Composé de deux phases principales, avant et après la révolution islamique de 1979, le cinéma iranien, vivace et reconnu internationalement, est un cinéma qui s’attaque de front aux problèmes sociaux de la société iranienne avec un style minimaliste et singulier.
Les origines et l’âge d’or
Comme à peu près sur l’ensemble de la planète, en Iran le cinéma apparaît dès le début du XXe siècle. Les premiers films réalisés en Iran sont des films de commande. La première salle de cinéma est ouverte en novembre 1904. D’abord réservées aux hommes, à partir de 1928 des salles mixtes voient le jour. Durant la première moitié du XXe siècle, le cinéma iranien continue de se développer entre modernité et tradition.
En 1964, Serpent’s skin de Hajir Darioush pose le premier jalon d’un nouveau cinéma iranien. Mais c’est en 1969 avec La vache de Darisuh Mehrjui et Qeysar de Masoud Kimiai qu’on va commencer à parler d’une nouvelle vague iranienne. Ces deux films vont constituer un modèle pour la suite. Les cinéastes iraniens vont réaliser des productions en apparence simples, mais truffées d’allégories et souvent critiques vis-à-vis du régime en place.

Après la révolution de 1979
La vache, considéré par la critique internationale comme un chef-d’œuvre, est tellement apprécié du guide suprême, l’ayatollah Khomeini, que son succès permet à l’industrie cinématographique de perdurer après la révolution.
Cependant, après la révolution de 1979, le régime islamique impose une forte censure. Il interdit à l’image le contact physique entre hommes et femmes, interdit les cheveux découverts et met en avant des thèmes plus en conformité avec la loi islamique. Le cinéma iranien devient alors moins critique, en apparence tout du moins car, bien que racontées à travers le regard d’enfants, les histoires du cinéma iranien deviennent un style de cinéma direct dont les messages sont cachés pour éviter la censure.
Ainsi, c’est dans ce cadre contraint que se développe la nouvelle vague du cinéma iranien, un cinéma inventif, jouant sur la métaphore, l’allégorie et la poésie visuelle. A ce titre, l’un des plus beaux fleurons de la nouvelle vague du cinéma iranien est la trilogie de Koker de Kiarostami, qui comprend Où est la maison de mon ami ? sorti en 1987, Et la vie continue en 1992 et Au travers des oliviers en 1994. Ensemble, ils brouillent la frontière entre la réalité et la fiction.

Les grands réalisateurs
Depuis les années 1980, le cinéma iranien est reconnu et primé dans les plus grands festivals. Encore en mai dernier, la Palme d’or a été attribuée à Un simple accident de Jafar Panahi. Qui sont ces cinéastes qui propulsent l’exception culturelle iranienne sur le devant de la scène ?
Abbas Kiarostami est un maître du minimalisme et de la réflexion sur la vie et la mort ; il est célèbre pour Le Goût de la cerise, Palme d’or en 1997. Mohsen Makhmalbaf et sa famille (Samira, Hana…) réalisent quant à eux des films engagés qui sont souvent centrés sur les marginaux et les exclus.
Jafar Panahi est le plus célèbre d’entre eux. C’est un cinéaste ouvertement dissident, qui fut plusieurs fois emprisonné et qui a tourné à maintes reprises dans la clandestinité. On peut citer Ceci n’est pas un film ou encore Taxi Téhéran, qui sont parmi ses films les plus connus. Enfin, Asghar Farhadi créé un cinéma plus narratif et aussi plus psychologique. Il a notamment obtenu deux Oscars du meilleur film étranger pour Une séparation réalisé en 2011 et Le client en 2016.
En résumé le cinéma iranien se caractérise par le recours fréquent à des acteurs non-professionnels, des décors qui font la part belle à la nature et aux paysages. Bien que les histoires semblent souvent simples en apparence, elles sont néanmoins porteuses de réflexions philosophiques ou métaphysiques, tout en explorant les tensions entre tradition et modernité, l’individu et la société, la vérité et le mensonge.

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Sources :

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