Le débat « Nantes est-elle ou non bretonne ? » commence dès la cour d’école pour les jeunes habitants des Pays de la Loire. L’Histoire des canaris avec la Bretagne est complexe. Retour sur le passé de la ville avec cette région.
Les Francs et la Bretagne
Au XIe siècle, Nantes n’a rien à voir avec la Bretagne. La ville soutient les Francs face aux Bretons ! La Bretagne s’est formée au début du Moyen Âge avec l’arrivée de Bretons venant d’outre-Manche.
Les Francs ont, entre 750 et 830, entamé 8 guerres contre les Bretons. Face aux irréductibles Bretons, l’Empire franc décide d’opter pour la pacification et l’unification. En 850, Louis Le Pieux envahit la Bretagne. Il nomme un noble breton, Nominoë, comme son représentant. Finalement, ce Nominoë se rebelle contre les Francs. Depuis, il est surnommé « Tad ar Vro », père de la patrie bretonne unifiée. Les successeurs de Nominoë infligeront ensuite de nombreuses défaites aux Francs. En 851, Nantes devient, tout comme Rennes, bretonne !
Nantes bretonne
En 936, le descendant des rois de Bretagne, Alain Barbetorte, chasse les Vikings de la région. Il est le premier duc de Bretagne. Il fait de Nantes l’une de ses principales résidences. Le duc réside aussi à Rennes et à Vannes, mais Nantes est la capitale culturelle et économique de la région. Jusqu’en 1488, avec la conquête de la Bretagne par les Francs, la ville abritait les résidences des ducs de Bretagne.
En 1532, les mariages d’Anne de Bretagne avec Charles VIII, puis avec Louis XII, initient l’union de la Bretagne et du Royaume de France. Au fil des années, parfois Rennes, parfois Nantes, sont considérées comme le siège administratif de la région. C’est finalement Rennes qui le devient définitivement dans les années 1560. Même au milieu du XVIIIe siècle, la Cité des Ducs nantaise avait la Chambre des Comptes de Bretagne. La ville détenait aussi le Parlement de Bretagne jusqu’à la Révolution.
Nantes détachée de la Bretagne
La Révolution met fin aux provinces et met en place les départements. Et c’est à ce moment qu’apparait le débat. La région bretonne est divisée en 5 départements : Finistère, Côtes-du-Nord (Côtes-d’Armor en 1990), Morbihan, Ille-et-Vilaine et Loire-Inferior (désormais la Loire-Atlantique).
La ville est par la suite rattachée, puis détachée, puis rattachée et finalement détachée sous le régime de Vichy en 1941. On dit que le maréchal Pétain aurait séparé la Loire-Atlantique de la Bretagne sous la pression du maire de Nantes. Ce dernier voulait que les canaris ne fassent plus partie de la Bretagne, après que Rennes en soit devenue la capitale.
En 1963, la DATAR (Délégation à l’Aménagement du Territoire et à l’Action Régionale) relie la Loire-Atlantique dans les Pays de la Loire. Nantes en est la préfecture. La ville de 303 000 habitants dépend encore de la cour d’appel de Rennes. Même au niveau religieux, le diocèse de Nantes dépend de l’archevêché de Rennes.
Culture bretonne à Nantes
Au niveau culturel, il est impossible de dire le contraire, Nantes est bretonne. Toute son Histoire sur place, en commençant par le château des Ducs de Bretagne est en lien direct avec la Bretagne.
Des fest-noz sont organisées à Nantes. Ce genre de fête est typiquement breton et signifie « fête pendant la nuit » en breton. Dans la ville, on mange de la nourriture bretonne comme des galettes bretonnes et des crêpes de sarrasin. Là-bas, les habitants parlant le breton sont nombreux. De plus, sur les panneaux de la ville, Nantes est écrit en français et en breton.
Nantes est aussi l’origine de la « Fête de la Bretagne », la « Gouel Breizh ». En effet, la ville est à l’origine de Saint-Yves, qui sera reprise par la région pour la fête en question.
Ces dernières années, de nombreuses personnes souhaitent la réintégration de la Loire-Atlantique à la Bretagne. Actuellement, économiquement, la ville n’a plus d’accroche avec la région. Ce qui n’est pas du tout le cas d’un point de vue culturel.
Sources :