« Le Comte de Monte-Cristo » : un superbe blockbuster à la française [critique]

Après François Civil dans Les Trois Mousquetaires, c’est au tour de son ami Pierre Niney de briller dans son propre film de cape et d’épée : Le Comte de Monte-Cristo. Ce qui est drôle, c’est que les deux réalisateurs du film, Alexandre De La Patellière et Matthieu Delaporte ont eux-mêmes été scénaristes sur le diptyque des Trois Mousquetaires. On leur doit également l’excellent Le Prénom (2011). Toujours adapté d’une œuvre de Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo brille par sa maestria visuelle et par un récit limpide et efficace. Une agréable surprise qu’on recommande sans modération.

Le Comte de Monte-Cristo : largement supérieur aux Trois Mousquetaires

On va commencer par l’évidence de l’évidence, oui, Le Comte de Monte-Cristo est largement plus réussi que le diptyque des Trois Mousquetaires. Et c’est une excellente nouvelle. Esthétiquement, rythmiquement, thématiquement, scénaristiquement, le film met à l’amende les deux films de Martin Bourboulon. Déjà, visuellement, c’est incomparable.

Ici, pas d’étalonnage jaunâtre dégueu, pas de caméra tremblotante, pas de plan séquence ostentatoire et disons-le, assez raté. Non, Le Comte de Monte-Cristo est une œuvre plus épurée, plus simple, plus classieuse. La photographie est souvent superbe, plus lumineuse que dans Les Trois Mousquetaires et la mise en scène est largement mieux gérée. Les combats sont plus fluides, compréhensibles, grâce à des chorégraphies mieux planifiées et surtout une caméra beaucoup moins voltigeuse.

Pierre Niney dans Le Comte de Monte-Cristo

Le Comte de Monte-Cristo est surtout une proposition beaucoup plus épique que son voisin. Également adapté d’un texte d’Alexandre Dumas, on retrouve ici la fougue, l’entrain, le rythme et la précision de l’auteur français. On ne s’ennuie jamais dans ce blockbuster à la française foutrement bien articulé.

Les 2h50 de métrage passent relativement vite et Le Comte de Monte-Cristo peut compter sur une reconstitution solide, que ce soit dans les costumes ou les décors. Enfin, côté casting, on n’a pas grand-chose à redire. Pierre Niney est solide en héros déchu, tandis que Laurent Lafitte est joyeusement détestable dans le rôle du procureur.

On regrettera simplement que le film manque légèrement de séquences d’action réellement impactantes, à l’image du duel final, un peu décevant. On regrettera également certains masques un peu grotesques de notre héros. Sérieusement, comment les autres personnages font-ils pour ne pas le reconnaître ? Ces masques modifient à peine son visage et on retrouve un peu un effet Clark Kent/Superman par moment.

Un revenge-movie délicieux

Mais l’intérêt premier de Le Comte de Monte-Cristo est en fait son héros. Pierre Niney incarne un personnage ambigu. Gentilhomme déchu, héros au grand cœur brisé, amant trahit, il perd tout. Le début s’articule comme la chute d’un héros, violente, terrible, sans concession. S’ensuit une partie dans une prison un poil longuette. C’est incontestablement le chapitre le plus faible du long-métrage. Presque télé-filmique, tout cet arc tourne rapidement en rond. Difficile de croire à cet enfermement, à la perte de poids de Pierre Niney ou encore à son évasion tirée par les cheveux. 

Heureusement, la suite est un délicieux crescendo. Rapidement, s’articule un revenge-movie jouissif dans lequel Monte-Cristo met en place un plan passionnant, manipulateur, redoutable, pour punir ses tortionnaires. Plutôt que de les tuer simplement, notre protagoniste met en scène tout un jeu machiavélique pour les faire tomber, sombrer, pour les ruiner et les extorquer.

Alexandre De La Patellière et Matthieu Delaporte mettent alors en place un jeu du chat et de la souris exaltant, une partie d’échec passionnante, dans laquelle notre héros perd de son humanité, se muant doucement mais sûrement en un super-vilain par excellence. En résulte alors un personnage ambigu, dont l’ambition, dont le but, en fait un héros déchu, aveuglé par sa soif de vengeance.

Un traitement de l’héroïsme absolument passionnant, qui sort du carcan habituel de la dichotomie du bien et du mal. Ce schéma de chute, puis de renaissance, prend une tournure qui sort de l’ordinaire, puisque cette renaissance passe par la vengeance. Une reconstruction par le biais du châtiment, un modèle qui se rapproche presque davantage de l’archétype du super-vilain que de celui du super-héros. Le scénario, très solide, met alors en scène des manipulations passionnantes que ce soit par la richesse, par la force, par l’émotion ; notre Monte-Cristo est prêt à toutes les bassesses pour arriver à ses fins.

Aidé par des dialogues très cools (mention spéciale à cette histoire horrifique d’enfant enterré vivant) et une bande-son absolument superbe, Le Comte de Monte-Cristo est donc une proposition totalement maîtrisée. Un divertissement haut de gamme qui n’a pas à rougir devant les productions américaines. 

@cultea

Nous avons pu découvrir « Le Comte de Monte Cristo », réalisé par Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte, adapté du roman d’Alexandre Dumas avec la collaboration d’Auguste Maquet, qui sortira le vendredi 28 juin 2024 au cinéma 🎬 Un film particulièrement réussi et qui rappelle la capacité du cinéma français à nous offrir des productions de grande ampleur de qualité 🎥 #cultea #apprendre #cinema #actu #film #pourtoi #alexandredumas @Pathé France @Pathé Films @robin

♬ Storytelling – Adriel

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