Acteur et réalisateur, Mel Gibson est une figure centrale du cinéma américain depuis de nombreuses décennies maintenant. En ce mois de janvier 2025, la star américaine est de retour derrière la caméra pour son sixième long-métrage : Vol à haut risque. Un thriller en huis clos emmené par Mark Wahlberg, Michelle Dockery et Topher Grace.
Vol à haut risque : un thriller trop classique
Soyons clairs et directs, Vol à haut risque est la réalisation la moins ambitieuse de toute la filmographie de Mel Gibson. Ici, on est loin du souffle épique de Braveheart (1995), loin du scandale de La Passion du Christ (2004), loin de la violence graphique de Apocalypto (2006) et loin de l’émotion prenante de Tu ne tueras point (2016). Vol à haut risque est clairement la proposition la plus paresseuse du metteur en scène.
Mel Gibson met en scène un huis clos assez commun. Une aventure cousue de fil blanc, qui remplit son cahier des charges sans prendre plus d’initiative. Chaque twist, chaque retournement est globalement attendu. Un manque de suspense qui n’est pas aidé par des personnages particulièrement idiots. Certains choix (comme par exemple celui de NE PAS RAMASSER LE COUTEAU !!! – ceux qui verront le film comprendront) sont tellement illogiques qu’ils ne peuvent plus se cacher de n’être que des ficelles scénaristiques nécessaires pour faire avancer l’intrigue.
Des exemples comme celui-ci, il y en a plein. Vous en voulez un autre ? On est encore subjugué par le manque d’idées pour la révélation du premier twist (ce n’est pas vraiment une surprise, puisqu’il apparait dans la bande-annonce) : la véritable identité du personnage de Mark Wahlberg. Le personnage de Topher Grace se rend compte de la supercherie grâce… à une carte d’identité mal cachée. Franchement, Mel Gibson a rarement fait preuve d’aussi peu d’idées d’écriture et de mise en scène.
Vol à haut risque est un thriller d’action qui a le mérite d’être divertissant, mais qui ne révolutionne ni le genre, ni la filmographie de son auteur. Une proposition un peu rouillée, dont les ficelles sont trop visibles, et qui place des fusils de Tchekhov grossiers, mécaniques, à tel point qu’on se croirait dans une armurerie. Difficile donc d’être émerveillé par ce thriller, qui se contente d’appliquer les principes du genre sans jamais les transcender.
Quant à Mark Wahlberg (et sa moumoute), peu habitué aux rôles de méchant, il cabotine d’une manière agaçante, par manque cruel de profondeur de jeu. Caricature de lui-même, on peine à croire à la pertinence de son personnage. On aurait aimé voir un Mark Wahlberg plus convaincant, mais il ne semble pas réussir à entrer pleinement dans son rôle.
Non, le vrai point positif du film, c’est la présence de Topher Grace. Trop absent des tournages (on ne l’avait en effet pas vu depuis Irrésistible en 2020), ça fait plaisir de voir que le comédien de 46 ans n’a rien perdu de son talent. Sa prestation reste la plus crédible et la plus convaincante du film.
Vol à haut risque est divertissant, mais il laisse tout de même un sentiment de déception par rapport aux réalisations précédentes de Mel Gibson. Avec un cruel manque d’originalité et des retournements de situation beaucoup trop prévisibles, on ne parvient pas à oublier les défauts de ce thriller qui se contente du minimum. A moins de chercher un simple divertissement, les fans de Mel Gibson qui espéraient une nouvelle pépite du réalisateur et une expérience cinématographique mémorable devraient peut-être passer leur chemin.
Vol à haut risque – bande-annonce
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