« War Pony » : grandir et se reconstruire coûte que coûte [critique]

Gracia Andrian
Gracia Andrian
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Dans un milieu défavorisé et hostile, War Pony raconte l’histoire de deux jeunes garçons (Billy 23 ans et Matho 12 ans). On apprend au fur et à mesure du film à les connaître. A comprendre qui ils sont et la conquête leurs désirs. Billy, malgré son jeune âge, est père de deux fils de deux mères différentes. Il parvient à tout pour gagner de l’argent. Prendre soin de ses fils et de leur mère est sa priorité. Bien qu’il ne fasse pas toujours les bons choix. Quant à Matho, il ne vit qu’avec son père, aux affaires douteuses. Sa vie n’est pas conforme à un enfant de 12 ans. Même s’il va à l’école…

De la lumière dans l’obscurité 

Originaires tous les deux du Dakota du Sud, ils font partie d’une tribu Oglagla des Lakotas. Une communauté indienne où le fleuve n’est pas toujours tranquille. Les plans format paysage sur du sable marron-ocre et ce coucher de soleil permanent rendent les séquences moins sombres, grâce aux jeux de lumières. Bien que l’histoire ne soit pas forcément joyeuse (ni leurs parcours de vie), on en vient à apprécier le film et à suivre attentivement leurs péripéties.

Billy a une tête d’enfant, même si ses tatouages sur le visage ne le rendent pas innocent. On constate au fur et à mesure qu’il n’est pas malveillant. Matho n’est pas un enfant comme les autres, en raison de son mode de vie familial. Un père trafiquant, qui montre le mauvais exemple en exposant ses drogues à la maison, encourageant ainsi son fils à tirer sur son joint. On comprend alors rapidement que la vie de Matho tourne autour de la drogue, du vol et de la violence.

Finalement, on s’attache à ces personnages et nous avons toujours envie d’en savoir plus. On espère tout au long du film qu’ils ne vont pas se faire tuer et que tout ira bien pour eux. Les choix ne sont pas toujours bons, certes, mais ils arrivent toujours à se servir de leur débrouillardise.

La bande originale ne passe pas inaperçue

Malgré le côté obscur et le mode vie hostile, on arrive à être interpellé par les musiques du film. Surtout lorsqu’on connait les chansons, choisies à des moments précis pour appuyer le dialogue en question ou alors faire un contraste avec la scène. Un autre réalisateur qui sait appuyer sur ces détails : notre cher réalisateur et ami québécois, Xavier Dolan. Une référence à son film Mommy notamment, qui marque beaucoup sur des moments de musique qui illustrent les séquences avec émotion et brio. Ces moments où on sent que le choix de la musique a été fait avec soin, réflexion et mélancolie. C’est ce qu’on retrouve chez War Pony : la touche personnelle des réalisateurs. Petit plus aussi pour l’avoir vu en voix originale ! On sent l’authenticité du jeu de rôle des personnages.

Le film mérite d’être vu. Il ne se base pas sur une morale en particulier. On n’en ressort pas de la salle en pleine réflexion, en se remettant en question sur le sens de la vie ou sur nous-mêmes. Et parfois, ce n’est pas plus mal ! On apprécie de ne suivre pas une, mais deux histoires. Jusqu’au bout, il y a de la curiosité, et nous sommes facilement pris. Le paradoxe, c’est que parfois, dans un film, on aime y mettre l’hypothèse qu’il peut y avoir une suite alors qu’on se doute qu’il n’y en aura pas… Un classique, mais toujours autant un coup de génie ! 

War Pony : bance-annonce 

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