L’histoire du disque vinyle : entre nostalgie et purisme esthétique !

L'histoire du disque vinyle : entre nostalgie et purisme esthétique ! - Cultea

S’il est un come back qu’on n’avait pas vu venir, c’est bien celui du disque vinyle. En effet, il est plutôt peu commun de revenir en arrière technologiquement parlant. Mais est-ce réellement une régression ? Faut-il voir dans le renouveau du vinyle un simple effet de mode ou bien la reconnaissance de qualités sonores uniques ? Plus encore, savez-vous comment on en est arrivé à ce support ? Chez Cultea, on répond à toutes ces questions !

Les balbutiements

Durant toute la seconde moitié du XIXe siècle, des ingénieurs étudient de nouveaux dispositifs permettant d’enregistrer, puis reproduire du son. Dans un premier temps, l’ingénieur français Édouard Léon-Scott de Martinville propose son phonautographe en 1857. L’appareil est capable d’enregistrer le son, mais pas de le lire après. Vingt ans plus tard, le français Charles Cros propose son paléophone qui permet soi-disant de reproduire le son après gravure sur poudre de charbon.

De l’autre côté de l’Atlantique, le célèbre Thomas Edison propose la même année 1977 un dispositif similaire, mais dont les démonstrations publiques attestent d’un fonctionnement réel. Il réutilise alors des dispositifs d’amplification mécanique déjà développés pour le téléphone afin de construire son phonographe. La gravure du son se fait sur un cylindre en étain, puis en cire. Sur ce cylindre, on vient graver en profondeur la fréquence sonore à chaque seconde. Au départ, la rotation du cylindre se fait manuellement par une petite manivelle. Edison s’intéresse à la motorisation électrique pour résoudre ce petit défaut dès les années 1890. Quoi qu’il en soit, son invention est un carton commercial.

Dernier acteur, et pas des moindres, l’immigré allemand Emile Berliner dépose en 1887 un brevet assez proche de celui d’Edison. Le changement est pourtant majeur, puisqu’on ne grave plus en profondeur mais en largeur. Ainsi, le support de gravure change aussi et prend la forme d’un disque.

Une rivalité de support

Ainsi, le disque et le cylindre cohabitent sur les marchés au moins jusqu’à la Première Guerre mondiale. Cependant, le disque commence à présenter un avantage de temps. En effet, début XXe, on constate que le disque permet au moins 3 minutes d’enregistrement, quand le cylindre se limite à maximum deux. En 1908, Columbia Records enfonce le clou décisif en commercialisant un disque double-face. Ainsi, le disque dispose désormais de bien sept minutes au total, soit trois fois plus que le cylindre. La bataille est remportée.

Le disque, appelé 78 tours en raison de sa vitesse de rotation, va se démocratiser dans l’entre-deux-guerres. En effet, le brevet d’Emile Berliner est arrivé à terme en 1918 et de nouvelles entreprises en profitent.

La révolution

La première révolution de l’entre-deux-guerres est électronique. En effet, le développement du système d’amplification électronique bouleverse l’industrie. Grâce à des composants électroniques et une alimentation électrique, ce dispositif permet d’amplifier le volume sonore sans perte de qualité. Ainsi, on n’est plus obligé d’écraser la pointe du lecteur sur le disque pour en tirer la meilleure vibration mécanique afin d’avoir du son. Fort de cette indépendance, le volume est plus fort et le disque s’use moins vite.

Dans le même temps, les recherches en chimie sur les plastiques nous offrent le polychlorure de vinyle, ou PVC. Cette matière est solide, tout en étant légère. Les nouveaux disques seront donc gravés dans ce PVC, réduisant de fait les coûts de production. De plus, avec l’évolution technologique, on est capable de graver plus finement. Ainsi, ce nouveau disque qui arrive dans les années 40 sera baptisé « microsillon », en référence à la taille réduite des sillons où est gravé le son.

Les avantages sont multiples. Comme énoncé plus tôt, le disque et la pointe de lecture sont bien plus solides et durables. La finesse de gravure permet, à taille de disque égale avec le 78 tours, d’enregistrer au moins cinq fois plus de temps sur une face. L’aiguille appuyant moins, on réduit le crépitement caractéristique. De manière générale, la qualité sonore est nettement améliorée, avec notamment l’arrivée du son stéréo. À noter que ces évolutions sont avant tout dues aux progrès en électronique et à l’évolution des studios d’enregistrement.

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Aujourd’hui

Après avoir dominé pendant près d’un demi-siècle le marché de la musique, le vinyle s’était retiré au profit du disque laser compact, ou CD, à la fin des années 1980. Aujourd’hui, ce même CD est sur le déclin à cause du streaming. Mais contre toute attente, le vinyle fait son grand retour dans les magasins. En effet, des artistes publient ou re-publient leurs albums sur support 33 tours. Mais quelle en est la raison ? Le style, principalement. Un vinyle est un bel objet à posséder et le plaisir de manipuler le disque pour le placer sur la platine procure un sentiment incomparable.

Pour ceux qui se demanderaient s’il y a une différence significative entre deux albums, l’un sur CD et l’autre sur vinyle, la réponse est « meh ». En effet, en matière de qualité technique pure, il n’y a pas de réelle différence, ou bien l’oreille humaine est très largement incapable de le détecter. En revanche, la plage dynamique est meilleure, non pas techniquement, mais bien parce que l’industrie trouve ça chouette.

Dans les faits, le support CD offre des possibilités de volume (en décibels donc) plus élevé. On a donc tendance à tout encoder « plus fort » sur un CD. Le vinyle est quant à lui limité à au moins 30 décibels de moins que le CD (ce qui est énorme). Du coup, quand on « masterise » un vinyle, on a plus tendance à donner de la nuance entre les volumes des instruments et des voix. Ainsi, le son paraît « plus travaillé » que sur CD, où tout sonne « plus fort ». Mais cela n’a rien de technique, c’est juste une tradition stupide.

Le vinyle, c’est avant tout une histoire et un morceau d’époque. Notre musique contemporaine, le rock, le jazz, les balbutiements du hip-hop… Tout s’est fait sur vinyle. En achetant ces disques en plastique, on achète un morceau de l’histoire culturelle et technique occidentale. De plus, le disque vinyle est un symbole de la pop culture. C’est ce qui explique principalement son nouveau succès. Après, n’en déplaise à certains, il est vrai d’affirmer que le support jouit encore d’une préférence de la part des techniciens qui mixent les albums. De fait, oui, un vinyle est « meilleur » dans sa beauté sonore qu’un CD.

Le retour du vinyle était inattendu - Cultea

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