Sorti en juillet 2025, Souviens-toi l’été dernier est pris à tort pour un remake de l’original sorti en 1997. En réalité, c’est à la fois une suite et un soft reboot. Le slasher moderne semble de plus en plus emprunter cette voie, et un cahier des charges se dessine. Qu’on apprécie ou non ce film, on doit bien avouer qu’il est un exemple de ce « nouveau slasher. » Alors, quelles sont les règles de ce genre renouvelé ? Et au final, que vaut ce film d’horreur estival ?
Le film d’horreur meta
Le slasher est un sous-genre du film d’horreur extrêmement populaire dans les années 90. On pense notamment à Scream qui est LE représentant du genre. Bien sûr, il y en a eu des tonnes avant lui, mais ce qui rend Scream si spécial, c’est sa réflexion meta. C’est une critique du cinéma et du film d’horreur à l’intérieur d’un film. Chaque itération de la franchise suivra, avec une satire de la société et du cinéma qui fonctionnera à chaque fois.
Mais qu’est-ce qu’un slasher ? C’est un film d’horreur donc, dans lequel un tueur (souvent masqué ou déguisé) poursuit un groupe d’adolescents ou de jeunes adultes. Une formule efficace qui a perdu en popularité avec les années. Mais la décennie 2020 marque un renouveau pour le genre.
Scream 5, sobrement intitulé Scream, a des sacrés airs de reboot aux premiers abords. C’est-à-dire qu’on effacerait les films d’avant, qu’on ferait littéralement table rase, pour créer de nouveaux films comme si les anciens n’avaient pas existé, ou alors dans une timeline différente.

Mais le film, toujours meta, nous explique que non. Pendant toute une séquence (très maladroite on doit le dire), les personnages se questionnent sur les remakes et divers reboots. Mais on en vient à une autre question, celle du requel. Un terme encore très peu utilisé mais qui a son importance dans le film d’horreur moderne. Un requel, c’est un film qui se concentre sur de nouveaux personnages tout en étant une suite, on s’amusera souvent à faire revenir de vieux personnages.
Attention cependant, le requel n’est pas une continuation linéaire, on a vraiment la volonté de créer un nouvel univers. Le retour d’anciens personnages fait presque seulement office de fan service. Le tout est souvent très meta, dans une réflexion elle-même sur le film d’horreur et ce qu’il devient. C’est comme si le slasher moderne avait été directement inspiré par le retour de Scream. Comme si ce film, pourtant très peu apprécié par la critique, avait donné la formule.
Le slasher intergénérationnel
Souviens-toi l’été dernier est un de ces slashers classiques des années 90, un film pas exceptionnel, mais mythique. Le propre du genre, ce sont aussi ses archétypes de jeunes adultes joués par des acteurs beaux comme des dieux et des déesses. C’est ce qu’on appelle l’eye-candy, le bonbon pour les yeux. On a le sportif, la prom queen… Et ce requel apporte son lot d’archétypes.

On garde quelques clichés des années 90, mais on sent bien qu’on est dans la décennie 2020. La génération Z et tous ses clichés sont présents, dont notre préféré : la fille qui finit toutes ses phrases par « queen » ou « diva » et qui croit à l’astrologie. Ce personnage, qui s’appelle Danica, est la représentation satirique parfaite de la Gen Z. De plus, elle est jouée par une actrice populaire chez les ados et jeunes adultes grâce à la série Outer Banks : Madelyn Cline.
Cela donne lieu à des conversations lunaires, mais vraiment très drôles.
Un film qui essaye
Souviens-toi l’été dernier est en réalité un film assez oubliable, mais c’est un bon sujet d’étude. Il montre que le slasher essaye de trouver de nouvelles marques, de plaire à la jeunesse d’aujourd’hui. Il veut être drôle et effrayant. Mais ce film-ci est-il vraiment effrayant ?

Ce qui manque à cette itération de Souviens-toi l’été dernier, c’est un brin de créativité au niveau de la mise en scène. Le scénario est cliché et classique pour un slasher sans prétention. Mais ce qui fait le genre, c’est aussi la créativité des tueries. Elles sont impressionnantes certes, mais très redondantes. On n’a pas vraiment peur ou on n’est pas choqué par ce film, ou même amusé par une idée glauque, mais innovante. C’est le plus gros défaut de ce requel, qui n’est pour autant pas dépourvu d’intérêt.
Le jeu d’acteur est souvent surjoué mais ça fait partie du charme de la chose. Les archétypes sont clairs, et comme on l’a constaté, adaptés à notre décennie. Niveau technique,rien à signaler, on peut déplorer le manque de plans sympathiques, tout comme on déplore le manque de créativité global.
Souviens-toi l’été dernier est un bon moment, même s’il n’est pas le plus abouti du genre. Il reste un visionnage intéressant, rien que pour ce qu’il représente.
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