[Attention, spoilers] La série Archive 81 , diffusée sur Netflix depuis le 14 janvier 2022 et inspirée du podcast éponyme, relate l’histoire d’un archiviste passionné, Dan Turner, recruté par un mystérieux inconnu pour restaurer de vieilles VHS endommagées par un incendie. Il y découvre les images effrayantes filmées 25 ans plus tôt par une doctorante new-yorkaise qui enquêtait sur les résidents d’un immeuble aux sombres secrets…
En quelques jours, la série Archive 81 s’est hissée dans le top 10 des séries les plus regardées en France sur Netflix. Pas étonnant quand on sait que la showrunneuse de la série n’est autre que Rebecca Sonnenshine, aussi connue pour avoir créé la série à succès Vampire Diaries en 2011, The Boys (2019-2020) et The Crossing (2018). En têtes d’affiche, des acteurs prometteurs : Mamadou Athie dans le rôle de l’archiviste Dan Turner, Dina Shihabi dans celui de Melody Pendras ainsi que Matt McGorry (connu pour son second rôle dans la série Murder – 2014-2020) dans le rôle de Mark. La bande-originale, elle, est signée par les compositeurs Ben Salisbury et Geoff Barrow.
Archive 81 : la série qui dit mal son genre
La série n’assume pas son appartenance au genre de la science-fiction, malgré un fort potentiel. Pourtant, quelques éléments du genre y figurent bel et bien.
Place aux trous de ver…
Au début, on croit rapidement savoir à quoi s’attendre. Une secte démoniaque à caractère prétendument « sexuelle », des séances de spiritismes qui tournent mal, des vocalises à trois notes qui reviennent régulièrement hanter l’immeuble (et les téléspectateurs). Il n’y a pas de doute, il s’agit bien d’une série d’horreur.
Mais au fil des épisodes, la série bascule timidement vers un genre plutôt science-fictionniste. La séance de spiritisme se transforme en communication avec des êtres venus du futur (et non des morts, comme le veut la tradition). Le culte satanique permet à ses adeptes de voyager dans le temps en créant un trou de ver. Pour rappel, un trou de ver constitue un raccourci entre espaces-temps sous forme de tunnels dans l’univers.
… et aux voyages dans le temps
Un autre fait, aussi, quand Samuel, le leader de la secte, explique à Melody qu’ils sont « des voyageurs, des prophètes ». On peut penser que le mot « voyageur » fait référence aux « voyageurs du temps ». Ce concept désigne tout simplement une personne qui voyage dans le temps. On rencontre notamment ce thème dans la trilogie Retour vers le futur (1985) et la série Travelers (2016).
La série Archive 81 devrait exploiter davantage cette idée, qui n’en finit pas d’alimenter les légendes urbaines. Rebecca Sonnenshine avouera même ceci dans une interview : « J’imagine que les gens doivent se demander [s’il est bien dans les années 90 et non dans un autre monde], mais oui, il est bien dans le passé« . Ce qui met fin au doute quand à l’appartenance de la série à la science-fiction.
Le clin d’oeil discret aux Sims 2
On a aimé les clins d’oeil à quelques références de la pop culture. On ne reviendra pas sur les références à Stranger Things avec l’idée de mondes parallèles, The Shining avec l’isolement de Dan qui le mène progressivement à la folie, à Blair Witch et à Paranormal Activity avec le genre du found footage, ou encore The Ring avec la cassette maudite.
Dans Archive 81, on voit à plusieurs reprises un groupes d’adeptes, dans un sanctuaire se trouvant dans le sous-sol de l’immeuble, prier, les bras ballants, se balançant d’avant en arrière, ayant tous l’air d’avoir été « zombifiés » et vocalisant les mêmes sons en boucle.
La ressemblance avec une séquence du jeu des Sims 2 est frappante. Tous les fins connaisseurs du célèbre jeu vidéo se souviennent du personnage d’Ava Cadavra, une gothique vénérant Belzeboeuf dans le sous-sol de l’hôtel de Zarbville. Le comportement des membres de la secte d’Ava Cadavra ressemble étrangement à celui des membres de la secte d’Archive 81.
Une deuxième saison d’Archive 81 en perspective ?
Rebecca Sonnenshine, qui s’est exprimée dans « Variety », espère mais ne promet pas une saison 2 pour Archive 81 : « Nous n’avons pas encore de renouvellement pour la saison 2 […] Nous sommes prêts si nous avons la chance d’avoir une saison 2. Nous avons des histoires vraiment cool à raconter ». Elle admet que certaines histoires évoquées dans la première saison méritent d’être approfondies.
Nous sommes de son avis. La série s’est contentée d’effleurer certains thèmes (culte satanique, spiritisme, voyages dans le temps, etc.). S’ils avaient été davantage exploités, ceux-ci auraient donné plus de consistance à ces premiers épisodes.