En compétition officielle de Les Arcs Film Festival, Preparations to Be Together for an Unknown Period of Time nous emmène au fil des questionnements d’une femme amoureuse. En toute intimité, nous découvrons l’évolution d’une histoire d’amour. Ce film hongrois nous transporte.
Synopsis : Márta, une neurochirurgienne de 40 ans, tombe amoureuse. Elle quitte sa brillante carrière américaine et retourne à Budapest pour commencer une nouvelle vie avec cet homme. Elle l’attend en vain au Liberty Bridge, mais il ne vient pas au rendez-vous. Márta le cherche alors désespérément, mais lorsqu’elle le retrouve, l’amour de sa vie prétend qu’ils ne se sont jamais rencontrés auparavant.
Un film dans l’intimité des personnages
Presque tout le long du film, la caméra est centrée sur le personnage de Márta. Le cadrage est d’ailleurs presque toujours dirigé sur son visage, ce qui instaure avec elle une réelle proximité. Cette proximité nous rapproche du protagoniste. On entre dans son intimité, d’une manière très réussie nous permettant de ressentir ses peurs, ses questionnements.
Par ailleurs, en plus d’être à la recherche de son amour rencontré aux Etats-Unis, Márta semble être à la recherche d’elle-même. Finalement, même si Janos, l’homme qu’elle doit retrouver ne lui répond pas, elle décide de rester à Budapest. Comme un retour aux sources.
Dans cette intimité, l’attente est le sujet principal de la première partie du film. En effet, Márta attend un signe de l’être aimé. Viendra-t-il ? Dans tous les cas, on attend avec elle. Elle s’engage dans son métier de neurochirurgienne dès son arrivée sur place, opère des patients. Tout cela uniquement dans l’espoir de croiser Janos, lui aussi médecin. Finalement, l’attente de Márta tourne à l’obsession.
Très souvent, dans les moments de solitude de Márta, il n’y a aucune musique. Ce qui augmente le poids de l’attente qu’elle subit. S’il y a de la musique, c’est la musique d’attente des opérateurs téléphoniques lorsqu’elle tente de joindre Janos, la très célèbre Lettre à Elise de Beethoven. Par cette musique pesante et lancinante, tous les espoirs de Márta semblent s’éteindre.
Un jeu d’acteur très subtil
Dans ce film, le jeu des acteurs est très important. En effet, le cadrage étant principalement rapproché, leurs expressions sont essentielles. Et nous pouvons dire que c’est réussi. En effet, Natasa Stork, l’actrice principale, campe parfaitement son rôle de chirurgienne brillante. Le personnage est aussi inquiet, et inquiétant. En effet, à certains moments du film, on se demande si cette histoire d’amour n’est pas juste une invention de Márta. Elle-même se le demande, et le souhaite.
Elle se rend chez un psychologue, dont nous avons des séquences tout le long du film, pour répondre à ses questionnements. Cependant, il est difficile de savoir si elle est saine d’esprit tant Natasa Stork joue à la perfection cette femme qui explore les frontières de son propre entendement. Elle est souvent au bord du gouffre.
Márta se surprend même à suivre et espionner l’homme qu’elle aime. Finalement, si le film n’était pas un drame, il aurait pu être un thriller. En effet, la femme amoureuse est devenue une stalkeuse, et il n’y aurait qu’un pas à franchir pour qu’elle devienne dangereuse. Néanmoins, il n’en n’est rien et le film est tout de même une belle réussite. En effet, pour un sujet assez commun comme l’amour non réciproque, le rythme est soutenu. On ne s’ennuie pas !
Nous ne pouvons que vous conseiller de voir ce film de la réalisatrice Lili Horváth. S’il n’a pas de date de sortie en France, il est déjà disponible sur la plateforme en ligne du Les Arcs Film Festival. Si vous préférez les biopics, n’hésitez pas à visionner Le Procès de l’herboriste, un film lui aussi très réussi !