La « house music », ou « house », est aujourd’hui un genre incontournable à travers le globe. Né au début des années 80, ce genre a toujours su se renouveler.
Balbutiements de la House Music
L’apparition de la house est parallèle au déclin de la musique disco. On peut situer le décès du disco le 12 juillet 1979, lors d’un match de baseball entre les White Sox et les Tigers au Comiskey Park de Chicago. Ce soir-là, les 60 000 personnes présentes dans le public clament « disco sucks » devant un autodafé de disques d’artistes renommés, tels que les Bee Gees ou Village People. L’Amérique n’aime plus le disco, les discothèques vont avoir besoin d’un nouveau style.
C’est dans la banlieue de Chicago, dans le club The Warehouse, que la house connaît ses débuts. Frankie Knuckles est aujourd’hui considéré comme le père de ce style. En s’inspirant du disco, de la soul ou de la funk, il expérimente afin de remettre au goût du jour la disco sous une nouvelle forme. La house naît. Ce nouveau style de musique connaît rapidement un grand succès : avec son tempo rythmé et des mix originaux et novateurs, Frankie attire tous les fêtards de Chicago dans la Warehouse.
C’est surtout devenu un moyen de se mélanger ; les lieux où l’on diffuse de la house sont majoritairement fréquentés par des Afro-Américains et par la communauté gaie. Pour l’une des premières fois, la population américaine se mélange sans tenir compte de sa couleur de peau ou de son orientation sexuelle. Après la fermeture du club The Warehouse en 1987, l’appellation « house music » se popularise en son hommage.
Composition
Qui dit nouveau style dit nouvelles techniques de composition. Les premiers compositeurs de house sont fauchés et n’ont d’autre choix que de se tourner vers les pawn shops. Ainsi, dans ces magasins d’occasion, ils détournent les instruments de composition pour les mettre au service de la house.
Les compositeurs de ce nouveau genre amplifient la rythmique, qui va sonner plus fort que dans les titres de disco, et ce grâce aux boites à rythmes récupérées dans les pawn shops. C’est de cette manière que les machines de la marque Roland vont se populariser dans le milieu de la musique électronique. Ces ex-échecs commerciaux deviendront en effet très prisés. La boîte à rythme Roland TR-909 est alors un incontournable pour créer la structure, alors que la Roland TB-303 va servir à créer les lignes de basse typiques de la house. Le synthétiseur Roland SH-101 vient couronner le tout pour donner un mélange de sonorités qui caractérise le genre. C’est le début de la house en tant que genre à part.
Démocratisation
La house s’importe sur le vieux continent dans la fin des années 80. Sans surprise, c’est à Ibiza et en Angleterre que l’on va d’abord la retrouver.
À l’époque, les hipsters et musiciens anglais appréciaient la musique afro-américaine. Ils finissent par découvrir la musique électronique de Chicago et Détroit, alors inconnue en Europe. Des DJs tels que Mike Pickering et Dave Haslams commencent à en passer dans les clubs, alors séduits par ce genre nouveau et entraînant. Le “Second Summer of Love” des étés 88 et 89 voit l’apparition de nouveaux genres stylistiques rendus possible par l’évolution des équipements et des instruments. Cette période de révolution musicale permettra le développement de la scène house et sa démocratisation dans le milieu de la nuit.
Parallèlement à l’Angleterre, une petite île des Baléares servira de catalyseur à la house. Ibiza devient l’un des premiers lieux où la house et ses sous-genres se popularisent. Elle entraîne naturellement le reste de l’Europe et tous ses adeptes de la fête.
Cependant, les décès engendrés par les raves anglaises et leurs excès obligent le gouvernement à réagir. Margaret Thatcher décide alors d’interdire les rassemblements de plus de 10 personnes autour de la “musique répétitive ». Cela ne suffira pas à arrêter les musiciens et les amoureux de la nuit. Ceux-ci se réuniront en France dans des raves pour continuer de danser sur le rythme fou de la house.
Crédit photo : Tibor Janosi Mozes
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