« Un p’tit truc en plus » : retour sur la comédie tendre d’Arthus [critique]

"Un p'tit truc en plus" : retour sur la comédie tendre d'Arthus [critique]

Personne n’avait imaginé, le 1er mai 2024, à l’occasion de la sortie du film Un p’tit truc en plus, première réalisation du comédien et humoriste Artus propulsée sur les marches du festival de Cannes 2024, le phénomène qui en découlerait. 11 millions d’entrées plus tard, retour sur la comédie devenue le plus gros succès de l’année en France. 

Un p’tit truc en plus : Une impression de déjà-vu ?

Pour échapper à la police, Paulo (Artus) et son père (Clovis Cornillac), décident de trouver refuge sous couverture dans une colonie de vacances pour jeunes adultes en situation de handicap. Une expérience qui changera à jamais leur perception du monde.

Avec Un p’tit truc en plus, on ne peut pas réellement parler de révolution de cinéma. Loin de là. Pour sa première réalisation, le comédien passé derrière la caméra nous offre une narration classique à la fin prévisible. Un récit initiatique légèrement naïf qui aura du mal à démarrer. Paulo et son père sont des bandits qui, pour échapper à la police après un braquage ayant mal tourné, décideront de se faire passer pour un éducateur et un jeune homme en situation de handicap.

Un plan grossier qui, étrangement (ou plutôt grâce à la magie du raccourci scénaristique), bernera le reste de l’équipe d’éducateurs. Un début plutôt grinçant, dont l’humour (qui ne marche pas à tous les coups) reposera beaucoup sur la prestation d’Artus et le décalage des jeunes gens de la colonie. Une histoire de rédemption assez classique en tout et pour tout.

Peut-être pas…

Un film long à démarrer, mais qui se révèlera au fil de la narration. Un p’tit truc en plus marque les esprits. Une œuvre qui dépasse sa propre dimension cinématographique à partir du moment où celle-ci se détachera de son synopsis originel pour laisser sa formidable troupe d’actrices et d’acteurs se révéler. Quand la narration s’estompe pour ne laisser que les moments de sincérité entre les interprètes, le film devient plus fort, d’une sincérité troublante.

Les moments marquants du long-métrage deviennent alors des instants d’échanges. Une dynamique probablement comprise par le réalisateur, car la véritable conclusion de film ne sera pas celle de l’histoire, mais une dédicace à tous ceux qui « ont un p’tit truc en plus ». Que voulait dire Artus avec son film ?

« Que l’on sorte du film en oubliant le handicap et qu’on se dise juste : j’ai vu une bande de gars avec qui j’avais envie de me marrer et j’ai oublié le handicap. » 

Artus pour Brut

Un pari réussi pour le comédien qui nous offre un film simple et feel good.

Qu’en ont pensé les associations ?

Une réception mitigée qui divise. Pour Hélène Vallantin-Dulac, vice-présidente de l’APF France Handicap, le film est un « tremplin vers le vivre ensemble ». A contrario, pour Céline Extenso, militante chez les Dévalideuses, le film offre une vision assez idyllique des institutions accueillant les personnes en situation de handicap.

Elle souligne également que, malgré la bonne volonté d’Artus, le film reste le point de vue d’une personne valide sur le handicap. Une réception qui divise, mais qui ouvre le débat sur les représentations dans le monde du cinéma et notre société. Une chose est certaine, la montée des marches de l’équipe lors de la dernière édition du festival de Cannes reste et restera l’une des favorites du grand public.

Une simplicité rafraichissante, un regard bienveillant plein d’humanité porté par des acteurs qui, à travers leur interprétation, ont su donner au film ce « p’tit truc en plus ».  En attendant, il est possible de suivre les avancées des acteurs et actrices sur leurs réseaux respectifs. Une suite qui s’annonce pleine de belles surprises.

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