Pourquoi « Streets of Rage » est le beat’em up le plus culte du jeu vidéo ?

Pourquoi "Streets of Rage" est le beat'em up le plus culte du jeu vidéo ?

Parmi les classiques de Sega, les noms de Sonic the Hedgehog et de Yakuza reviennent souvent. Pourtant, l’éditeur japonais s’est imposé dans le jeu de combat avec un titre toujours aussi culte. Nous avons ressorti la console Mega Drive pour jouer à Streets of Rage, un jeu vidéo intemporel. 

1989. Le jeu vidéo de combat ne sera plus jamais comme avant. Alors que Double Dragon connaissait le succès deux années plus tôt, Capcom lance Final Fight qui posera officiellement les bases d’un nouveau genre : le beat’em up. Pour sauver une vie innocente, trois héros décident d’en découdre dans les rues de Metro City. Le chemin sera semé d’embûches et de multiples ennemis tenteront de les arrêter. Pour gonfler le score final et atteindre le dernier stage, les joueurs doivent vaincre le plus d’adversaires et abuser de combos redoutables. Final Fight, ex-spin off de Street Fighter, semble avoir de beaux jours devant lui.

Toutefois, il ne s’attendait pas à se faire dépasser par Sega qui s’inspirera du titre pour créer son beat’em up. Un coup de maître, puisqu’aujourd’hui encore personne n’aura jamais réussi à l’égaler. Le nom de ce mastodonte est Streets of Rage. Le jeu vidéo emblématique a marqué son époque et continue de captiver les joueurs de nos jours. Si Final Fight a innové dans le genre, Streets of Rage l’a perfectionné à jamais. Sorti pour la première fois en 1991 sur la console Sega Genesis (appelé aussi Mega Drive), le jeu de combat tout en scrolling horizontal présentait d’imposantes qualités et semblait en avance sur son temps sur bien des aspects.

Quand le syndicat du crime s’empare de toute une ville, trois policiers décident de mettre fin au règne de Mr. X. Les rues deviendront le terrain d’affrontements enragés.

Streets of Rage a une ambiance indémodable !

À l’époque, les jeux vidéo étaient souvent limités par les capacités techniques des consoles. La course aux graphismes n’était pas encore un argument marketing de la guerre des consoles. Pourtant, Streets of Rage s’était considérablement démarqué par des visuels colorés et détaillés. Les personnages étaient bien animés, les différents décors étaient variés et le tout apportait une vraie touche de dynamisme à l’action. Les développeurs avaient apporté une attention très particulière aux détails. On ne s’en rend peut-être plus compte aujourd’hui, mais ce travail titanesque a contribué à l’aboutissement d’une expérience immersive pour les joueurs, les plongeant vraiment dans la violence urbaine.

Un deuxième point important à souligner vient de sa bande originale. Composée par Yuzo Koshiro, c’était la première fois que l’on mélangeait des éléments de musique électronique, de dance et de hip-hop dans un jeu vidéo. Le tout renforçait cette atmosphère poisseuse des rues tout en restant au cœur de la baston. Les mélodies sont toujours très entraînantes et rythmées, presque en harmonie avec l’intense frénésie de Streets of Rage.

Un deuxième joueur peut rejoindre la partie à tout moment.

Une vraie leçon de gameplay

Streets of Rage a un gameplay solide et hautement addictif. Les combats, bien que très difficiles, sont fluides et intuitifs, bénéficiant d’une grande palette de mouvements et de combos. Chaque personnage avait ses propres compétences et styles de combat, nécessitant de connaître leurs forces et faiblesses.

  • Adam : Un personnage lent, mais qui frappe très fort. Pour le définir facilement, il correspond au tank du jeu.
  • Axel : Le jeune homme est vigoureux, rapide, mais pas très agile. Les sauts ne sont pas vraiment sa spécialité.
  • Blaze : Streets of Rage est l’un des premiers jeux du genre à proposer un personnage féminin. Elle est très agile et arrive à faire des prises pouvant expédier l’adversaire. Hélas, ses attaques sont assez faibles.

Jouer avec chacun d’entre eux apporte une très bonne rejouabilité pour terminer les 8 Stages, puisque tout le monde peut s’adapter. Les trois personnages peuvent aussi demander l’aide de la police pour se sortir de situations difficiles. Une attaque redoutable, mais qu’on ne peut utiliser qu’une fois par vie, sachant qu’on n’en possède que trois. Cependant, cette technique salutaire n’est plus disponible au dernier niveau qui est très difficile, obligeant les joueurs à réapprendre les patterns de tous les ennemis.

S’il est une autre raison qui fait de lui un jeu culte, c’est bien la possibilité de jouer en coopération à deux joueurs. En utilisant les spécialités de chaque personnage, il était possible de créer des combos uniques avec son partenaire. Par exemple, Adam peut soulever Axel et le jeter vers l’adversaire pour enchaîner son combo. Il fallait cependant rester prudent, car il était aussi possible de s’entretuer à cause des dégâts alliés. De plus, Sega avait caché un bonus pour tous les joueurs finissant le dernier niveau en multijoueur : une fin alternative dans laquelle les deux héros doivent s’affronter dans un match à mort.

Adam, Axel et Blaze. Les trois héros pour trois types de combats différents.

Qu’en est-il aujourd’hui ?

Le succès de Streets of Rage a engendré la conception de plusieurs suites et adaptations de haute volée, en plus d’avoir mis un énorme uppercut à ses concurrents directs. Certes, il n’a pas inventé le beat’em up, mais il a défini le genre à sa façon. Plusieurs jeux du genre, dont les suites de Final Fight, s’inspireront du titre de Sega. Golden Axe, une autre production de Sega, en reprendra également les thèmes.

Aujourd’hui, la production sur Mega Drive a atteint une telle aura qu’elle semble peser sur tout le genre du beat’em up. Il arrive souvent que les joueurs comparent un nouveau jeu à Streets of Rage. Certains titres comme Teenage Mutant Ninja Turtles : Schredder’s Revenge ont pris le jeu de Sega en exemple, tant il est un incontournable du genre.

Toujours rivalisé, mais jamais égalé, l’une des rares productions à avoir été aussi plébiscitée que Streets of Rage… n’est autre que Streets of Rage 4 sorti en 2020, qui se voulait un solide hommage en plus d’une suite grandiose ! Un fan game très connu intitulé Streets of Rage Remake avait aussi vu le jour avant que l’éditeur de la franchise ne demande sa suppression.

Plus fort encore, dans le domaine musical, des artistes comme The Chemical Brothers, Carpenter Brut, Skrillex et Flying Lotus ont avoué que la bande-son de Streets of Rage était leur influence majeure. Enfin, en 2022, le scénariste de John Wick annonçait adapter au cinéma le classique de la Mega Drive. Oui, certains jeux vidéo marquent toutes les générations !

Streets of Rage est devenu un jeu éternellement culte grâce à ses graphismes impressionnants, sa bande-son légendaire, son gameplay addictif, sa variété d’ennemis et son ambiance urbaine sombre. Son impact sur la culture vidéoludique est toujours très important et certains fans espèrent voir un cinquième volet prochainement. Un incontournable, encore aujourd’hui.

Bande-annonce Streets of Rage 4

Photographe et réalisateur indépendant. Certains de ses films ont obtenus une soixantaine de sélections en Festival à travers le monde. Rédacteur chez Cultea, ses écrits sur le Traumatisme abordé dans le jeu vidéo sont publiés sur le site !

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