Georges de La Tour illumine le musée Jacquemart-André

Georges de La Tour illumine le musée Jacquemart-André

Près de trente ans après la dernière rétrospective, le musée Jacquemart-André consacre cet automne une grande exposition à Georges de La Tour. L’exposition Entre ombre et lumière nous propose un voyage à travers les œuvres de l’artiste lorrain du XVIIe siècle. C’est une redécouverte d’un artiste souvent méconnu, maître du clair-obscur presque naturaliste. A voir jusqu’au 25 janvier 2026. 

La lumière, cœur battant de l’œuvre de Georges de La Tour

S’il y a bien une chose qui fascine dans l’œuvre de Georges de La Tour, c’est son utilisation de la lumière. En effet, il sculpte les formes et contours grâce à elle. Souvent, il utilise uniquement la flamme d’une chandelle. Cette lumière artificielle est l’une des caractéristiques principales que l’on connait à son œuvre.

En effet, grâce à cette utilisation de la lumière dans son œuvre, Georges de La Tour se pose en tant que maître du clair-obscur, à l’instar du Caravage, maitre incontesté du genre. Néanmoins, si La Tour a pu voir des œuvres du maître, c’est aussi grâce à la circulation d’autres peintres du clair-obscur qu’il a pu s’y former. Malheureusement, la formation de l’artiste n’est aujourd’hui pas connue et ce ne sont aujourd’hui que des suppositions. Ce qui est certain, c’est que son utilisation de la lumière et même sa manière de représenter les sujets n’est pas si proche de celle de Caravage.

Ce qui fait le caractère si particulier de l’œuvre de La Tour c’est l’utilisation de la lumière des chandelles. Caravage ne représente que de la lumière naturelle alors que Georges de La Tour utilise la lumière artificielle. De plus, Caravage va peindre les sujets avec plus de passion, violence, torsion des corps. Quand La Tour peindra les mêmes sujets avec un côté intime, ancré dans son temps. On pourrait presque qualifier son style de réaliste ou naturaliste.

Dans l’exposition, nous pouvons observer cela grâce à la comparaison entre une Madeleine pénitente d’après Caravage et celle de La Tour. L’une est dans l’extase, ce qui est une figure très connue de l’histoire de l’art. Quand celle de Georges de La Tour est dans une position de contemplation, éclairée d’une chandelle, main posée sur un crâne, symbole du memento mori, un miroir face à elle qui reflète la face cachée du crâne.

Georges de la tour
La Madeleine pénitente d’après Caravage à droite et celle de Georges de La Tour à gauche.

Première exposition Georges de La Tour depuis 1997

Depuis près de 30 ans, aucune exposition n’avait été consacrée à l’artiste en France. A la lumière de nouvelles attributions et découvertes, le musée Jacquemart-André nous propose un voyage à travers l’œuvre du peintre. C’est un sacré défi, car il n’existe qu’une quarantaine de tableaux de l’artiste attribués de manière quasi certaine. Il a fallu les réunir des quatre coins du monde avec des prêts de musées, mais aussi de collections privées. Vous pourrez y admirer entre autres un diptyque supposé réuni ici depuis Tokyo et Abu Dhabi. Aussi, des œuvres jamais exposées ou encore nouvellement restaurées.

Cette exposition se veut la plus exhaustive possible. Néanmoins, pas d’accrochage chronologique, mais un accrochage thématique. En effet, la vie du peintre est très peu connue, ainsi que la chronologie de son œuvre. Il n’est donc pas possible aujourd’hui de les classer comme des œuvres de jeunesse ou de fin de carrière. Cela est très intéressant, car le style d’un peintre évolue bien entendu avec son expérience. Néanmoins, il peut aussi avoir des commandes similaires durant sa vie pour se nourrir et donc peindre toujours de la même manière un genre précis tout en évoluant sur d’autres sujets.

Grâce à cette exposition rétrospective, le musée Jacquemart-André permet à Georges de La Tour de sortir de l’ombre aux yeux du grand public. Cela permet aussi de lui redonner une place au sein de l’histoire de l’art européen. En effet, l’utilisation de la lumière par le peintre apporte encore aujourd’hui une grande part de mystère dans ses œuvres. Tout comme sa vie qui n’est presque pas connue. Encore une exposition de qualité, à l’instar de la dernière consacrée à Artemisia Gentileschi

Informations pratiques 

  • Site web du musée : Musée Jacquemart-André
  • Exposition du 11 septembre 2025 au 25 janvier 2026
  • Ouvert tous les jours de 10h à 18h
  • Tarifs : 18,50€ (plein), 15€ (réduit) voir les conditions de tarifs et gratuités sur le site du musée.

Georges de la Tour

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