« Jane Austen a gâché ma vie » : une expérience maîtrisée et savoureuse ! [Critique]

"Jane Austen a gâché ma vie" : une expérience maîtrisée et savoureuse ! [Critique]

« Jane Austen a gâché ma vie » ! Voilà une déclaration particulièrement surprenante, quand on sait à quel point l’héritage laissé par la célébrissime autrice brille encore aujourd’hui de tout son éclat (les fans de La Chronique de Bridgerton sur Netflix ne diront pas le contraire) ! Comment Jane Austen pourrait-elle gâcher la vie d’une jeune femme ? C’est la question à laquelle répond (ou pas) Laura Piani avec un premier long-métrage au nom si tapageur ! 

Jane Austen a gâché ma vie : une plongée dans un monde de scones et de papier peint à fleurs so british

Tout commence en Anglet… en France, à Paris plus exactement dans une librairie que les amateurs de littérature anglophone (et les touristes) connaissent bien, puisque celle-ci n’est autre que l’emblématique Shakespeare & co ! Un décor à la vie comme à la fiction hautement cinématographique où nous rencontrons la sympathique Agathe campée par la phénoménale Camille Rutherford. Une amoureuse des écrits d’Austen qui se rêverait Elizabeth Bennet, alors que plus proche dans la vraie vie de notre chère Bridget Jones.

Synopsis : « Agathe a autant de charme que de contradictions. Elle est célibataire mais rêve d’une histoire d’amour digne des romans de Jane Austen. Elle est libraire mais rêve d’être écrivain. Elle a une imagination débordante mais une sexualité inexistante. La vie n’est jamais à la hauteur de ce que lui a promis la littérature. Invitée en résidence d’auteurs en Angleterre, Agathe devra affronter ses peurs et ses doutes pour enfin réaliser son rêve d’écriture… Et tomber amoureuse. »

Jane Austen a gâché ma vie
Affiche officielle de Jane Austen a gâché ma vie de Laura Piani – ©Paname Distribution

Jane Austen a gâché ma vie se balade donc en toute légèreté entre ces deux pays représentés chacun par le fantasme et les stéréotypes qui les caractérisent. Les rues de Paris sont pavées, coincées dans des temps anciens où les parisiens se déplacent à bicyclette avec aisance. La campagne anglaise se distingue de son côté par sa légère brume matinale et les effluves de thé qu’on savoure à toute heure. Un décor soigné nous indiquant avec beaucoup de finesse qu’Agathe, qui rêve tant de romancer sa vie, s’apprête à vivre une véritable fiction !

Une réécriture en toute simplicité au service d’une seule quête : l’épanouissement de son héroïne.

Jane au 21ᵉ siècle ? Appelez là Agathe !

La réalisation en toute simplicité de Jane Austen a gâché ma vie souligne la finesse de son écriture. Une narration fluide maniant avec brio les références aux écrits de l’autrice phare, la psychologie de ses personnages contemporains et (surtout) son humour !

En mêlant codes du passé et idéaux du présent, Laura Piani offre un nouveau regard d’une fraicheur réjouissante sur les comédies romantiques et notamment sur leurs protagonistes féminines. Une analyse d’une modernité folle qui sans briser les règles de toutes Rom Com qui se respectent, les remanie habilement. L’amour est toujours au présent, mais jamais là pour submerger le personnage d’Agathe qui devra avant toute chose penser à sa propre évolution.

C’était peut-être, quand on y pense, tout le brio de l’œuvre de Jane Austen ! Une plume simple, mais à la redoutable intelligence qui a su dépeindre après de longs siècles d’attente des personnages féminins seulement humains. Pas symboles éthérés de la pureté destinés à la mort sacrificielle ou des engeances du mal à bruler au bucher. Juste des femmes, faites de doutes, de contradictions et de sentiments complexes. Un enseignement que Jane Austen a gâché ma vie a bien compris.

Savoureux, mais jamais injurieux. Réaliste, mais toujours optimiste ! Avec Jane Austen a gâché ma vie, Laura Piani signe ici un premier film maitrisé de bout en bout et ça malgré quelques détails que l’on peut juger de superflus au scénario ! Un véritable petit rayon de soleil à découvrir le 22 janvier 2025 au cinéma avec à l’affiche Camille Rutherford, Pablo Pauly, Charlie Anson et le caméo d’un célèbre documentariste que nous vous invitions à deviner vous-même en allant découvrir le film ! 

Sources : 

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