Il y a quelques semaines, un sarcophage en plomb avait été découvert au sein de la cathédrale Notre-Dame de Paris, lors de fouilles préventives avant la reconstruction de cette dernière. De nouvelles informations sont tombées au sujet de ce trésor historique.
Les premières fouilles du sarcophage
En mars dernier, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, par l’intermédiaire d’un communiqué annonce une grande nouvelle pour le domaine historique et anthropologique. D’importants vestiges ont été découverts dans les fouilles qui précèdent les travaux de reconstruction de la flèche de la cathédrale Notre-Dame.
Parmi ces vestiges, un sarcophage anthropomorphe en plomb. Selon les premières estimations, on pense que ce sarcophage, en parfait état, daterait du XIVème siècle. Donc du Bas-Moyen Age. Sans attendre, les archéologues présents sur le site ont commencé à étudier ledit sarcophage. Grâce à une caméra miniature, ils découvrent son contenu. Christophe Besnier, architecte et responsable des fouilles, explique :
« Nous avons pu faire pénétrer une petite caméra dans le sarcophage, qui était perforé. Nous avons vu un corps en très bon état de conservation, mais aussi des éléments de tissu, ou des restes végétaux »
Ces tissus s’apparentent à du buis. Il s’agit d’un végétal qu’on utilisait pour rendre hommage à une élite sociale. Quoi qu’il en soit, Christophe Besnier a expliqué qu’il s’agissait d’un cas d’inhumation extrêmement rare.
Des études un peu plus poussées
Les archéologues ont décidé d’extraire le sarcophage de la cathédrale pour des études complémentaires. Extraite mardi, on a emmené la sépulture dans un lieu sécurisé. L’INRAP (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives) a affirmé qu’après, le sarcophage sera envoyé à l’Institut médico-légal de Toulouse.
Une fois arrivé à Toulouse, les études pourront véritablement commencer. Les médecins légistes et scientifiques ouvriront d’abord le sarcophage. Puis, ils étudieront les ossements et les autres objets qui se trouvent au sein du sarcophage. Pour ce qui est de la chronologie, on suppose que ce sarcophage date bien du XIVème siècle. Néanmoins, une datation au carbone 14 pourra donner le sexe et l’état de santé du corps inhumé. Cela apportera également la lumière sur la datation de la sépulture.
Quel avenir pour ce trésor historique de Notre-Dame ?
Le sarcophage et son contenu sont évidemment des trésors historiques. Toutefois, un corps ne s’inscrit pas dans le registre archéologique. En effet, la juridiction n’est pas la même pour un objet et un corps. Les études imposées ne sont pas les mêmes. Le président de l’INRAP, Dominique Garcia, le souligne bien :
« Un corps humain n’est pas un objet archéologique. En tant que reste humain, c’est le code civil qui s’applique et les archéologues vont l’étudier comme tel. »
Une fois que le sarcophage, ainsi que le corps qu’il abrite auront été étudiés de fond en comble, on peut se demander où ce trésor historique ira. Et il semble qu’il retrouvera sa place d’origine. En effet, un ré-inhumation au sein de la Cathédrale lorsqu’elle sera à nouveau sur pied, semble être le projet.
Bientôt, Notre-Dame de Paris resplendira à nouveau et de nouvelles informations paraitront sur ce fameux sarcophage. Une nouvelle page est en train de s’écrire pour l’Histoire française, par la main de ceux qui auront contribué à la reconstruction de Notre Dame de Paris, ainsi que de ceux qui ont effectué les fouilles. Il ne s’agit là que d’une question de temps, avant de construire de nouvelles choses. Car comme le disait si bien Victor Hugo dans Notre-Dame de Paris (1831) : « le temps est l’architecte, le peuple est le maçon ».