Le syndrome d’Ekbom est sans nul doute l’une des psychoses les plus dérangeantes et les plus curieuses qui soit. Aussi, préparez-vous à vous gratter à la suite de cette lecture…
Beaucoup d’entre nous ont une peur panique des insectes. Ces créatures rampantes sont souvent la cause d’accès de panique dès qu’ils sont repérés à proximité. Mais imaginez que, au lieu de se tenir juste devant vous, des dizaines de ces créatures circulent librement à l’intérieur… de votre corps.
Des symptômes particuliers
Souvent, les individus atteints du syndrome d’Ekbom décrivent ainsi ce phénomène. Ce délire chronique, apparaissant souvent à l’âge adulte, a été découvert dès la fin du XIXème siècle. Il se caractérise par la présence de démangeaisons constantes chez les patients. Cela dit, ces sensations déjà peu agréables, sont associées à la conviction qu’une colonie de parasites minuscules sont cachés sous la peau des patients et causent ces mêmes démangeaisons.
En dépit de l’improbabilité de ce type de scénario, les personnes atteintes de ce mal refusent bien souvent de mettre en doute leur conviction. De ce fait, le syndrome d’Ekbom est, presque à chaque fois, associé à des actes d’automutilation chez les patients. Ceux-ci, alors en plein délire, tentent d’extrader de leurs corps les parasites imaginaires par tous les moyens nécessaires. Grattements profonds, scarification ou brûlures volontaires peuvent être observés dans certains cas. De cette même volonté de purification du corps, beaucoup ont recours à des ablations excessives et compulsives.
Les risques et traitements du syndrome
Le syndrome d’Ekbom est fort heureusement très rare mais touche cependant plus les sujets féminins que masculins, souvent après la ménopause. De même, on observe que la solitude est fréquemment présente dans la vie de ceux atteints.
Généralement, on pose ce diagnostic à la suite d’une consultation avec un dermatologue et un psychologue. De ce fait il se peut qu’un certain temps ne s’écoule avant l’apparition de ce syndrome.
Il est important pour le patient d’accorder une confiance totale à ses médecins. Cet aspect est souvent le plus problématique, car en tant que délire, il peut rendre difficile la communication avec l’individu atteint. Et il sera d’autant plus difficile de le ramener à la raison.
Un autre aspect plus dangereux du syndrome est sa nature contagieuse. Il est en effet possible qu’une personne puisse, dans sa paranoïa, convaincre un ou plusieurs de ses proches qu’il est, lui aussi, « envahi de l’intérieur ».
Enfin, les patients, paradoxalement à leurs propres peurs, s’exposent à de réelles infections en tentant de résoudre manuellement leur problème.
Cela-dit, aujourd’hui, la science permet à la majorité des patients de surpasser leur maux, par l’intermédiaire de séances psychothérapeutiques ou par un traitement médicamenteux léger.
Un impact dans la pop culture
Dans l’ensemble, même si ce syndrome reste peu commun, diverses œuvres l’ont souvent utilisé à leur avantage. C’est le cas de films comme Hellraiser 2: les écorchés (1988), dépeignant l’issue funeste d’un patient atteint de ce mal. Un autre exemple, plus connu mais plus fantasque, est notable dans La Momie (1999). Ce film met en effet en scène d’improbables scarabées voraces, capables de dévorer un humain de l’intérieur. Bref, pas vraiment de quoi rassurer les patients souffrant du syndrome d’Ekbom ou même les spectateurs lambda !
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui, on espère vous avoir appris quelques petites choses et on vous dit à très bientôt sur Cultea.