Panini Manga continue ses adaptations et éditions trans-média avec Sword of the Demon Hunter – Kijin Gentosho, une épopée de sabre fantastique qui mêle vengeance et démons. D’abord sérialisé sous forme de light novel sur Internet, puis sur papier, le manga de Motoo Nakanishi et de Yu Satomi a même eu droit à une adaptation animée en juillet 2024 sur ADN. Cette présence sur une grande variété de formats permettra à chacun de trouver sa version préférée et de redécouvrir l’intrigue encore et encore, sous une nouvelle forme.
Résumé : Il y a près de deux siècles, vers la fin de l’ère Edo, un petit village isolé dans les montagnes est la cible régulière d’attaques de démons. Les habitants confient à Jinta, un jeune sabreur vagabond accompagné d’une étrange petite sœur, le soin de défendre la prêtresse de leur sanctuaire. Un jour, Jinta part en forêt pour chasser un démon. Il se retrouve alors face à un adversaire qui lui parle d’un lointain futur… Pour le chasseur de démons en quête de réponses, cette rencontre marque le début d’une errance à travers les âges, guidée par le fil de son épée.
Sword of the Demon Hunter : une recette qui fonctionne
Avec leur apparence de tableau soigneusement crayonné, patiné, les couvertures de Sword of the Demon Hunter rappellent le trait âpre de Hiroaki Samura lorsque celui-ci s’adonne à la peinture. On y retrouve déjà tous nos éléments : la beauté des personnages, l’horreur qui s’abat sur eux et l’histoire qui traverse les âges. L’intérieur des volumes reflète la qualité de l’enveloppe : le trait de Yu Satomi est vif, soigné, avec une très belle utilisation du clair-obscur sur les paysages et dans les moments d’intensité. Le travail sur les ombres peut notamment rappeler le récent The Summer Hikaru Died, chez Pika Edition.
Le manga se laisse lire sans peine tant la narration visuelle est maîtrisée. Du côté de l’intrigue, on avance très vite, peut-être même parfois trop vite. A peine les personnages et leur quotidien sont-ils introduits que tout bascule violemment, les liens se brisant avec une soudaineté étrange. On peut regretter que Motoo Nakanishi n’ait pas choisi de s’attarder un peu plus sur les moments d’intimité, qui auraient donné plus de poids aux retournements de situation.
Les personnages, quant à eux, sont intrigants et charismatiques, mais attention à ne pas trop s’y attacher, car Motoo Nakanishi n’épargne personne. Sword of the Demon Hunter traite de sujets sérieux : la famille, l’abandon, l’identité et la place de chacun dans la société… Entre les démons et les humains, les valeurs éthiques deviennent floues, s’effacent même parfois dans un nihilisme appréciable.
Un manga qui sait se montrer surprenant
Sword of the Demon Hunter possède tous les codes classiques du shōnen de sabre et de fantasy, mais sait agréablement prendre ses distances avec les autres récits et les clichés du genre. Ainsi, si les personnages de Jinta et de Suzune sont assez classiques, leur évolution et le lien qui les unit sait prendre le lecteur à contrepied. Autre point parfois trop rare dans les shōnens à succès : les personnages féminins sont au centre de l’intrigue et donnent du fil à retordre au héros.
La part d’humanité des démons est également un point intéressant, qui est développé par l’auteur au fil des tomes tout en s’éloignant d’un manichéisme vu et revu. Puisque les démons sont conscients, intelligents, pourquoi n’auraient-ils pas eux aussi leur place dans ce monde, au même titre que les humains ? Ce questionnement traverse le temps sur plus de 170 ans, de l’ère d’Edo (1603-1868) à l’ère Heisei (1989-2019) dans une épopée fantastique et introspective.
A la frontière entre Demon Slayer et l’Habitant de l’Infini, Sword of the Demon Hunter est à découvrir depuis mai 2024 chez Panini manga. Quant à l’adaptation en animé, réalisée par le jeune studio Yokohama Animation Laboratory, elle est disponible depuis juillet 2024 sur ADN.
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