Le 4 mars 2024, Google rendait hommage à Taos Amrouche dans son Doodle du jour. Presque 50 ans après sa mort, cette artiste reste comme une icône de la culture algérienne, fusionnant avec brio la littérature et la musique amazighes. Cette pionnière de la littérature d’expression française en Algérie et fervente interprète des chants traditionnels kabyles a ainsi consacré sa vie à la valorisation de l’héritage berbère, marquant de son empreinte l’histoire culturelle algérienne.
Marie-Louise-Taos Amrouche est née le 4 mars 1913 à Tunis et décédée le 2 avril 1976. Issue d’une famille berbère chrétienne, celle-ci a navigué dès son plus jeune âge entre les cultures berbère et française. Une dualité qui a profondément influencé son œuvre. Sa mère, Fadhma Aïth Mansour Amrouche, elle-même figure importante de la culture berbère, a joué un rôle crucial dans l’éveil de Taos à la richesse des traditions orales kabyles. Ensemble, elles ont contribué à la préservation de ces traditions. Elles œuvrèrent ainsi à la transmission d’un patrimoine culturel inestimable.
Taos Amrouche : une voix pour l’amazighité
Taos n’a eu de cesse de transposer la tradition orale kabyle dans ses écrits et ses chansons. Elle explora ainsi de nombreux thèmes tels que l’identité, l’exil et la solitude. Son premier roman, Jacinthe noire, est également un témoignage poignant de cette quête d’identité, mêlant introspection personnelle et réflexion culturelle. À travers ses œuvres, elle a non seulement documenté la vie et les traditions des Berbères, mais a aussi ouvert un dialogue sur la place de l’amazighité dans le monde moderne.
Ainsi, la contribution de Taos à la musique traditionnelle kabyle va au-delà de la simple interprétation. En enregistrant et en partageant ces chants, celle-ci souhaitait s’assurer de leur préservation pour les générations futures. Ses performances internationales ont donc non-seulement mis en lumière la richesse de la culture berbère, mais ont également favorisé une meilleure compréhension et appréciation de celle-ci sur la scène mondiale.
Toujours dans sa volonté de valoriser l’identité berbère, Taos a activement participé à des initiatives culturelles et académiques. On peut citer la fondation de l’Académie berbère de Paris en 1966 (dissoute en 1978). Son travail a ainsi contribué à contester les narratifs réducteurs et à revendiquer une place dignifiée pour les Berbères.
Enfin, l‘ensemble des écrits de Taos Amrouche se distingue par une plongée dans l’âme amazighe à travers le prisme de l’expérience personnelle et collective. Ses œuvres, empreintes de la dualité culturelle de l’auteure, naviguent entre introspection et célébration de l’héritage amazigh. Dans Jacinthe Noire, Amrouche tisse le récit d’une quête d’identité personnelle et culturelle. Elle y décrit les tourments et les aspirations d’une jeune femme kabyle en territoire métropolitain. Le Grain Magique, quant à lui, constitue une ode aux traditions orales de Kabylie. L’artiste ouvre ainsi une fenêtre sur la complexité des identités enchevêtrées.
Reconnue parmi les femmes amazighes les plus influentes de l’histoire, Taos Amrouche a laissé derrière elle un héritage durable qui continue d’inspirer. Sa vie et son œuvre sont un vibrant témoignage de la richesse de la culture amazighe. Raison pour laquelle Google lui rendait hommage début 2024.
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