6 janvier 1558 : reprise de Calais, fin de la présence anglaise en France

6 janvier 1558 : reprise de Calais, fin de la présence anglaise en France

Le 6 janvier 1558, la ville de Calais, dernier bastion anglais sur le sol français, est reprise par les troupes françaises menées par le duc François de Guise. Cet événement, qui marque la fin de plus de deux siècles de domination anglaise dans cette région stratégique, fut un pivot dans l’histoire des relations franco-anglaises. Retour sur une victoire décisive et ses répercussions.

Une occupation anglaise de plus de 200 ans 

La ville de Calais tomba aux mains des Anglais en 1347, dès le début de la guerre de Cent Ans, lors du règne d’Édouard III. Sa capture marqua un moment décisif du conflit, puisque les Anglais y installèrent une garnison permanente, transformant la ville en une base stratégique pour le commerce et les campagnes militaires. Située à proximité des Flandres, elle permettait ainsi à l’Angleterre de contrôler les échanges entre la France et ses voisins du nord, tout en constituant une tête de pont idéale pour d’éventuelles invasions.

Après la fin de la guerre de Cent Ans en 1453, la France regagna peu à peu ses territoires occupés. Cependant, Calais resta sous domination anglaise, protégée par des fortifications solides et une importante garnison. Cette persistance de la présence anglaise sur le continent devient progressivement un symbole de la défaite française et de la rivalité entre les deux nations. Ainsi, tout au long du XVᵉ siècle, Calais était une épine dans le pied de la monarchie française.

La campagne audacieuse de François de Guise

En 1557, le roi Henri II de France décida de profiter des tensions politiques en Europe pour s’attaquer à Calais. L’Angleterre, alliée de l’Espagne dans les guerres d’Italie, mobilisa une partie ses ressources, ce qui affaiblit ses positions sur le continent. Henri II confia alors la mission de reconquérir Calais au duc François de Guise, déjà réputé pour son talent militaire.

En décembre 1557, de Guise lança une offensive surprise en plein hiver, une période pourtant peu propice aux opérations militaires. Cette stratégie inattendue permit aux forces françaises de prendre l’avantage sur les Anglais, mal préparés et affaiblis par des difficultés logistiques. Les troupes françaises avancèrent rapidement, isolant Calais de ses renforts. Un siège est donc lancé début janvier 1558, prenant de court la garnison anglaise.

La chute de Calais : une victoire éclatante 

Le 6 janvier 1558, après quelques jours de combats intenses, Calais capitule. Les fortifications, pourtant réputées imprenables, cèdent face à la détermination des troupes françaises et à leur supériorité stratégique. François de Guise, désormais considéré comme un héros, réussit à reprendre la ville sans avoir recours à des machines de siège complexes, s’appuyant sur une offensive rapide et bien coordonnée.

Pour les Français, cette victoire met fin à un siècle de frustration face à la présence anglaise. Elle est accueillie avec un immense soulagement et un sentiment de fierté nationale. Calais redevient un territoire français, scellant ainsi la reconquête totale de la France amorcée depuis la fin de la guerre de Cent Ans. En Angleterre, en revanche, la perte de Calais est vécue comme une humiliation. La reine Marie Ire Tudor fut profondément affectée par cet échec. Selon la légende, elle aurait même déclaré sur son lit de mort :

« Si l’on ouvrait mon cœur, on y trouverait gravé le nom de Calais. »

Pour la France, la reprise de Calais symbolise la restauration de son intégrité territoriale. Elle marque la fin d’une présence étrangère qui avait fragilisé son autorité sur le territoire national. Cette victoire renforça également le prestige d’Henri II et de François de Guise, tout en démontrant la capacité de la France à profiter des faiblesses de ses adversaires pour consolider sa position en Europe.

En Angleterre, la perte de Calais sonne comme un coup de glas pour les ambitions continentales. Elle marque la fin définitive des revendications territoriales anglaises sur le sol français. Cet échec poussa d’ailleurs l’Angleterre à réorienter sa stratégie politique et militaire, abandonnant ses velléités continentales pour se concentrer sur son expansion maritime. Un tournant marquant les prémices de l’essor britannique comme puissance navale et coloniale… 

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