Le Solarpunk : un mouvement positif pour un futur désirable

Le Solarpunk : un mouvement positif pour un futur désirable

Dans la littérature, le cinéma et même en politique, le futur qu’on promet à l’humanité est sombre, dur et dystopique. Beaucoup d’œuvres, notamment de science-fiction, prédisent des sociétés exsangues et au bord du gouffre. La littérature scientifique n’est pas en reste, cumulant les preuves d’un dérèglement climatique global. Une nouvelle discipline a même émergé, la collapsologie, ou science de l’effondrement des sociétés, qui a pour but de compiler les analyses de divers domaines scientifiques pour en faire des méta analyses. Le solarpunk s’est développé en opposition à ces prédictions fatalistes. Découvrons ce mouvement plein d’espoir.

Le solarpunk, ou comment l’espoir en un futur meilleur façonne l’imaginaire

Le solarpunk est un mouvement de science-fiction, d’art, de mode et d’activisme qui cherche à aller à rebours des mouvements catastrophistes et fatalistes. Là où nombre d’œuvres, notamment issues du courant cyberpunk comme Blade Runner ou plus anciennes comme 1984, prophétisent un futur dystopique et technologique, le solarpunk vient proposer une alternative optimiste d’un monde durable, désirable et plus en harmonie avec la nature.

Le terme émerge en 2008 sur un blog intitulé Republic of the Bees. Le manifeste du solarpunk est rédigé par des internautes et conceptualise le solarpunk en tant que genre littéraire inspiré du steampunk, un sous-genre de la science-fiction décliné du cyberpunk et aux variations multiples (dieselpunk, atompunk, biopunk…). Sur ce blog, les rédacteurs promeuvent “des solutions pour prospérer sans combustibles fossiles”, “être bons les uns avec les autres et avec la planète que nous partageons”, “utiliser la science avec sagesse” et “une technologie appropriée”.

De la nécessité de ralentir pour atteindre une sobriété heureuse

Dans les récits solarpunks, la société abandonne les énergies fossiles, principales responsables du dérèglement climatique, pour adopter des modes de vie et des habitudes énergétiques moins polluantes. Les récits solarpunks mettent en scène de nombreuses solutions à court terme déjà existantes, comme la vie en micro-sociétés avec les écovillages, la permaculture (une méthode d’agriculture biologique basée sur les interactions entre espèces végétales et animales), ou encore l’open source, qui repose sur l’accès gratuit et le partage des ressources et logiciels informatiques.

Le mouvement solarpunk a une réflexion plus générale sur l’utilisation de la technologie et encourage les initiatives low-tech, favorisant le recyclage, la réparation et la réutilisation des outils modernes, là où le modèle de la société occidentale contemporaine favorise l’obsolescence et la fast fashion. Il met au centre l’importance d’intégrer la technologie avec une durabilité sociale, économique et environnementale. Par tous ces aspects, le solarpunk énonce une nouvelle forme de gestion politique avec un idéal démocratique fort, profondément anticapitaliste, progressiste et solidement basée sur l’écologie.

Constructions imaginaires solarpunk

Un mouvement encore jeune, mais qui commence à se diffuser dans la culture

Courant culturel de l’imaginaire par excellence avec le fantastique, la science-fiction ne bénéficie pas pour autant du même crédit. Souvent classée dans la pop culture, voire parfois taxée de sous-culture, il n’en reste pas moins que des auteurs visionnaires adoptent le genre de façon magistrale. D’ailleurs, le solarpunk compte certains auteurs parmi les plus doués du genre, comme Ursula K. Le Guin, autrice de Les dépossédées en 1974 ou La vallée de l’éternel amour en 1985, Alain Damasio avec La Horde du contrevent en 2004 et Les furtifs en 2019, ou encore Kim Stanley Robinson avec, par exemple, Le ministère du futur, publié en 2020.

Le cinéma n’est pas en reste avec force propositions réflexives et innovantes. Les films d’animation d‘Hayao Miyazaki, avec leurs couleurs bariolées et leurs personnages ronds, sont autant de propositions visuelles nouvelles dans lesquelles la coexistence avec la nature et la question technologique sont centrales. Princesse Mononoke (1997) et Nausicaä de la Vallée du Vent (1984) constituent ses principales œuvres solarpunk. Le canadien James Cameron avec Avatar (2009) et Avatar : la voie de l’eau (2022) offre également une vision pacifique et idyllique d’un monde vivant en harmonie dans le respect de la nature.

Enfin, l’architecture commence à s’emparer des préceptes du solarpunk pour construire de nouveaux édifices, dans le respect des objectifs de soutenabilité et de sobriété du mouvement. Les propositions sont belles et réalisées pour être en symbiose avec la nature. Ainsi, Vincent Callebaut, architecte belge, s’est inspiré de ce courant de pensée pour ses travaux de l’espace Tao Zhu Yin Yuan à Taipei.

Basé sur l’écologie, l’entraide, le respect de l’environnement, la sobriété et envisageant un futur lumineux et désirable, le solarpunk propose de remodeler les imaginaires communs pour pouvoir créer concrètement un avenir souhaitable.

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Avatar 2 : La voie de l’eau

Sources :

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