Le Gois, passage unique au monde, est une route submersible située en Vendée. Ce passage est né de la rencontre de deux courants marins.
Une route submersible entre terre et mer
Reliant à marée basse l’île de Noirmoutier avec Beauvoir-sur-Mer, ville du continent, le passage du Gois fascine depuis des années. Le Gois, qui signifie en patois « se mouiller les pieds en marchant dans l’eau », devient réellement une route d’accès à l’Ile de Noirmoutier et aux parcs ostréicoles à la fin des années 1930.
À marée basse, le passage apparaît. À marée haute, il disparaît, sous parfois plus de quatre mètres d’eau (suivant les coefficients de marée) ! Un spectacle naturel qui se produit deux fois par jour, mais qui ne cesse d’émerveiller. À chaque marée basse, des dizaines de voitures, vélos et pêcheurs à pied s’y pressent. Mais attention, le franchissement du Gois n’est donc possible qu’environ 1h30 avant et 1h30 après l’heure de basse mer. Chaque année, surprises par la marée montante, des personnes se retrouvent prises au piège. Heureusement, il est possible de se réfugier sur une des balises présentes tout le long de cette route de 4,2 km.
Un passage rempli d’histoire
La première traversée connue du passage du Gois remonte à 843. Des Nantais, prisonniers sur l’île d’Her (aujourd’hui Noirmoutier), qui était alors une base des envahisseurs normands, s’échappent et regagnent le continent à pied. Le Gois sert particulièrement pour les passages d’animaux à partir du XVIIIe siècle. Il était alors beaucoup plus long, car les côtes de l’île et le continent étaient plus éloignés. Il y a plus de mille ans, deux courants marins venant du nord et du sud se heurtent dans la baie et donne naissance à un banc de haut-fonds. Le passage s’est déplacé avant de se stabiliser, il y a environ un siècle, à l’emplacement actuel.
Lors de la guerre de Vendée, pendant la Révolution, les royalistes se sont réfugiés sur l’île. Vers 1780, les premières balises de bois jalonnent le trajet. Puis, on réalise des travaux de stabilisation pour empêcher les bancs de sable de se déplacer. Vers 1840, une ligne régulière est assurée par une voiture à cheval sur le Gois. Après un premier empierrement réalisé en 1868, le Gois est consolidé, balisé puis ré-empierré en 1924. Le pavage de la chaussée et la construction des balises-refuges interviennent entre 1935 et 1939. Jusqu’en 1971, date de construction du pont, le Gois était l’unique moyen d’accéder à Noirmoutier.
De l’art et du sport
Au pied de certaines balises, on découvre des portraits intitulés les Pavés du Gois, de l’artiste Rémy Imbert, faits sur de la lave émaillée. Comme la route, ils apparaissent et disparaissent au gré des marées, depuis leur installation en 1990.
Après l’art, le sport ! Le Tour de France a emprunté quatre fois ce passage mythique. En 1993, 1999, 2005 et 2011, où il a même débuté par le passage du Gois. En 1999, le Gois avait par ailleurs été le théâtre d’une chute collective sur les pavés glissants.
Il existe d’autres sites de ce type, mais la longueur du Gois fait de lui la plus longue voie submersible d’Europe. C’est pourquoi le Gois est classé à l’Inventaire des Monuments Historiques depuis 1942, et « d’intérêt national et patrimonial » depuis 2017. Des démarches sont même en cours pour qu’il soit classé au patrimoine mondial de l’Unesco.
GOA, en patois, gois du verbe goiser.
Excepté… il lui arrive de ne pas se découvrir totalement
Le temps de passage que vous indiquez c’est pour les touristes, il faut le passer tous les jours pendant des mois pour connaître sa complexite
Mais vous avez tout à fait raison, il est exceptionnel et unique