7 insultes anciennes à utiliser contre vos adversaires (et leurs définitions)

7 insultes anciennes à utiliser contre vos adversaires (et leurs définitions)

Ce n’est une nouvelle pour personne, la langue française recèle d’insultes et de mots grossiers. Pourtant, beaucoup d’entre eux sont tombés dans les oubliettes et ne sont plus utilisés aujourd’hui. Chez Cultea, on vous propose de remonter le temps de quelques siècles et de (re)découvrir certaines insultes anciennes passées à la trappe. 

Cuistre

Nom masculin péjoratif, un cuistre est un homme pédant, ridicule et vaniteux de son savoir. Il définit aussi quelqu’un qui manque de savoir-vivre, compensant alors cela par une certaine prétention. Cuistre peut aussi être utilisé comme un adjectif. Par le passé, le mot désignait un valet ou un subalterne dans un collège ou une église.

Exemple :

« Un cuistre imbécile et hypocrite, uniquement préoccupé de sauver son gagne-pain et de plaire à son maître. »

Guéhenno, Jean-Jacques, 1950, p. 11.

Fesse-mathieu

Un fesse-mathieu est une insulte désignant quelqu’un d’avare ou de radin. Il trouve son origine dans la Bible, et plus particulièrement dans l’Evangile selon Matthieu. En effet, ce dernier était publicain avant sa conversion, et selon la définition de l’Internaute, un publicain est un personnage de l’Antiquité chargé de recueillir l’impôt et de percevoir les droits de douane pour l’autorité civile romaine. C’est un homme aisé et majoritairement impopulaire. Quelqu’un de radin aurait donc la « face de mathieu », devenu fesse-mathieu avec le temps.

Exemple :

« Mais en arrivant chez ce fesse-mathieu, tu oublieras ta joie de vivre ! Je connais ton caractère… ; tu te trompes fort si tu crois trouver là-bas gros jeu et bonne bouteille. »

Nicolas Gogol, Les Âmes mortes, 1842. Traduction de Henri Mongault, 1949. 

Gourgandine

Une gourgandine est une femme légère, facile et dévergondée. Le mot est synonyme de catin ou de prostituée. La version masculine est gourgandin, signifiant « coureur de filles » et l’insulte peut d’ailleurs aussi se décliner en un verbe : gourgandiner (avoir une attitude de gourgandine).

Exemple :

« Cette femme impie, mademoiselle des Touches, est venue gâter bien des choses! (…) − Oh! une gaupe, une gourgandine s’écria le curé. »

Balzac, Béatrix, 1839, p. 50

Maraud

Maraud s’emploie pour qualifier quelqu’un de façon méprisante, en raison de son rang social inférieur. L’employer est donc très condescendant. Plus simplement, c’est une insulte pure et dure. Au XVIe siècle, le mot a aussi pu s’écrire marault, et désignait un mendiant ou un vagabond. D’où le terme maraude, qui est toujours d’usage aujourd’hui.

Exemple :

« Ce maraud, parce qu’il sait lire, (…) voudrait presque traiter ses supérieurs comme ses égaux. »

Mérimée, Jacquerie, 1828, p. 66.

Ostrogoth

Un ostrogoth est une personne qui ne connaît pas les usages, la bienséance et certains aspects de la culture. Ce mot peut aussi décrire quelqu’un d’extravagant ou de bizarre. Historiquement, un Ostrogoth était un membre d’une peuplade de la Germanie ancienne. Cette dernière était établie sur la partie orientale du territoire occupé par les Goths.

Exemple :

« −Puis le tableau de Biard (…)

−Belle composition! coloris, expression, groupes, variété d’attitudes, cela paraît très beau à un Ostrogoth comme moi qui n’ai pas la moindre appréciation des Beaux-Arts. »

Barb. d’Aurev., Memor. 1, 1838, p.213.

Pignouf

Pignouf est un mot familier qui désigne quelqu’un de grossier, dépourvu de finesse et de délicatesse. À l’âge des cordonniers, pignouf a pu vouloir dire « apprenti cordonnier ». C’est assez rare, mais le mot se décline aussi au féminin en pignouferie ou pignouflerie, ce qui signifie un caractère ou une parole de pignouf. En d’autres termes, une grossièreté. Au masculin, ou retrouve également pignouflisme ou pignouffisme, qui qualifient une attitude de pignouf.

Exemple :

« Les gens d’ici sont très fins sur l’amour-propre et la réputation. Une fille qui se dérobe, et encore avec un pignouf de ce genre, ça fait parler, ça fait dresser les index ».

Giono, Baumugnes, 1929, p.99.

Ribaud

La dernière insulte de notre liste, ribaud, est un adjectif qui distingue une personne débauchée ou impudique. En d’autres termes, c’est un homme ou une femme de mauvaise vie. Le mot est synonyme de prostituée. Au Moyen Âge, un ribaud était un soldat qui faisait partie d’un corps de garde créé par Philippe Auguste. Après la dissolution de ce corps, le mot désigna un officier de la maison du roi. Ce dernier était chargé de la police intérieure du palais ainsi que de la surveillance des maisons de jeu et de prostitution. Le mot qualifiait aussi un aventurier qui suivait l’armée en quête de pillages.

Exemple :

« Il se réjouissait surtout des histoires de femmes ribaudes et de maris trompés. »

Druon, Lis et lion, 1960, p. 228.

Bien qu’il s’agisse ici d’insultes, il est difficile de passer à côté de la richesse de la langue française. Dans tous les cas, on espère vous avoir fait découvrir d’anciens mots aujourd’hui oubliés, même si la liste est loin d’être exhaustive. 

 

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