« Sous la Seine » : la polémique scientifique derrière ce film Netflix

Sous la Seine est le nouveau film Netflix à succès, sorti ce mercredi 5 juin et il fait déjà beaucoup de bruit pour de multiples raisons. Ce film français produit par Netflix avait tout pour faire parler simplement par son synopsis et ses allures de blockbuster écologiste. Cependant, une petite polémique s’est abattue sur le long-métrage pour d’autres raisons, comme ses inexactitudes scientifiques qui existeraient ainsi que la surestimation du danger des requins et des problèmes de cohérences… Car oui, encore une fois, le requin est diabolisé par le cinéma. 

Mais d’abord ça parle de quoi?

Sous la Seine raconte l’histoire d’un Paris en été, s’apprêtant à accueillir pour la première fois les championnats du monde de triathlon sur la Seine. Sophia, une scientifique, se fait informer de la présence d’un grand requin dans le fleuve par Mika, un activiste écologique.

Le film réalisé par Xavier Gens se veut écologiste, en traitant la question de la pollution et du dérèglement climatique qui entraînerait la présence d’un grand requin dans le fleuve pollué parisien à la recherche de repas humain. Il présente au casting Bérénice Bejo dans le rôle de Sophia, Léa Léviant qui joue Mika et Nassim Lyes prenant le rôle d’Adil.

Très ressemblant à la réalité actuelle des JO de Paris 2024, dont l’un des objets principaux est le problème lié à la pollution du fleuve, la plateforme avait de toute façon visé à ce que le film fasse parler. Ce n’est malheureusement pas en la faveur du film.

Sous la Seine, le film à buzz

Le film français présente certains défauts selon la communauté scientifique, comme le fait qu’il serait presque impossible d’avoir l’existence d’un requin dans le fleuve. Tout d’abord parce que les requins qui se sont adaptés à l’eau douce sont rares, mais aussi car ces requins se font de plus en plus rares sur les côtes de l’hexagone. La dernière visite de l’espèce daterait de 2022.

De plus il ne survivrait pas longtemps dans la Seine selon Nicolas Ziani fondateur du Groupe Phocéen d’Etude des Requins. Tout simplement à cause du fait qu’il s’agit d’une espèce extrasensible, le requin n’y survivrait pas même sans pollution.

« Le grand requin blanc est une espèce extrasensible, il ne survivrait pas deux jours dans les eaux de la Seine même sans pollution. Cela n’a rien à voir avec l’exemple récent du Béluga » […] « C’est de l’apocalypse cognitive. C’est quasiment de la fake news. On importe une problématique qui n’a jamais existé dans l’Hexagone »

Nicolas Ziani 

Si ce premier argument pourrait être excusé par le fait que cela soit de la fiction à but horrifique, le film renforce une nouvelle fois l’image dangereuse des requins. Alors que le requin attaque très rarement l’homme. Et si c’est le cas, c’est généralement parce-qu’il confond les humains avec des tortues ou des veaux de mer selon ce même spécialiste.

« Ce film donne une image de catastrophisme qui est de l’ordre de la démence. Il n’a aucune crédibilité scientifique même s’il entoure son sujet d’un vague message écologique presque de l’ordre de la propagande »

Nicolas Ziani 

Néanmoins, même si l’on admet qu’évidemment tout est faux, la qualité du film ne couvre pas ces idées selon un bon nombre de médias comme Télérama ou Première. L’ambition du film de provoquer des émotions telles que la joie ou l’angoisse face à son propos est freinée par son manque de réalisme. Cependant, les SFX semblent avoir agréablement surpris le public. Et Cocorico, ils ont été réalisés par les français de l’Atelier 69 ! 

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Sources : 

• Sous la Seine fait un gros plouf [critique] : Première
• « C’est une honte » : des scientifiques s’insurgent après la sortie du film « Sous la Seine » sur Netflix : Le Parisien