« Détective Conan – The Scarlet Bullet » : un épisode sur de bons rails ? [critique]

Emeric Gallego
Emeric Gallego
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Il est le vingt-quatrième film de la franchise Détective Conan. Pourtant, il est le premier à bénéficier d’une sortie dans les salles françaises, grâce à Eurozoom. Que vaut donc cette nouvelle aventure de Conan Edogawa ? Cultea vous en dit plus !

Qui est Détective Conan ?

Créé en 1994 par l’auteur Gosho Aoyama, le manga raconte le périple de Shinichi Kudo, un lycéen aussi doué que Sherlock Holmes dans la résolution des affaires criminelles. Toutefois, l’une d’entre elle lui rend la vie compliquée. Témoin d’un mystérieux rendez-vous entre une organisation secrète, des hommes lui forcent à boire un poison qui va le rajeunir. Décidé à les retrouver, il devra désormais résoudre les meurtres et autres joyeusetés de ce genre afin de mettre la main sur eux et sur un antidote. Résultat ? Un succès international. Une centaine de tomes, des jeux vidéo mais aussi des longs-métrages. A noter qu’à ce jour l’œuvre n’est toujours pas terminée, et qu’elle risque de durer encore longtemps.

Puisque Détective Conan est un énorme succès, un film sort tous les ans au pays du Soleil Levant. Ainsi, il ne sera pas question de l’organisation des hommes en noir dans cette nouvelle affaire de deux heures, mais d’un train…

Quand le détective prend le train…

Détective Conan : La Balle écarlate (The Scarlet Bullet) se déroule pendant le lancement des World Sports Games au Japon. Pour célébrer l’événement, un train pouvant dépasser les 1000 km/h est inauguré. Malheureusement, l’événement va prendre une tournure inquiétante quand une affaire mystérieuse survenue à Detroit des années plus tôt refait surface.

Autant vous le dire, l’œuvre ne manque pas de suspense. C’est même son plus grand atout. Il faut dire que le fil de l’intrigue ne laisse aucun répit à son spectateur. Le film d’animation propose des moments tantôt drôles, tantôt spectaculaires. Il prend d’ailleurs un malin plaisir à basculer sans cesse de l’enquête policière au thriller d’action. On aurait alors tort de bouder son plaisir devant ce qui nous est proposé.

Une chose est sûre. Les néophytes du manga de Gosho Aoyama seront immédiatement comblés de se retrouver en terrain connu et de voir défiler de nouvelles intrigues autour des nombreux personnages. Quant aux autres, qui ont connu la série animée quand ils étaient plus jeunes et sont sans doute passés à autre chose, ce sera toujours un luxe de retrouver les Détectives Boys, Conan Edogawa, Ran Mouri et son père détective raté etc… Mais ils feront également la connaissance des nouveaux protagonistes, issus des derniers épisodes de la série.

Vous l’avez compris, si vous n’êtes pas à jour, vous aurez beaucoup de souci à comprendre certaines relations entre les personnages. Et ne comptez surtout pas sur le résumé (un peu exagéré) de la série lors de l’introduction pour vous aider à y voir plus clair. Ces nouveaux personnages prennent d’ailleurs une figure trop importante. En face, des personnages plus emblématiques sont relégués à des seconds rôles, plus ou moins intéressants. Kogoro Mouri est même devenu transparent !

… A pleine vitesse !

Le film Détective Conan est à l’image de son train, c’est-à-dire très rapide. Il enchaîne les séquences et les révélations à pleine vitesse. C’est nerveux et excitant. L’attente de découvrir la vérité ne tarde pas et on se retrouve très vite plongé dans l’œuvre. Parfois on se perd un peu devant ce flot d’informations et de scènes qui se succèdent. Heureusement, le rythme est haletant et ne permet pas de décrocher. On aurait toutefois préféré un côté investigation plus complet et plus fidèle à l’esprit du manga, plutôt que d’avoir seulement une longue préparation à la seconde partie plus « hollywoodienne ». Ce n’est pas la première fois que les films sur le jeune détective prennent un virage plus spectaculaire qu’une banale affaire de meurtre. Il était question d’un poseur de bombes, d’un building en feu et même d’un jeu vidéo dans l’un d’eux.

Ce vingt-quatrième volet ne déroge donc pas à la règle. Cependant une vraie enquête aurait été préférable, l’introduction du train laissant supposer une nouvelle version du Crime de l’Orient Express. Devant le visionnage du film, on a parfois le sentiment d’avoir grandi avec le personnage, qui a maintenant des relations avec des agents du FBI et des tireurs d’élite professionnels. Certains pourront même penser que nous ne faisons plus partie du public visé par le film.

Au final, on en vient à regretter que certaines intrigues deviennent sous-exploitées. D’autres ne prennent une importance que trop tard (l’introduction à Detroit laisse suggérer tellement de possibilités). Sur son schéma de deux heures, le film n’hésite pas à jouer la carte de la facilité ou de l’incohérence pour encore plus impressionner le spectateur.

Malgré son apparence d’épisode de deux heures, Détective Conan se regarde comme un bon divertissement qui ravira les fans, et certains nostalgiques. Il est aussi un excellent moyen de découvrir le manga culte. Si toutefois, vous avez vu toutes les adaptations longues, il reste de quoi ravir votre tradition annuelle. Vivement le prochain épisode.

Bande annonce – Détective Conan : The Scarlet Bullet (2021)

https://youtu.be/0_uwOBkayqs

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Photographe et réalisateur indépendant. Certains de ses films ont obtenus une soixantaine de sélections en Festival à travers le monde. Rédacteur chez Cultea, ses écrits sur le Traumatisme abordé dans le jeu vidéo sont publiés sur le site !
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