La représentation de la femme dans l’art est le fait d’inspirations profondes. Symbolisant tantôt l’élégance, la poésie, la grâce, tantôt la sensualité, voire la subversion, cette figure de proue revêt de nombreux aspects. Chez Cultea, nous avons à cœur de vous dévoiler l’évolution de ce corps féminin au fil du temps et du contexte social.
Un symbole universel
Nous le savons, la femme traduit dans notre inconscient collectif des significations riches et éclectiques. L’image de cette dernière se veut vectrice de beauté, de rêve, de douceur mais également de fécondité.
Avez-vous déjà entendu parler de L’Origine du monde de Gustave Courbet ? Cette œuvre emblématique représente un corps de femme nu. Et ce en 1866, ce qui était très osé. Ce corps, de simple véhicule, se fait le prélude à la matrice. Il est le Créateur. Celui qui transmet l’élan vital. Créature polymorphe, la femme peut également s’avérer fatale, femme-enfant, guerrière, forte, fragile, victime, légère, ou encore imposante.
Une évolution notable de la femme dans l’art ?
Si l’on s’essaie à dater la mise en avant du corps féminin dans l’univers artistique, nous réalisons sans commune mesure qu’il apparaît très tôt. On peut citer à titre d’exemple Les Vénus de la Préhistoire, apparues en -2500.
Cette muse s’est développée à chaque époque, sous des représentations différentes. Le tout en fonction des aspirations esthétiques, sociologiques ou encore morales de l’époque. On évoque ici l’image de la femme forte, sainte, qui est celle que l’art médiéval déploie.
La Renaissance est une période des plus riches en ce qui concerne la femme dans l’art. C’est en effet en 1485 qu’apparaît la seule et unique Naissance de Vénus de Sandro Botticelli. Celle-ci révèle au grand jour un corps de femme nu, mystérieux et occulte.
Cette œuvre monumentale s’attelle à reprendre le mythe de l’arrivée de Vénus à Chypre. Ici, cette déesse, offerte dans son plus simple appareil, se transmue en symbole d’amour, de beauté et surtout de pureté. C’est également à cette époque qu’apparaît la Joconde. Une œuvre nous questionnant sur la dimension mystique de la femme.
Le XVIIIème siècle est le témoin chanceux Verrou de Jean-Honoré Fragonard. Il s’agit d’une peinture incontournable du siècle des Lumières, représentant deux amants enlacés dans une chambre. Cette scène suggère davantage la subversion, la sexualité et donc la femme libertine, lascive.
Pour ce qui est du XIXème siècle , il apparaît tout bonnement impossible de ne pas évoquer La Liberté guidant le peuple d’Eugène Delacroix. Ici, la femme est une transfiguration de la liberté retrouvée, la République, en cette période historique des Trois Glorieuses. La représentation de la femme dans l’art a, à cet effet, une valeur politique. Et elle a donc eu une portée considérable.
Le XXème siècle laisse déjà apparaître des représentations de la femme plus modernes. L’on peut citer La Muse endormie de Constantin Brancusi, dévoilant un visage de femme aux yeux clos, sculpté dans le bronze. La Vénus bleue d’Yves Klein est également équivoque. Le corps nu de la femme est repris, mais cette fois-ci dans une couleur peu attendue, révélant un côté pour le moins novateur.
A l’aube du XXIème siècle, la représentation du corps féminin a profondément évolué. L’on se défait peu à peu des schémas pourtant ancrés depuis des générations. Outre le fait d’accueillir la vie ou encore de combler les désirs de la gent masculine, ce corps cesse d’être un corps asservi. Il se voit dénué de toute attente et pression extérieure, un corps revendiquant sa liberté d’être simplement sien.
Femmes et artistes : le combo gagnant
Enfin, bien que nous évoquions la femme représentée en art par autrui, n’omettons pas un point fondamental : la femme artiste. Analysons cela sous le prisme de l’autoportrait. Il va sans dire que bien des femmes se sont mises en scène elles-mêmes.
Frida Kahlo est un exemple équivoque. Artiste peintre d’origine mexicaine, elle rejeta le rôle traditionnel de la femme, disant vouloir “voyager, étudier, la liberté et le plaisir. Tous les plaisirs”. Fille de la révolution, elle n’hésite pas à se peindre elle-même à travers des thèmes pourtant controversés tels que la sexualité.
Dans le même ordre d’idées, Cindy Sherman, artiste et photographe contemporaine américaine, représente son corps au sein-même de ses œuvres et ce, d’une manière bien à elle. Jouant avec le second degré, elle en vient parfois à se tourner au ridicule, allant même jusqu’à se représenter sous la forme d’un clown.
Etrange vous dites ? Et pourtant… Il s’agit là de faire tomber les masques de la société, du paraître, des non-dits. Sa créativité est ainsi mise au service de profonds messages progressistes.
La femme et tout ce qu’elle porte de symboles en son sein est un sujet bien complexe. Et si nous vous donnons sans ambages des clés de compréhension certaines, il reste pourtant beaucoup de voiles à lever. Ainsi que de nouvelles œuvres à découvrir…
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