Les mutants s’apprêtent enfin à faire leur véritable entrée dans le Marvel Cinematic Universe, et cette fois, ce ne sera pas une simple apparition furtive comme dans The Marvels. Après des années d’attente, Marvel prépare un reboot complet des X-Men, avec une sortie prévue à l’horizon 2028. Et selon plusieurs sources concordantes, c’est Jake Schreier, réalisateur du récent Thunderbolts*, qui aurait été choisi pour orchestrer cette résurrection. Un choix curieux, mais peut-être exactement ce qu’il fallait à cette franchise culte pour redémarrer sur des bases saines.
X-Men version MCU : un projet secret, qui se dessine de plus en plus clairement
Officiellement, Marvel reste encore discret, mais les fuites s’accumulent : selon Variety, Deadline et Écran Large, le film X-Men serait planifié pour 2028, dans le cadre d’une Phase 7 du MCU encore en construction. Plusieurs créneaux sont réservés cette année-là, et la présence d’un « film mystère Marvel » en fin d’année laisse peu de place au doute.
Ce reboot s’inscrirait logiquement dans la continuité de la Saga du Multivers, amorcée avec WandaVision, Doctor Strange 2, Loki, ou plus récemment Deadpool & Wolverine. On y a déjà vu des mutants (parfois en clin d’œil, parfois plus franchement) mais jamais encore de manière centrale. Ce film X-Men serait donc le véritable point de départ d’une nouvelle ère pour les mutants, cette fois intégrés pleinement à l’univers Marvel/Disney.
Jake Schreier : un choix inattendu, mais stratégique
Le nom de Jake Schreier n’est pas forcément celui qu’on attendait pour relancer une franchise aussi emblématique. Ce n’est ni un vétéran du MCU, ni un habitué des méga-productions. Mais justement, c’est peut-être ce qui en fait un bon choix. Schreier s’est illustré récemment avec le très attendu Thunderbolts*, dont les critiques, y compris la nôtre, ont été étonnamment positives.
Le film, pourtant jugé secondaire sur le papier, a impressionné par son équilibre entre action, noirceur et émotions humaines. Or, s’il y a bien une chose que la saga X-Men a toujours su faire mieux que les autres super-héros, c’est gérer la dimension psychologique et intime de ses personnages. Cependant, avec une saga pareille, Schreier va faire face à de nombreuses contraintes.
Rebooter les X-Men : un défi de taille pour Marvel
La dernière fois que les X-Men ont brillé au cinéma, c’était en 2017 avec l’émouvant Logan. Depuis, la saga s’est éteinte doucement, plombée par les échecs critiques de Dark Phoenix ou Les Nouveaux Mutants. Le rachat de la 20th Century Fox par Disney en 2019 a mis un terme à l’ancienne chronologie, tout en laissant les fans orphelins. Même si ça n’a pas empêché Disney de traire cette vache à lait qu’est la saga, en faisant revenir Patrick Stewart (Professeur X) mais surtout Hugh Jackman (Wolverine).
Reprendre cette franchise n’est pas chose facile. Il faut à la fois honorer l’héritage des précédents films, introduire de nouveaux visages, éviter la redite, et surtout ne pas se louper. Sans parler du nombre colossal d’incohérences que cela risque de créer… Car à ce stade, Marvel n’a plus droit à l’erreur : la phase 4 a été très inégale et la phase 5 peine à convaincre, malgré quelques pépites comme Les Eternels. Le reboot des X-Men pourrait donc devenir le point de bascule du MCU. Celui qui relance l’enthousiasme ou qui finit d’achever une machine fatiguée. Le choix du bon réalisateur, du bon ton et du bon casting n’a jamais été aussi crucial.
Aucune annonce officielle n’a été faite concernant les rôles principaux. Pas de Wolverine, pas de Professeur X, pas de Magneto en vue. Mais cela n’empêche pas les rumeurs de circuler. Giancarlo Esposito (vu dans Breaking Bad et The Mandalorian) a récemment confirmé qu’il jouerait un rôle important dans le MCU, sans dire lequel. Certains imaginent déjà un Professeur Xavier alternatif ou un nouvel antagoniste mutant. Cependant, sa présence (décevante) dans Captain America : Brave New World a douché les espoirs de beaucoup de spectateurs.
Attention, ça va être « Woke » (et les réacs ne vont pas aimer ça)
À chaque nouvelle annonce Marvel, la rengaine revient : “c’est trop woke”, “on force la diversité”, “encore des quotas”. Et nul doute que le reboot des X-Men, avec son potentiel casting ouvert à des profils racisés, LGBTQIA+ ou simplement plus variés que dans les années 2000, va encore s’attirer les foudres d’une partie du public. Une partie bruyante, mais souvent mal informée. Car s’il y a bien une franchise où ces enjeux de diversité ont toujours été centraux, c’est celle des X-Men.
Dès leur création en 1963 par Stan Lee et Jack Kirby, les X-Men ont été pensés comme une métaphore des minorités discriminées. Les mutants, rejetés par la société, obligés de cacher qui ils sont, vivent dans la peur d’être “découverts”, ostracisés, traqués… Une analogie évidente avec les luttes des Afro-Américains, des personnes queer, des migrants ou de toute autre communauté marginalisée. Le Professeur Xavier et Magneto eux-mêmes ont souvent été comparés, dans leur rapport au militantisme, aux figures de Martin Luther King et Malcolm X.
Alors non, un X-Men « divers », inclusif, voire revendicatif… Ce n’est pas une dérive idéologique, c’est l’ADN même de cette saga. C’est ce qu’elle raconte depuis soixante ans. S’offusquer de voir des personnages issus des minorités racisées ou bien trans dans un film X-Men, ce serait un peu comme s’énerver parce-que Les Misérables parle de misère ou que V pour Vendetta dénonce le fascisme. Ce n’est pas une lecture progressiste récente, c’est l’essence même du récit. Malheureusement, c’est la même rengaine depuis des années. « Woke, woke, wokisme… », tel est le mantra de personnes qui détestent la culture, mais qui prétendent la défendre contre la méchante diversité.
En bref, cette relecture du mythe s’annonce comme un gros morceau. Avec un réalisateur qui a fait ses preuves et un univers à redéfinir, le reboot des X-Men s’annonce comme un tournant majeur dans l’avenir du MCU. La pression est colossale, tout comme les attentes. Si Marvel parvient à allier ambition artistique et respect des fans, alors X-Men 2028 pourrait bien être le film qui relancera la machine.
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