Une découverte qui n’est pas des moindres. Au bord du plateau tibétain, des scientifiques ont découvert le fossile d’un hibou. Mais pas de n’importe quelle époque ! Ce fossile serait celui d’un hibou qui aurait vécu à l’époque du Miocène tardif, il y a six millions d’années.
Un fossile quasiment complet
Dans le domaine de l’archéologie, il est rare de trouver un fossile intact. Le passage du temps ainsi que l’action humaine peuvent parfois endommager ce genre de preuves historiques.
Pourtant, ce n’est pas le cas pour le hibou tibétain. Retrouvé à 2 100 mètres d’altitude au-dessus du bassin de Linxia, les scientifiques ont constaté que le fossile était quasiment complet. Il se compose du crâne, des pattes, ainsi que du coccyx du rapace. Les ossements qui caractérisaient les ailes ont aussi été retrouvés. Pour ce qui est des autres découvertes en termes d’anatomie, les scientifiques ont retrouvé l’os de la trachée, l’os hyoïde et quelques tendons. De grandes découvertes, du fait que, généralement, ces parties du corps ne sont pas retrouvées. En complément, des restes de son dernier repas ont également été retrouvés et sont à présent préservés.
Une découverte qui met en avant la différenciation du comportement animal et son évolution
Cette nouvelle découverte porte le nom de Miosurnia diurna. Elle appartient à la catégorie des rapaces diurnes. Lorsqu’un animal appartient à la catégorie diurne, cela veut dire qu’il vit de jour. Pour ce qui est du hibou en question, il fait partie du groupe des Surniini. Cela signifie que l’animal se nourrissait de petits mammifères. Il chassait généralement dans les habitats de type savane, qui sont situés autour du plateau tibétain.
Pour réussir à déterminer son appartenance au comportement de vie diurne, les scientifiques ont procédé à de multiples analyses. L’une d’elles s’est basée sur les yeux. La différence entre les animaux nocturnes et diurnes se résume principalement dans la taille de leurs pupilles. Un petit peu à la manière d’un appareil photo avec l’ouverture de la focale, les animaux nocturnes ont besoin d’une grande pupille pour voir dans l’obscurité. Plus la pupille est grande, plus la quantité de lumière absorbée est importante. Notamment dans des conditions de faible luminosité. A contrario, pour les animaux dits diurnes, il faut que leurs pupilles soient plus petites. Une taille nécessaire pour éviter un aveuglement constant.
Les scientifiques ont analysé avec minutie les osselets scléraux, qui constituent un anneau autour de l’iris et de la pupille. Par la suite, ils ont procédé à une étape de reconstruction numérique : « C’était un peu comme jouer avec des Lego, mais numériquement », souligne le Dr Stidham, principal auteur de ces travaux. Après avoir reconstitué ledit anneau, ils ont déterminé son diamètre global à partir d’analyses et de comparaisons avec d’autres espèces d’oiseaux, estimées à plus de 360.
C’est après avoir comparé les espèces que les scientifiques se sont accordés. Le fossile est bien celui d’un hibou diurne, car son anneau autour de l’œil était petit. Par analogie, son œil était petit. Il n’avait donc pas forcément besoin d’absorber une grande quantité de lumière. Pour le moment, ce fossile est le plus ancien connu d’un hibou actif enregistré à ce jour.
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