Groenland : les calottes sont cuites…

Groenland : les calottes sont cuites...

En 2021, les météorologues danois dénonçaient une fois de plus le grave impact du réchauffement climatique sur le Groenland, qui avait subi un épisode massif de fonte de sa glace.

En effet, d’après leurs estimations, plus de 8 milliards de tonnes de glace se seraient liquéfiées dans la journée du 27 juillet 2021. Et cet épisode n’est pas unique malheureusement, car 1 mois plus tard des journaux rapportaient que cette fonte semblait depuis se poursuivre au même rythme.

Les vagues de chaleur qui avaient touché le monde en 2021 n’avaient pas épargné les extrémités du globe, montant parfois jusqu’à plus de 23 °C pour le Groenland (température qui avait été enregistrée à l’aéroport de Nerlerit Inaat, tout de même situé au nord du pays).

Cette canicule n’était donc pas sans conséquence, puisque la glace groenlandaise, notamment, s’était vue maigrir de 8,5 milliards de tonnes par jour. Une perte de poids assez alarmante. En effet, 8,5 milliards de tonnes, c’est une perte deux fois plus élevée que les moyennes habituellement observées lors des étés précédents. La calotte du Groenland avait donc subi un épisode massif de fonte d’après les données publiées par Polar Portal.

Cette perte, déjà conséquente (capable de recouvrir l’état de Floride de plus de 5 cm d’eau), ne fut cependant pas la plus importante, puisque celle de 2019 avait été encore plus dramatique. Mais elle reste tout de même un événement tristement important à prendre en compte. D’autant plus que, cette fois-ci, la fonte est plus étendue que les années précédentes.

Le 28 juillet 2021, l’anomalie de température était montée jusqu’à 13 °C au-dessus de la moyenne de saison. Et cette hausse avait causé 22 milliards de tonnes de fonte en une journée, dont 10 avaient rejoint l’océan. En fin d’année 2020, une étude avait estimé que le niveau de l’océan pourrait augmenter de 18 centimètres d’ici 2100 si la fonte continuait à cette vitesse. Si la totalité de la calotte venait à fondre et rejoindre l’océan, il verrait alors son niveau monter de 6 mètres.

Mais qu’en est-il des glaciers du Groenland aujourd’hui ?

Au vu de toutes ces informations, on pourrait se dire que l’avenir de la fonte des glaces n’est pas très positif, mais alors où en est-on aujourd’hui ? Et bien, ce n’est pas fameux. Les vagues de chaleur sont de plus en plus fréquentes et longues, ce qui n’est pas bon signe. Et ce d’autant plus qu’une nouvelle étude sur la calotte glaciaire du Groenland montre que le modèle utilisé précédemment, pour les projections concernant la fonte des glaces, avait surestimé le pouvoir de l’albédo.

groenland

En effet, ce pouvoir réfléchissant qui permet de renvoyer la lumière du soleil et ainsi limiter la chaleur dépend en grande partie de la couleur blanche de la neige des calottes. La première estimation avait donc calculé la fonte en partant du modèle simplifié que celle-ci était présente sur tout le long des glaciers. Or, dans la réalité, la couleur de la calotte du Groenland n’est pas uniforme, les bordures sont souvent grises, puisque dépourvue de neige, et la surface est également parsemée de point plus foncés correspondant à des lacs qui peuvent, en plus, contenir des amas d’algues et de poussières.

Ainsi, en prenant en compte cela, il faudrait rajouter aux prévisions 6 milliards de tonnes de fonte supplémentaire ! Heureusement, ces découvertes peuvent aussi être synonymes de bonne nouvelle, car elle aide à mieux comprendre les réactions et les conséquences de certaines propriétés physiques, ce qui par la suite permettra de mieux protéger les différentes calottes présentes sur Terre.

« Je pense que notre travail va aider les modèles à mieux appréhender les rétroactions climatiques liées à la neige et à la glace. »

Communiqué de l’étude publié dans la revue Journal Of Geophysical Research : Atmospheres

Ainsi, bien que la glace reste l’une des victimes du réchauffement climatique et des vagues de chaleur, de nouvelles découvertes permettent de mieux comprendre cette fonte et d’autres commencent même à évoquer des solutions, comme l’étude de l’université d’Aarhus au Danemark, qui annonce que les virus géants découverts pourraient aider à limiter la fonte des glaces notamment en jouant sur la régulation des algues qui noircissent la neige au printemps.

Néanmoins, si le système actuellement utilisé dans notre société ne change pas, poussant alors toujours plus à la consommation, et par conséquent ne diminue pas rapidement sa pollution et ses gaz à effet de serre, il sera très difficile de préserver les calottes glaciaires et de prévenir la montée des eaux. 

Sources :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *