La Nouvelle Vague française (1959-1965) : une révolution cinématographique

La Nouvelle Vague française (1959-1965) : une révolution cinématographique

La Nouvelle Vague (1959-1965) est l’un des courants les plus emblématique du cinéma français. Cette appellation ne désigne pourtant à l’origine que des enquêtes sociologiques réalisé par François Giroud en 1957, publiées dans l’hebdomadaire l’Express. 

Prémices et création de la Nouvelle Vague

En 1959, le terme Nouvelle Vague est attribué à tous les premiers films en compétition comme le beau Serge de Chabrol, et arborera un côté plus journalistique et publicitaire que sociologique. Cette appellation Nouvelle Vague est pour François Truffaut une aubaine et « aurait été créée par la force des choses », car l’année 1959 avait été prolifique en termes de premiers films.

Un des films fondateur de la Nouvelle Vague, "Le beau Serge".

En réalité, c’est le film d’Agnès Varda la pointe courte, réalisé en 1955, qui constitue le premier film de ce mouvement, et fait déjà apparaître des caractéristiques clé. C’est un film qui a peu de budget, tourné en décors naturels dans la ville de Sète, avec des acteurs non-professionnels, démontrant déjà cette soif de nouveauté, de s’affranchir de la « qualité française ». Une envie première de se rebeller contre cette industrie cinématographique qui stagne, qui ne s’adapte pas à l’effervescence créative des années 60, une industrie qui ne montre pas tous les bouleversements sociaux de l’époque.

Cette jeunesse, cette nouveauté est incarnées par la bande de critiques des cahiers du cinéma, Jean-Luc Godard, François Truffaut, Claude Chabrol, Eric Rohmer et d’autres… Ces réalisateurs sont en quête d’une nouvelle manière de filmer et de nouveaux sujets à traiter.

Un cinéma du dehors 

S’affranchir des studios a déjà été un premier pas pour ces cinéastes qui veulent se confronter au monde, à la ville, à la rue pour avoir la spontanéité, de l’inattendu. Les caméras portées offrent plus de dynamique, plus de liberté de mouvement, les lumières sont naturelles, offrant un réalisme de l’instant.

La Nouvelle Vague française (1959-1965) : une révolution cinématographique

Les rues deviennent les décors phares des cinéastes de la Nouvelle Vague. Agnès Varda réalise même un film basé sur la déambulation dans les rues parisiennes avec Cléo de 5 à 7. C’est d’autant plus novateur que c’est une femme, en l’occurrence Corinne Marchand (Cléo) qui fait des rues parisiennes son terrain de jeu, à la manière de Jean Seberg dans à bout de souffle de Jean-Luc Godard réalisé 1 an avant.

La rue pourrait être un personnage des films de la Nouvelle Vague à part entière. Dans les 400 coups de Truffaut, on retrouve un Paris protecteur pour le jeune Jean-Pierre Léaud (Antoine Doinel), un Paris hostile mais sympathique pour l’héroïne de l’opéra-Mouffe de Varda.

Une soif de liberté 

Les cinéastes de la nouvelle vague ont le plus souvent la double casquette réalisateur/auteur. Ils sortent ainsi de l’aspect très littéral des dialogues et rendent les personnages moins lisses et plus humains. On pense forcément aux répliques culte de Belmondo dont la fameuse :

« Si vous n’aimez pas la mer, si vous n’aimez pas la montagne, si vous n’aimez pas la ville… Allez vous faire foutre ! »

La Nouvelle Vague française (1959-1965) : une révolution cinématographique

Cette fameuse réplique est d’ailleurs agrémentée d’une adresse directe aux spectateurs via un regard caméra, quelque chose d’inimaginable dans le cinéma de « qualité française » des années précédentes. On libère la mise en scène avec des innovations aux montages, des adresses caméras, des très gros plans, des longs travellings.

Les personnages emblématiques de la Nouvelle Vague sont portés par des acteurs et actrices devenus des véritables mythes : Jeanne Moreau, Brigitte Bardot, Anna Karina, Romy Schneider et tous ceux cités précédemment.

Le succès des premiers films est un succès éphémère. C’est pour cela que la période donnée de ce courant est aussi courte. Les seconds films n’ont pas le même accueil de la critique, comme Les bonnes femmes de Chabrol qui suscite l’indignation pour ce côté très sombre et immoral.

La Nouvelle Vague a pourtant eu une résonance impressionnante sur de nombreux mouvements cinématographiques mondiaux, de l’Europe de l’est a l’Amérique latine en passant par l’Italie, elle a ouvert les portes à un cinéma plus libre, loin des codes.

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Extrait d’à bout de souffle de Jean-Luc Godard.

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