« Vice-Versa 2 » : une suite très efficace, qui manque un peu d’audace ! [Critique]

Les émotions les plus colorées du cinéma font leur grand retour dans Vice-Versa 2 et s’offrent même de nouveaux compagnons (ou plutôt de nouvelles émotions), pour aider Riley dans son évolution psychologique, à mesure que celle-ci grandit. Ainsi, après avoir frappé un grand coup en 2015 avec Vice-Versa, Pixar tente de renouveler l’exploit. En résulte une suite très réussie et indéniablement plaisante, mais qui, à certains égards, manque d’une certaine audace. 

Synopsis : Riley est désormais adolescente et s’apprête à entrer dans une nouvelle école, tandis qu’elle cultive sa passion pour le hockey sur glace. Tous ces changements déclenchent alors un chamboulement au sein du quartier cérébral, avec un résultat inattendu : l’arrivée de nouvelles émotions ! Joie, Tristesse, Colère, Peur et Dégoût sont désormais rejoints par Anxiété, mais également Ennui, Embarras et Envie. Une nouvelle cohabitation qui paraît impossible et qui n’est pas sans changer le caractère de Riley…

Vice-Versa 2 : une suite rondement menée ! 

Avec Vice-Versa 2, Pixar démontre une fois encore son savoir-faire narratif. Le film reprend les codes de son prédécesseur et le fait avec un brio indéniable. C’est un plaisir de retrouver Riley, sa famille, ses amis ainsi que toutes les émotions qui habitent son quartier cérébral. Nous sommes dans la continuité du chef-d’œuvre que nous avait offert Pixar en 2015 et peu de choses pourraient gâcher notre plaisir de visionnage.

De surcroît, la durée très courte du film (1h36) permet de ne laisser aucun temps à l’ennui de s’installer chez le spectateur (même si cette émotion est désormais bien installée dans la caboche de Riley). Passons rapidement sur l’animation : celle-ci est toujours aussi réussie. La gestion des couleurs, des décors et surtout des particules est rondement menée, à l’instar du premier opus. En bref, Pixar est dans son élément et ça fait du bien.

Un discours toujours aussi pertinent 

Une fois encore, Pixar parvient à nous parler des émotions humaines avec une justesse assez déconcertante. A l’instar du premier opus, cette suite s’offre diverses couches de lectures, permettant d’analyser le discours du film de façon aussi superficielle que profonde. En résulte une œuvre accessible aux petits comme aux grands, comme sait si bien nous proposer la boite de production à la lampe. Toutefois, la partie thématique souffre d’un petit problème pour quiconque aime sincèrement Pixar…

Un certain manque d’audace narrative 

Si Vice-Versa 2 est indéniablement une suite de qualité, il lui manque toutefois la puissance d’autres suites Pixar d’un point de vue purement thématique. En effet, là où des suites comme Les Indestructibles 2 ou encore Le Monde de Dory se permettaient d’aborder frontalement des sujets très rudes (voire d’actualité), cette suite de Vice-Versa reste dans les jalons du premier opus, sans vraiment chercher à développer autre chose. En résulte un film certes très appréciable et dans la droite lignée du premier, mais également moins audacieux dans ce qu’il propose.

De nouvelles émotions ? Ou juste une seule ? 

La promesse de Vice-Versa 2 était évidemment l’arrivée de quatre nouvelles émotions. Sur le papier, l’offre était alléchante et il nous tardait de découvrir cela. Toutefois, on se rend rapidement compte d’une chose : Anxiété sera LA nouvelle émotion mise en avant. Certes, Ennui, Embarras et Envie s’offrent quelques séquences amusantes, mais le focus se fait expressément sur le stress généré par l’entrée dans l’adolescence. Si cela ne dessert pas le récit, un peu plus d’équilibre pour qu’on s’attache sincèrement à ces nouveaux personnages n’aurait pas fait de mal.

Beaucoup de potentiel pour Vice-Versa 3 (et plus encore) 

Récemment, il a été annoncé que Disney/Pixar se focaliseront principalement sur des suites de leurs franchises à succès. Une stratégie compréhensible économiquement, mais que l’on peut regretter, car les derniers films originaux de Pixar étaient de vraies réussites, malgré leurs résultats décevant au box-office. Ceci dit, si la boite souhaite pérenniser cette stratégie, il va falloir s’attendre à ce que Vice-Versa 3 soit rapidement annoncé. Surtout dans la mesure où ce nouveau Pixar cartonne d’ores et déjà au box-office mondial.

Vice-Versa 2 s’impose comme une suite indéniablement réussie. Un long-métrage drôle, rythmé et touchant, parfait pour satisfaire la famille. Les spectateurs les plus exigeants regretteront sans nul doute le manque de prises de risques d’un point de vue narratif, mais nul doute que le film devrait satisfaire le plus grand nombre, car une fois encore, Pixar a su démontrer son savoir-faire.

Ne manquez aucun article : abonnez-vous gratuitement à Cultea sur Google News 

Vice-Versa 2 : bande-annonce VF

Journaliste, photographe et réalisateur indépendant, écrire et gérer Cultea est un immense plaisir et une de mes plus grandes fiertés.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Quitter la version mobile