Robespierre, Marat, La Fayette… Les hommes de la Révolution française sont bien connus du grand public. On ne peut malheureusement pas en dire autant des figures féminines de cette époque. Pléthore de femmes ont pourtant fait entendre leur voix. Elles se sont battues pour l’abolition de la monarchie absolue et pour l’égalité entre les hommes et les femmes. Cultea vous propose aujourd’hui de découvrir Pauline Léon, une héroïne méconnue de la Révolution.
Une bien jeune révolutionnaire
Pauline Léon naît le 28 septembre 1768 à Paris. Fille d’artisans chocolatiers, elle est l’aînée d’une fratrie de cinq enfants. Pauline Léon aide ses parents à la chocolaterie dès ses seize ans. Elle n’a que 20 ans lorsque débute la Révolution française. Pauline prend part, non sans exaltation, aux événements dès leur commencement. Elle fait par exemple partie des premières femmes à prendre la Bastille le 14 juillet 1789. Plus rien n’arrête désormais la jeune femme… Le 4 et le 5 octobre, Pauline Léon se rend à Versailles avec bien d’autres Parisiennes pour demander du pain au roi.
Dès 1791, Pauline fréquente plusieurs clubs politiques. Les révolutionnaires s’emparent avec enthousiasme de la chose publique. Les sociétés populaires sont des lieux de sociabilité où des hommes, encore et toujours en majorité, discutent des affaires publiques. Le club des Cordeliers ou la Société fraternelle des patriotes sont par exemple honorés de sa présence et de ses interventions. La jeune femme signe de nombreuses pétitions, dont celle de la Société fraternelle des patriotes de 1792 qui demande la mort du roi.
Pauline Léon, une féministe déterminée
Les lois des gouvernements révolutionnaires déçoivent profondément les féministes que sont déjà Pauline Léon et les autres femmes révolutionnaires. En effet, les femmes n’obtiennent pas le droit de vote et ne peuvent pas assister aux procès révolutionnaires. Pauline rédige alors probablement à la fin de l’année 1792 l’Adresse individuelle à l’Assemblée nationale par des citoyennes de la capitale. Les signataires se présentent comme des citoyennes et réclament, de fait, le droit de porter des armes.
Pauline le martèle : les femmes doivent participer aux décisions politiques. En 1793, elle fonde avec Claire Lacombe la Société des citoyennes républicaines de Paris. Au programme : instruction et étude des lois de la République. Le groupe, réservé aux femmes, revendique de plus la création d’une garde républicaine féminine.
Toujours en 1793, la révolutionnaire chevronnée épouse Jean-Théophile Leclerc, qui fait partie du groupe des Enragés. Elle décide ensuite de reprendre la chocolaterie familiale, d’autant que les idées du couple sont loin de plaire au gouvernement de la Terreur. En 1794, Pauline et Jean-Théophile sont même arrêtés et incarcérés au Luxembourg. Le Comité de sûreté publique les considère désormais comme des anarchistes. Pauline devient institutrice à Paris avant de quitter la capitale pour la Vendée. Elle meurt le 5 octobre 1838.
Jeune révolutionnaire rebelle, Pauline Léon participa activement à la lutte, ô combien difficile, pour l’égalité entre les hommes et les femmes au cours de la Révolution française.
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