« Conjuring : l’heure du jugement » : un quatrième volet confortable [critique]

"Conjuring : l'heure du jugement" : un quatrième volet confortable [critique]

Le dernier volet de la saga Conjuring sort cette semaine dans les salles obscures. Un quatrième et prétendu dernier opus mis en scène par Michael Chaves. Il signe ici sa quatrième incursion dans le Conjuring Universe après La Malédiction de la Dame Blanche (2019), Conjuring 3 : sous l’emprise du Diable (2021) et La Nonne : La Malédiction de Sainte Lucie (2023). Trois épisodes en demi-teintes voir totalement ratés, qui n’étaient pas là pour nous rassurer quant à la qualité de ce Conjuring : l’heure du jugement.

Mais finalement, ce quatrième Conjuring est à cette heure le meilleur film de Michael Chaves (un protégé de James Wan qui n’a travaillé jusque là que sur le Conjuring Universe). Cependant, Conjuring 4 est un film confortable, qui ne prend jamais réellement de risque.

Conjuring 4 : la fin d’une ère ?

Allons droit au but, Conjuring : l’heure du jugement est davantage réussie que le précédent volet de la licence, Sous l’emprise du Diable. Michael Chaves parvient à resserrer son histoire et ses enjeux, permettant au récit et aux spectateurs de se concentrer sur un scénario qui ne part pas dans tous les sens, contrairement au foutoir du précédent épisode. Plus intimiste également, L’heure du jugement décide de revenir aux fondamentaux, et de se rapprocher encore davantage des Warren. Le couple, vieillissant, doit faire face à la pire menace de sa carrière.

Conjuring

Une menace qui les touche directement puisque le vil démon décide de s’en prendre à Judy Warren, la fille de Ed et Lorraine. Une situation qui oblige les deux démonologues à mettre les bouchées doubles pour protéger la chaire de leur sang. Permettant à Michael Chaves d’aborder des thématiques de passation, d’héritage, que ce soit dans la pratique de la démonologie, mais également dans l’hérédité des dons paranormaux. Une condition que le film aurait pu traduire par un questionnement concernant la santé mentale et les maladies psychologiques, ce qu’il ne fait jamais réellement.

Malheureusement pour les fans de la licence Conjuring, ce quatrième volet est un film très confortable. Michael Chaves ne prend jamais les risques nécessaires pour emporter le métrage vers des sphères réellement horrifiques. Le spectateur n’est jamais bousculé et assiste à un film d’horreur très sage, où les éléments horrifiques ne dépassent jamais une approche presque grand public. Dès que la réalisation vient mettre un peu l’assistance mal à l’aise, Michael Chaves rétropédale et vient sauver son public via un tour de passe-passe rassurant : une lumière qui s’allume, un proche qui vient au secours de la victime, une présence rassurante, etc…

Ainsi, chaque situation d’épouvante est désamorcée avant même d’avoir réellement commencé. D’où le titre de notre critique : Conjuring 4 est un film confortable. Michael Chaves se contente de remplir un cahier des charges prudent, obéissant et assez prévisible, qui démontre à quel point le Conjuring Universe est devenu mainstream depuis le départ de James Wan à la mise en scène. 

Sans être désagréable, ce quatrième volet est trop gentil pour réellement sortir du tout-venant horrifique hollywoodien. Certaines images terrifiantes (à l’instar de la séquence de l’accouchement) ne sont jamais réellement exploitées. Le film manque de figures physiques, de silhouettes horrifiques, et se contente de mettre en scène des lieux communs éculés à l’instar de ce fantôme armé d’une hache, vu et revu. Pire, on ne sait pas réellement sur quel pied veut danser le film.

L’heure du jugement introduit d’abord un démon albinos (encore dans la scène de l’accouchement) particulièrement terrifiant, qu’on ne reverra malheureusement jamais. Pourquoi ? Aucune idée. Michael Chaves préfère se tourner vers des approches recyclées, allant jusqu’à mettre en scène pour la énième fois la célèbre Annabelle. Pourquoi est-elle ici ? Là encore, aucune raison valable.

Bref, si Conjuring 4 est relativement divertissant, il manque réellement d’épaisseur et d’impact pour mettre son public mal à l’aise, pour le sortir d’un sentier trop balisé pour repousser les limites de l’horreur. Restent heureusement Vera Farmiga et Patrick Wilson, toujours impeccables dans le rôle des Warren. 

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