« Le Croque-mitaine » : la peur reste au placard ! [critique]

Emeric Gallego
Emeric Gallego
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Adaptation d’une nouvelle de Stephen King, Le Croque-mitaine est un film d’horreur sur la peur la plus basique et la plus connue : la phobie du noir et des ténèbres. Inutile de le laisser entrer chez vous, la peur reste grandement au placard… 

Synopsis : Sadie Harper, une jeune lycéenne, et sa petite sœur Sawyer sont encore sous le choc de la mort récente de leur mère. Dévasté par sa propre douleur, leur père Will, thérapeute de profession, ne leur prodigue ni le soutien ni l’affection qu’elles tentent de lui réclamer. Lorsqu’un patient désespéré se présente à l’improviste à leur domicile pour demander de l’aide, celui-ci fait entrer avec lui une terrifiante entité s’attaquant aux familles et se nourrissant de leurs plus grandes souffrances.

Le Croque-mitaine est un film d’horreur qui s’est taillé une jolie réputation avant même sa sortie. Les premières projections américaines auraient tellement été traumatisantes que l’œuvre réalisée par Rob Savage fut remontée. On s’interroge alors sur la véracité de ce coup de communication ou sur l’impossibilité de découvrir la production tant effrayante décriée par son public. Car ce Croque-mitaine ne fait que narguer son public de similarités avec des centaines de films horrifiques. Les jump-scares, quoique plutôt efficaces pour certains, s’enchaînent presque de la même manière et les apparitions du monstre deviennent de plus en plus prévisibles.

N’ouvrez jamais le placard !

Après sa scène d’introduction fortement maîtrisée qui nous rappelle notre plus grande terreur infantile, Le Croque-mitaine semble avoir déjà épuisé toutes ses réserves. Jamais le film ne se démarque de toutes ces productions que l’on a déjà vues. Smile, Insidious, etc… Chaque séquence de ce film résonne comme le fait que Savage connaît ses classiques (le fameux « Il saigne, il peut mourir… » pour ne citer que lui) et se contente de les enchaîner sans bien même se les approprier pour proposer quelque chose d’efficace. C’est d’autant plus frustrant que quelques scènes révèlent de l’inventivité dans le travail de lumière. On aurait alors souhaité plus de folies. Heureusement qu’il reste l’attachement pour ses protagonistes féminines, bien construits et particulièrement touchants, véritables symboles d’une faiblesse convoitée par le monstre et qu’elles doivent surmonter pour le vaincre.

Parce que oui, Le Croque-mitaine est également un film sur le deuil et comment le confronter, privilégiant alors l’histoire auprès d’une famille dévastée par le décès d’un proche. C’est sur ces instants que le long-métrage révèle de vrais moments intéressants. La créature surnaturelle semble alors faire figure de dépression, de colère et d’acceptation. Mais cela ne fonctionne pas réellement. Mentionnons aussi quelques bonnes idées de mise en scène à travers ce cache-cache dans le noir, mais qui n’arrive pas à se démarquer de toute cette médiocrité. Dommage…

A travers ses thématiques pourtant d’une symbolique importante, Le Croque-mitaine ne se montre ni particulièrement effrayant, ni particulièrement original. On passe un bon moment néanmoins, mais on espérait bien mieux… 

Bande-annonce Le Croque-mitaine

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Photographe et réalisateur indépendant. Certains de ses films ont obtenus une soixantaine de sélections en Festival à travers le monde. Rédacteur chez Cultea, ses écrits sur le Traumatisme abordé dans le jeu vidéo sont publiés sur le site !
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