Pour son huitième long-métrage intitulé Un beau matin, Mia Hansen-Løve (Bergman Island, Maya, Eden) pose son regard sur Sandra (Léa Seydoux), mère célibataire, déroutée par la maladie qui grignote la mémoire de son père et la naissance d’une histoire d’amour qui peine à s’épanouir.
Tendre vers la lumière
Un beau matin est un cheminement vers l’inévitable, mais dont les enchantements fortuits allient les peines aux espoirs. Sandra, mère célibataire, élève seule sa fille. Elle se trouve impuissante face à la maladie neurodégénérative qui consume progressivement la mémoire et l’autonomie de son père, Georg (Pascal Greggory), professeur de philosophie apprécié de ses étudiants. Lorsqu’un ami de longue date, Clément (Melvil Poupaud), réapparaît dans sa vie, ils tombent amoureux… Mais il a une femme.
Le long-métrage, de la force subtile qui émane de la filmographie de Mia Hansen-Løve, n’est jamais pesant et ne cherche pas non plus à traiter les questions du deuil blanc, de la maladie ou bien de l’infidélité. Il est en effet une main tendue du récit à travers la fragilisation d’une jeune femme se raccrochant éperdument aux deux hommes de sa vie. La peur de la perte se fait inaliénable à l’espoir de reconstituer un bonheur, prudemment, de préserver un fragile équilibre qui ne verse dans une mélancolie surplombante.
Si la réalisatrice s’est inspirée de son histoire personnelle et des dernières années de la vie de son père, elle signe une œuvre douce et lumineuse, jamais étouffante.