Le Festival d’Avignon nous a permis de découvrir le seul sur scène engagé Féminicide. Rares sont les spectacles de ce genre, où l’on se demande si applaudir à la fin ne serait pas insensé… Traitant d’un sujet tristement actuel, nous sommes allés à la rencontre de Katy Grandi, la comédienne.
La représentation s’est déroulée le 20 juillet à 13h00 au théâtre de la porte Saint-Michel. Le spectacle est joué jusqu’à la fin du festival d’Avignon. Cette œuvre est construite par un ensemble de monologues, rappelant parfois de tristes témoignages, mais aussi des situations odieuses qui semblent devenir banales… Le tout raconté avec beaucoup d’humanité.
Rencontre avec Katy Grandi (Féminicide) :
Bonjour Katy. Quelle fut la genèse de ce projet ?
Le projet s’inscrit dans la thématique des sujets traités par la Compagnie. L’idée du féminicide s’est imposée dans l’urgence d’un fait de société qui nous atteint chaque jour… Traiter de ce sujet au théâtre n’amène aucune solution, mais l’écriture théâtrale apporte une autre résonance à ce problème majeur. Le faire entendre au festival d’Avignon, lieu d’écoute et de culture, nous a semblé important.
Comment vous êtes-vous emparée du rôle principal ?
Entrer dans un rôle est un travail de recherche et de gestation en vue d’une naissance. Cela passe par l’écoute du personnage à interpréter. Ici, il a fallu s’engager dans un parcours de souffrance, tout en préservant la dignité des victimes. Cela a été émotionnellement éprouvant.
Pourquoi vouloir traiter d’un sujet aussi engagé ?
Parce que la vie est un engagement. Je m’engage moi-même dans des voies périlleuses et controversées.
A la fin de la pièce, il était difficile de savoir s’il fallait applaudir ou non. C’était un effet volontaire ?
Il est quelquefois difficile d’applaudir sous l’effet du ressenti et de l’émotion. On n’applaudit pas une situation dramatique. Ce n’est pas un effet voulu mais je vais tenir compte de cette réaction afin de l’intégrer dans mon personnage.
Œuvre perturbante, Féminicide n’est pas facilement accessible. Il en résulte une ambiance étrange qui nous prend aux tripes jusqu’à la fin, nous laissant sur notre siège plusieurs minutes après la représentation.
Bonjour,
Peux-t-on savoir qui est l’auteur de cette pièce ?
Merci.