus, ils montraient des traces d’empoisonnement au plomb. Les scientifiques appuyèrent alors la théorie que les boîtes de conserve de l’époque avaient été mal entreposées. L’année qui suivit, une douzaine de cadavres de membres de l’équipages furent retrouvés.
Les restes de l’équipage sont retrouvés petit à petit, mais la question à mille dollars est surtout : où sont passés le Terror et l’Erebus ? Eh bien, il faudra attendre 2014 avant que la première épave ne soit découverte. Le HMS Erebus reposait à 11 mètres de profondeur, à proximité de l’île du roi Guillaume. Deux ans plus tard, c’est le HMS Terror qui est retrouvé à 70 kilomètres de son confrère. Les deux bateaux étaient très bien conservés et avaient tout du bateau fantôme.
« Notre imagination déborde à l’idée de ce qu’il pourrait renfermer. »
Ryan Harris, archéologue
Qu’est-il arrivé à l’expédition Franklin ?
La question persiste toujours. Seulement, cette dernière pourrait bientôt avoir une réponse claire et précise. En effet, les scientifiques continuent leur enquête avec de nouvelles analyses sur les éléments retrouvés au fur et à mesure. Le puzzle est laborieux, mais il finira par être reconstruit. En attendant, la théorie la plus plausible est que les bateaux se sont retrouvés prisonniers de la glace et l’équipage mourut à petit feu, de faim et de froid. Les fouilles archéologiques sont toujours de mises et entendent lever le voile sur le mystère entourant cette désastreuse expédition.
Les descendants des marins disparus se sont longtemps demandé ce qui était arrivé à leurs proches. La science devrait alors pouvoir apporter des réponses à leurs questionnements. De plus, ils ne sont pas les seuls à se poser la question. En effet, la découverte des épaves en assez bon état échauffe les esprits. En plus de ça, aucune tombe de Sir Franklin n’a été retrouvée.
Nombreuses sont les expéditions vers le Pôle Nord qui ont mal tourné. Qu’a-t-il pu bien se passer lors de celle de Sir Franklin ? C’est ce que l’on cherche encore aujourd’hui, à découvrir.
Sources :